Le Togo ne finit pas de surprendre, la politique ayant tout diabolisé, le régime cinquantenaire n’a toujours vu que le diable partout où se regroupent les Togolais. Du Mali au Ghana sans oublier le Sénégal, d’ailleurs considéré comme le bras africain de la France, les dirigeants sont conscients du capital humain, intellectuel et financier que représentent les africains vivants hors de leur pays et en Occident principalement. Ils y investissent de l’énergie et ne tarissent pas de stratégie pour les organiser et orienter leur participation à l’édifice publique.
A la fuite des cerveaux, à l’exode économique, le continent noir dans son ensemble n’a pu apporter grande réponse. Entre autres phénomènes, plutôt qu’une simple difficulté de parcours à remonter, ces deux maux sont devenus une fatalité contre laquelle les pouvoirs, surtout sclérosés comme le Togo, sont résignés, parfois pour des motifs plutôt économiques.
On vous dira par exemple que dans le seul secteur de la médecine, les médecins togolais vivant en France sont largement plus nombreux que les médecins togolais exerçants dans leur pays. Ce n’est que la face visible de l’Iceberg. S’il est indéniable qu’ « on est mieux servi que par soi-même », qu’est-ce qui pousse alors un citoyen à quitter son pays ? Néanmoins, puisque « Mille ans dans l’eau, gros bois ne devient jamais crocodile », une identité, elle colle si bien à un être humain comme le nez à une physionomie. Le mouvement de l’espèce humaine d’une région à l’autre pour un mieux-être n’est pas un phénomène nouveau mais partout les pays s’organisent.
Au Togo, il existe bien d’indices qui poussent à se demander jusqu’à quel point le Togo capitalise ses potentialités qui ont été déplacées, soit de gré ou de force à travers les quatre coins du cosmos? Si dans les autres pays les communautés vivantes ailleurs sont déjà en avance dans leur contribution politique au pays, dans leur participation économique, si ailleurs, l’organisation de l’inévitable retour à la racine n’est plus un débat, au Togo, cette réalité demeure encore un rêve pieux. Pire, le débat n’est même pas encore poser et on se demande jusqu’à quand la diaspora togolaise doit rester amorphe et croisé les bras en laissant ses droits, ses devoirs et ses opportunités au bon vouloir d’un système politique qui n’a plus rien à démontrer ? Des textes politiques à l’économie en passant par l’image infra-structurelle du pays, tel que tout est à reconstruire au pays, la diaspora reste aussi une terre en jachère à exploiter, une terre à mettre en valeur. Mais plus la léthargie dure, plus les pays d’accueil des Togolais de l’étranger continuent à se sucrer sur les immenses potentialités exogènes dont regorge le Togo. Ainsi, le monde avance avec le Togo et sans le Togo.
Qui pour des motifs politiques, qui pour des raisons académiques, qui par ambition économique et qui encore par naturalisation, toute proportion gardée, les Togolais qui vivent hors du pays devaient être largement plus nombreux que tous les fils restés au bercail, sauf que cette mine reste malheureusement une nébuleuse imprenable. Un refrain revient souvent dans les débats liés à la vie de cette majorité des compatriotes qui risquent de rester encore pour longtemps des citoyens de seconde zone. Des Togolais que je peux me permettre de designer par des citoyens en exil au pays natal. Le refrain est tout simple, « la diaspora doit s’organiser pour s’impliquer ». Mais à qui incombe ce devoir ? Que reste-il du programme Diaspora de 2015, ce projet a pris une charge de plomb dans l’aile dès la fin de son premier essai. En 2015, une sortie mouillée de l’autorité togolaise disait prendre sur elle une initiative annuelle de récompense aux Togolais de la Diaspora qui se démarquent. Face à l’organisation ‘‘copinale’’ sur fond de récompense sur la pointe des pieds aux colorations politiques de cette première édition, notre Rédaction avait, à l’époque, réservé un titre dans l’édition N° 269 du 18 janvier 2016 : Robert Dussey honore une diaspora absente.
