A Agoè Haoussa Zongo, point de chute de la marche de Cap 2015 samedi dernier, les militants ont mis la main à la poche pour prêter main forte à la famille de la victime de la répression militaire du 28 février dernier à Lomé, Alabi Nadjinoudine.
Contre toute attente, la famille a refusé de recevoir la délégation de Cap 2015 et l’argent cotisé par les manifestants. Selon les aveux de son porte-parole, la famille est harcelée et menacée depuis l’assassinat de leur fils.
Difficile d’affirmer clairement les auteurs de ces menaces et harcèlements, puisque le porte-parole n’a pas voulu citer de noms. La démarche de la délégation de Cap 2015 s’est heurtée à cette peur dans laquelle est confinée la famille. Celle-ci a également refusé les soixante-mille Francs Cfa des manifestants.
« Depuis le décès tragique de mon neveu, les harcèlements et pressions dont je suis sujet m’obligent à ne plus vous recevoir. Je ne veux pas avoir de problèmes. Je remets la situation entre les mains de Dieu. Je vous ai vu à la morgue, à la mosquée et au cimetière. Après l’ensevelissement, vous êtes venu nous présenter vos condoléances. Merci pour tout, mais pour la suite, excusez-moi », a adressé l’oncle du défunt à la délégation de Cap 2015 dirigée par le député Sévérin Kossi Dra. Une bien triste nouvelle et en même temps révoltante.
Pour preuve, le député Dra avait mené des démarches le jour de l’enterrement du jeune, lors de la récupération du corps de la victime à la morgue. C’est après plusieurs tractations que la famille a pu retirer le corps.
Après l’annonce de l’ouverture d’une enquête qui n’a pas encore donné son verdict, c’est la famille qui est harcelée et réduite au silence. En plus de la douleur de la perte de son fils, elle doit aussi faire avec les menaces des bourreaux.
On peut comprendre que la famille ne veuille pas que la mort de son fils soit politisée. Mais mettre la pression sur la famille et la confiner dans un psychose, relève du sadisme. Mais c’est le Togo et ses travers !
Magnim
www.icilome.com