La semaine dernière, l’opinion a été stupéfaite d’apprendre que la pauvreté a reculé au Togo. C’est la conclusion de la deuxième édition de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM-2) présentée par le gouvernement togolais le 13 décembre 2024. Les résultats de cette enquête semblent être tirés d’un film de science-fiction au regard de la réalité qui saute aux yeux.
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) qui a effectué l’enquête, l’analyse croisée des données révèle que la proportion des pauvres à la fois monétairement et non monétairement est de 20% en 2021 contre 25,3% en 2018. Les résultats montrent donc une réduction sensible de la pauvreté non monétaire au Togo. Environ 28,9% des ménages étaient non monétairement pauvres en 2021, contre 37,1% en 2018, soit une baisse de 8,2 points de pourcentage.
« S’agissant de la pauvreté monétaire évaluée à partir des revenus ou des dépenses des ménages, elle est également en baisse. En effet, l’incidence était de 43,8% en 2021 contre 45,5% en 2018 et 55,1% en 2015, ce qui correspond à une baisse de plus de 11 points de pourcentage en moins de 6 ans », a indiqué l’Inseed.
Des Togolais sont tombés des nues à l’annonce des résultats de cette enquête. En effet, le niveau de vie se dégrade au jour en jour au Togo. Il n’est point besoin d’être bardé de diplômes d’économie ou de statistiques pour comprendre cette réalité. A moins que les auteurs de cette enquête vivent sur une autre planète, ces chiffres sont bien loin de ce que les Togolais vivent au quotidien. Même un astronaute revenu de mars ayant à la sortie de son vaisseau spatial aurait su que les Togolais vivent une situation socio-économique alarmante.
Et pour cause. La fragilité économique des ménages a atteint des proportions des plus inquiétantes ces dernières années. Une situation financière précaire qui reflète une dépendance aux produits psychotropes dont la consommation explose. Ces dernières années, les ménages qui se considéraient dans la classe moyenne sont retombés dans la vulnérabilité. Une tendance alarmante qui témoigne de l’accentuation des inégalités et de la situation économique et sociale du pays. Une évidence que l’on cherche à camoufler sous des chiffres flatteurs.
Visiblement, le gouvernement togolais se refuse de voir en face les conséquences néfastes des échecs de sa politique économique improductive. Un déni de voir la réalité à laquelle une grande partie des Togolais est confrontée tous les jours.
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Source: lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com