Depuis, comme si le temps nous donnait raison, la deuxième édition se fait désirer
La date anniversaire de la première édition, le 18 janvier 2016 vient de passer inaperçue. Très vite, on se rend compte en 2016, que le pouvoir voulait, par le biais d’une opération à la va-vite, choisir juste la partie de la population des Togolais de l’extérieur qui l’intéressait, à la façon dont il s’octroie très souvent le droit de choisir, à l’intérieur, ses propres opposants, à la façon dont il fait et défait ses ‘’Succes stories’’ sur la base de critères qui lui sont favorables. C’est par ce rapprochement que les états major de la diaspora, dans leur ensemble, assimilent le programme Diaspora en cours à « un business promotionnel de Robert Dussey», une affaire secrète dont la vraie nature s’est dévoilée lorsqu’on regarde la procédure cavalière et hâtive de son organisation.
Pas de surprise pour ceux qui connaissent le mode opératoire du régime, mais si surprise il y a, elle venait du PNUD, de l’UE et de la BAD qui ont fait preuve de largesse à ce projet pourtant crucial pour la consolidation de la réconciliation nationale sans prendre la peine de vérifier son originalité. Inutile de rappeler que depuis un temps, grâce à ce que nous avons souvent appelé la paix des cimetières, la diplomatie au Togo tend à devenir un business gagnant-gagnant.
Ainsi mis en œuvre sans une participation effective des grands acteurs de la diaspora, le programme, naturellement, a fait profil bas pour tomber dans une indigence totale. Il est difficile d’imaginer que l’idée de ce projet riche en éléments attractifs capables de doper la cohésion nationale puisse se réaliser sans échanges préalables entre, d’une part l’autorité gouvernementale et de l’autre les grands acteurs et les groupes associatifs de la Diaspora, le Congrès Mondial de la Diaspora Togolaise entre autres. La presse privée constate, que, à quelques exceptions près, « les forces démocratiques sont sous anesthésie et en mode contemplation » face à un pouvoir qui paupérise les Togolais pour mieux les réduire en peuple dépendant, résigné et donc vaincu.
Normalement, dans de telles situations, c’est le devoir qui appelle tous ceux qui ont en partage le patrimoine Togo comme bien commun. Mais, à lire la réalité, pendant que les forces intérieures s’émoussent, les potentialités extérieures restent indifférentes et du coup, la fin de la descente du pays natal aux enfers n’est pas pour demain, à moins que l’on ne dise « ça suffit ». Au Togo, toute initiative des citoyens vivant à l’étranger au profit de leur pays est considérée comme une ingérence dans les affaires d’un territoire indépendant, ils auront choisi de vivre au dehors, ils ne doivent pas mettre le nez dans les affaires du pays. Ce n’est d’ailleurs pas un simple hasard de calendrier si les compatriotes de l’étranger continuent par ne pas avoir un droit de vote.
Les discours, nous avions assez écouté, mais est-ce qu’il n’est pas grand temps que la Diaspora prenne ses responsabilités et se mette en ordre de bataille pour que ses revendications envers le pays natal ne soient plus considérées comme une ingérence territoriale? Ils sont les premiers à tirer à boulet rouge sur l’absence de stratégie de l’opposition, à distinguer les opposants togolais vendus des non vendus, mais ces opposants, on a beau tout dire d’eux, ils ont au moins le mérite d’occuper le terrain pour que le pays continue par être une démocratie, même s’il y a de belles raisons de parler d’une de façade. Les Togolais de l’étranger estiment, et de bonne guerre d’ailleurs, qu’il faut renouveler les classes politiques combattantes sur le terrain, elle estime avoir assez investi dans une lutte qui ne porte pas. C’est vrai si on se rappelle que certains hommes politiques qui traînent leur pense aujourd’hui dans les couloirs du pouvoir en place en avaient fait de même d’une ville à l’autre dans la diaspora pour collecter des sous au nom d’une certaine lutte, c’est normal donc que la diaspora ne se laisse plus mordre une deuxième fois au venin de la traîtrise. Mais que fait-elle, elle-même pour représenter valablement la solution au statu quo? Nous vous disions tantôt qu’il existe, juste dans l’hexagone plus de médecins togolais qu’il en existe au Togo, les ingénieurs, les chercheurs, les grands hommes d’affaires, les fonctionnaires internationaux, la crème des crèmes dans le monde du savoir, le Togo en dispose à l’étranger. Ce n’est donc pas d’une absence de compétence qu’il est question, loin s’en faut, mais d’une stratégie. Si on sait bien que ce n’est pas le plus fort mais c’est le plus stratège qui remporte une guerre, à vous de comprendre. Le Togo, par les crises à répétition a jeté une bonne fourchette de ses fils et filles sur le chemin de l’exil, c’est un fait indéniable. Quitter un territoire pour un autre est une chose, s’intégrer à la terre d’accueil en est une autre, mais se réintégrer au pays natale reste l’idéale. « Tout éléphant, à son troisième âge, quitte toujours la savane pour sa forêt d’origine », dit un adage africain.
