La CSET toujours dans sa logique

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Les enseignants réunis au sein de la Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET) sont intransigeants. Malgré sa rencontre, en début de semaine, avec le gouvernement, la CSET maintient ses mouvements de débrayage.

Le secteur de l’éducation, comme tous les autres secteurs du pays, est dans un état critique. Et ce, à cause des vaines promesses et du dilatoire des premiers responsables du pays.

Rien n’a bougé, le pouvoir « ne veut pas saigner » la caisse nationale.

Mardi dernier, lors de la rencontre entre une délégation du Bureau National de la CSET conduite par le coordinateur, ATSOU-ATCHA et le gouvernement représenté par le ministre de la Fonction Publique et celui des Enseignements Primaire et Secondaire et de la Formation Professionnelle, les échanges n’ont pas été fructueux.

Selon le compte rendu de la rencontre rendu public par la CSET, le gouvernement se dit ne pas être, économiquement, en mesure de satisfaire les revendicatives des enseignants relatives aux primes et indemnités. Et s’il faut, à tout prix, satisfaire ces revendications, la caisse nationale sera sérieusement saignée. Pire, l’État courrait le risque d’un grand déficit budgétaire, voire une faillite dont les conséquences s’avéreront désastreuses.

« Dans leur développement, les ministres ont rappelé une fois encore que le gouvernement éprouve de sérieuses difficultés financières pour répondre aux doléances de la CSET en ce qui concerne l’octroi des primes et indemnités aux enseignants pour le compte de l’année 2018 et une amélioration de l’enveloppe prévue pour 2019. Même la proposition des deux milliards de nos francs pour 2019 à affecter aux primes et indemnités relève d’une décision politique qui va à l’encontre des prévisions des services des finances, nous apprend-on. Si cela ne tenait qu’au ministre de l’Economie et des Finances, techniquement parlant, rien ne saurait être accordé aux enseignants jusqu’en 2019, selon les représentants du gouvernement.

Il a été également démontré que suite à des pertes des dizaines de milliards provoquées par la crise politique, le collectif budgétaire prévu pour novembre est renvoyé au premier semestre de l’année. Selon les mêmes explications, à vouloir, à tout prix, forcer la satisfaction des doléances syndicales actuelles, l’État togolais court le risque d’un grand déficit budgétaire, voire une faillite dont les conséquences conduiront par exemple à une réduction des dépenses, à la suspension de nouveaux recrutements dans la fonction publique, au blocage des avancements, etc. », lit-on dans le compte rendu.

Bien sûr ! Cet argument du gouvernement selon lesquels la satisfaction des revendications des enseignants relatives aux primes et indemnités fera saigner la caisse de l’État, n’a pas convaincu ATSOU-ATCHA et ses « camarades ».

Quand on sait que ce régime qui régente le pays dépense déjà des milliards pour organiser des élections (qui n’intéressent plus les Togolais) et acheter du matériel militaire dernier cri (alors que le pays n’est pas en guerre).

Grève jusqu’à la satisfaction

Les enseignants, connaissant bien le gouvernement togolais, n’ont pas mordu à l’hameçon. Surtout que certains de leurs camarades font objet de menaces et d’arrestation sans aucune forme de procès. Ils s’accrochent à leur plateforme revendication et comptent poursuivre les débrayages.

« La seule chose dont la coordination a besoin pour calmer les camarades reste la prise en compte des doléances exprimées lors de la rencontre précédente. Il s’agit de revoir à la hausse l’enveloppe des deux milliards prévus pour 2019 et de faire une proposition acceptable pour 2018. La délégation du Bureau National a fait savoir que le gouvernement ne lui rend pas la tâche facile par manque de nouvelles propositions concrètes pour qu’elle puisse convaincre la base toujours restée sur sa soif », indique le compte rendu.

La CSET rejette tout compromis avec le gouvernement. Et le bras de fer se poursuit au grand dam des élèves qui, depuis le début des grèves, descendent dans les rues pour réclamer leurs enseignants. Les parents d’élèves, eux-aussi, ne décolèrent pas. A l’allure où vont les choses, on se demande déjà de quelle couleur sera cette année scolaire 2017-2018.

Au-delà des primes et indemnités, la CSET réclame le statut particulier propre aux enseignants. Elle exige également la libération des camarades interpellés, en début de semaine, par les forces de l’ordre.

Notons que le « camarades » Claude Pelelem a été libéré hier.

A. Godfrey

Source : www.icilome.com