La Chine reconnaît et justifie l’existence de camps pour musulmans

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Après avoir longtemps nié les faits, le gouvernement chinois a admis ce mardi l’existence d’un programme d’internement de citoyens musulmans dans la province du Xinjiang, au nord-ouest du pays.

Changement total de discours. Les autorités chinoises viennent de reconnaître l’existence de camps d’internements pour musulmans dans la province du Xinjiang, au nord-ouest du pays, après l’avoir longtemps nié. D’après Pékin, le but est d’éduquer ces internés, essentiellement membres de la communauté des Ouïghours, et de leur assurer une « formation professionnelle », sous prétexte de lutte antiterroriste.

Les pensionnaires suivent des cours de chinois ou perfectionnent leurs compétences techniques. Mais en réalité, ils vivent dans des situations pénibles, sous l’objectif de nombreuses caméras de vidéosurveillance, et doivent notamment subir des prélèvements ADN.

Jusqu’à un million de musulmans internés

Le président de la province du Xinjiang, lui-même d’origine musulmane, Shohrat Zakir, s’est vanté d’avoir désormais une région « en sécurité et stable ». L’un des plus hauts dignitaires du Parti communiste a, lui, défendu le processus de « sinisation » dans cette région qui compte 50 % de musulmans.

Sauf que ces internés, de tous âges, se retrouvent souvent privés de leurs proches. Ce qu’ont depuis longtemps dénoncé de nombreuses ONG. Human Rights Watch s’est par exemple élevé contre « un programme gouvernemental pervers qui consiste à soustraire des enfants de citoyens musulmans à leurs familles ».

La Chine ne pouvait plus guère nier la réalité de ces camps, après la révélation de nombreux documents officiels et d’images satellites. Selon l’ONU, jusqu’à un million de musulmans sont ou auraient été internés.

Source : www.cameroonweb.com