Que fait donc tout ce monde disséminé pour un retour à la hauteur des attentes ?
Outre une absence politique à la vie de son pays, s’il existe un domaine dans lequel il y a des raisons valables de s’apitoyer sur le sort du Togolais de l’étranger, c’est bien dans les « opportunités d’investissement au pays ». Droits civiques, opportunités d’affaires, tout est porte close pour cette catégorie « d’outsiders ». En langage sincère, la genèse de la diaspora togolaise devait recommander aux autorités togolaises de procéder par des démarches originales empreintes d’une franche volonté politique si, enfin, elles sont décidées à intégrer à la vie économique, politique et civique les millions de Togolais vivant à l’étranger. Pour se limiter aux simples réalités de la sous-région, au Nigeria voisin, les Togolais sont plus nombreux que les Togolais du Ghana, mais le dernier recensement ghanéen enregistre 4 millions de Togolais selon les chiffres publiés par des hommes politiques togolais qui, de temps en temps, font des excursions dans ces géants voisins. Faites donc votre propre calcul.
Diaspora, diaspora, ils sont combien ?
Belle question, mais la Diaspora, du pays de l’Oncle Sam à l’Europe en glanant sur les autres continents, tous les chiffres avancés ne sont qu’approximations diplomatiques pour les besoins de la cause. Aucune politique nationale ne s’étant jamais intéressée à un recensement sérieux de cette ‘‘bande’’ d’aventuriers qu’on peut même considérer comme un bon débarras si on sait que la plus grande partie est acceptée en exil sur des motifs politiques. D’ailleurs, vous savez bien que même au pays le dernier recensement remonte à des années lumières.
On ne peut pas traiter de la diaspora sans rouvrir certaines pages de notre histoire, si tristes soient-elles, la page du début des années 90 et celle de 2005. Les jours qui ont suivi la date du 5 Février 2005, certaines villes occidentales ont été le théâtre d’un spectacle unique en son genre. Selon qu’on soit de la majorité qui endure ou de la minorité qui pille, le départ d’Eyadema était pour les premiers une libération et pour les seconds une « catastrophe nationale ».
C’est alors que, au moment où les uns se recueillent, les autres, par centaines voire par milliers, accompagnés de ressortissants des pays dans lesquels ils vivent, accueillaient dans une liesse générale la mort du Général Eyadema. C’est pénible à dire mais c’était cela la réalité. A Paris, Bruxelles, New York, Montréal, et partout ailleurs, des Togolais, accoururent dans des meetings spontanés, scandant des slogans rendant hommage à la “Terre de nos aïeux”. Mais l’espoir ne sera que de courte durée lorsqu’un des fils du président défunt a été promu chef de l’état à la faveur d’un jonglage constitutionnel inédit dont les Togolais traînent encore des séquelles dans leur texte fondamental. Depuis lors, le pays n’est plus une simple dictature, mais il est doublé d’une monarchie du père en fils, la marge des frustrations s’est élargie. Comme si cela n’est pas assez, en avril, des centaines de Togolais seront fauchés à l’issue d’une élection présidentielle vastement contestée.
Depuis, tout comme aux débuts des années 90, la taille de la population des Togolais de l’étranger a grossi considérablement.
Cette diaspora nourrit, dans sa grande majorité un sentiment de rejet à l’égard d’un régime qui n’a que trop duré. Ce sentiment, le régime à son tour le rend bien à la diaspora, dans une indifférence politique, au mieux des cas en faisant de la diaspora le cadet des préoccupations sur l’agenda national. Une septuagénaire présentement en exil dans l’Etat de New Jersey, après avoir perdu deux de ses petits-fils à Aného pendant les tueries de 2005 va caricaturer de fort belle manière la situation: “le pouvoir a été offert par la France et les FAT en cadeau d’anniversaire à cet enfant d’Eyadéma, après d’abondants sacrifices de vies humaines”. Bref, après le père, le fils gère le bonus du pouvoir, un bonus, c’est normalement la portion congrue d’un colis, mais si les Togolais refusent de se réveiller avec les bonnes manières, en sortant des petites considérations de personne et des ego, le bonus sera plus gros que le colis mère.
Le président et son gouvernement issus donc de cette histoire de succession humiliante à la majorité des citoyens ne sont donc pas en odeur de sainteté avec une si foisonnante diaspora. Tout le monde en est conscient, si donc la diaspora attend une quelconque organisation venant de l’Etat comme une cerise sur le gâteau, elle se trompe d’époque. Normalement, l’autorité publique a intérêt à mettre en place un vrai “Programme Diaspora”, non pas à l’image du copinage sélectif de Robert Dussey. L’ancien PM, Arthème Ahoomey-Zunu avait trouvé alors, la formule juste pour vendre l’idée quand il disait: ‘‘Il n’est pas question de demander à la Diaspora de se ranger derrière le gouvernement de manière caporalisée mais de transcender les clivages politiques pour le développement du pays’’. C’est parfait, mais les faits sont têtus et démentent très vites les belles intentions tronquées de mauvaise volonté.
Quelles que furent les causes de leur départ, tous ces émigrés étaient à la recherche d’une terre plus clémente, un environnement moins humiliant, une vie paisible sous un toit et des conditions moins contraignantes. Toujours entre un regard perdu vers un incertain espoir d’une possible terre d’accueil et le remords de quitter une terre qui vous a vu naître et grandir, le choix de partir a souvent été un accouchement difficile, une épreuve qui d’ailleurs se poursuivra dans l’hostile monde qui regorge aussi bien d’opportunités que de contraintes qui rappellent vite la terre natale.
Le seul aboutissement d’une telle aventure devait être un large sourire de redécouvrir ses origines où les problèmes qui ont forcé à quitter ne devaient être que vestiges, mais hélas !
Tout du moins, si l’on ne revient pas pour retrouver une terre natale avec des solutions déjà trouvées, c’est aussi une réussite de revenir avec une solution en main, un espoir d’un autre monde où il est possible d’investir, de jouir des droits qui, jadis, ont fait défaut. A quelques exception près, combien de Togolais de la diaspora sont des exemples de réussite à leur retour au bercail. Pas de chiffre à notre Rédaction, mais ce qu’on sait est que, les plus prudents retournent en aventure avant qu’il ne soit trop tard, les plus malheureux se réconcilient, non sans peine, avec leur vieux monde hostile et finissent comme ils étaient partis. Le Togolais de la diaspora ne revient pas trouver un pays avec un nouvel espoir, il ne revient non plus avec une solution clé en main pour y apporter sa pierre à l’édifice nationale. Il n’est ni dans le premier cas ni dans le second. Les deux cas restent un défi, certains pays l’ont levé, mais qu’en est-il de la terre de nos ancêtres?
Des années 90 à nos jours, quel bilan faire de la diaspora ?
Toujours une communauté qui se plaint à l’heure où le monde appartient à ceux qui se battent, que reste-t-il des Togolais de l’étranger? Le future c’est demain, comment s’organisent les Togolais pour gérer demain? Si la lutte pour l’alternance au pays mérite des interrogations, la vie et l’organisation des Togolais hors de leurs frontières n’est pas moins sans inquiétudes toutes fondées.
Une communauté du chéquier, ce rôle, les Togolais de l’étranger dans leur grande majorité le joue si bien, mais c’est tout?
Le soutien financier qu’ils apportent à leurs familles que l’instabilité politique a plongées dans une misère déshumanisante n’est plus à démontrer. Mais un pays peut-il se construire sur l’assistanat? La vie à l’étranger, notamment dans les milieux occidentaux, n’a jamais été un eldorado. Toutefois, il est vrai qu’avec un peu d’organisation, la diaspora peut revenir créer un eldorado au pays, mais où en est-on? En dépit de son importance démographique et ses potentialités économiques, la communauté des Togolais de l’étranger ne s’est jamais vu accorder le droit de participer à la vie publique nationale. Le régime voit en elle une population hostile. Et pourtant, au bas mot, le montant de transfert d’argent en provenance de ce qu’on pourrait considérer comme la sixième région du pays s’élève, pour la seule année 2013, à près de 170 milliards de francs CFA. Il s’agit d’une des principales ressources de l’Etat. Il est donc crucial d’entreprendre aujourd’hui une démarche d’intégration de ces Togolais vivant à l’étranger, à la vie politique et économique. Pour les familles vous êtes une communauté du chéquier quand on attend votre assistance, pour les dirigeants, c’est idem, quand ils vous utilisent auprès des bailleurs de fond afin d’engranger des sous pour des projets sur la pointe des pieds.
Mais à qui ce devoir ?
L’Etat qui continue par les considérer comme des fourmis magna dont il faut se méfie? De toutes façons, à une communauté avec laquelle rien est acquis, il vaut mieux laisser juste le rôle de communauté du chéquier. Je veux dire, une communauté qui envoie juste un peu d’Euros ou de dollars pour un mariage, un baptême, quelques ordonnances, un enterrement et un peu du ‘’popote’’, jamais des projets dignes de la lutte contre le chômage et le décollage économique. Il aurait été judicieux de reconnaître sans considération d’accointances politiques, moins encore régionales, les associations qui animent cette diaspora, hélas, les priorités ne sont pas les mêmes, et l’aventure la plus inutile qu’on puisse faire est de faire la route avec des individus qui n’ont pas les mêmes ambitions que vous. On devrait ensuite accorder à ces Togolais le droit de vote ainsi que la possibilité pour eux de prendre part, par un mécanisme de consultation, à certaines prises de décisions, c’est l’idéal, mais on est encore loin.
Des structures existent bel et bien et pourraient servir de pierre angulaire à cette noble initiative dont l’authenticité pourrait constituer un atout considérable. A quoi assistons-nous ? Une fois encore, comme cela est de coutume en terre togolaise, à une autre campagne d’exclusion et de déni que le régime a tendance à cacher sous la formule passe-partout: “ils ne sont pas organisés” ; il n’en faut pas plus pour se dédouaner et quand la diaspora ne prouve pas le contraire, la fin du tunnel n’est pas à deux mètres.
Et oui, nous voudrions bien croire que la fameuse formule » il ne sont pas organisées », est un refrain de lâcheté et de démission des pouvoirs publics, mais si rien n’est fait par la diaspora qui doit dépasser la politique du clavier et des androïdes derrière les réseaux sociaux pour démontrer le contraire de ce qu’on dit d’elle, nous sommes tristement obligés de croire en la formule des pouvoirs politiques. Il y a une grande énergie chez les Togolais de l’étranger, de même qu’un désir de contribuer à la construction d’un Togo démocratique mais à quel prix?
Les discours ont fait leur temps
Il n’est pas assez d’avoir une importante expérience dans des secteurs vitaux à la nouvelle société togolaise en construction et qui souffre de graves lacunes dans l’éducation, la santé où le Togo est en train de privatiser même jusqu’à la gestion des morgues, les nouvelles technologies et les services sociaux. Il est un devoir de passer à l’acte de faire la différence, cela ne se démontre pas dans des raisonnements, mais se vit. Ces expériences sont autant d’énergies qui peuvent être canalisées pour participer à la gestion et au financement de projets capables de relever le taux d’emploi, réduire la pauvreté et bâtir une démocratie moderne, inclusive. Il y a un travail de fond que le gouvernement doit faire mais qu’il ne fera certainement pas, cependant tout le monde observe. Voilà pourquoi les candidats au grand retour au pays ne se bousculent pas. Quand le terrain devient difficile, certaines choses ne se démontrent pas, elles se pratiquent. De grâce, compatriotes, on vous aime bien, mais le Togolais attend autre chose pour que vous surmontiez le rôle dans lequel l’oppresseur préfère vous confiner pour sa survie politique.
Bon à suivre.
Abi-Alfa (Le Rendez-Vous du jeudi 9 mars 2017)
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