La CEDEAO échoue-t-elle dans sa mission au Togo ?

0
570


La question est revenue lors d’une rencontre d’échanges organisée par le Mouvement des forces vives « Espérance pour le Togo », mercredi dernier à Lomé. Cette rencontre qui a pour thème « Réussir les réformes politiques et rompre avec la longue crise au Togo », s’est planché entre autres sur l’engagement de la CEDEAO à résoudre pacifiquement et durablement la crise togolaise.

En effet, les signaux indiquent que l’institution sous-régionale perd les repères dans la résolution de la crise politique au Togo. « Le docteur CEDEAO a vraiment prescrit l’ordonnance au Togo malade ? », a demandé le Révérend Père Pierre Marie-Chanel Affognon, Directeur national de l’Enseignement Catholique, porte-parole du mouvement « Espérance pour le Togo ».

La réponse à cette question est, selon le prélat, négative. Car les mesures d’apaisement, notamment la libération des détenus politiques et des membres de la société civile, les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales sont des urgences sur lesquelles la CEDEAO ne devrait pas badiner. Mais tout porte à croire que ce n’est pas le cas.

La même remarque est faite par Dany Ayida, Spécialiste des questions de gouvernance démocratique. Pour ce dernier, c’est la volonté politique qui peut « soigner le Togo malade ». « La CEDEAO a prescrit une solution qui n’a pas pris en compte la complexité de la crise et cela suppose qu’il y a des situations brusques », a-t-il souligné.

Et d’ajouter : « La CEDEAO voudrait de façon assez formelle que les élections législatives se tiennent au mois de décembre prochain en même temps, cette CEDEAO reconnait qu’il y a des réformes à conduire et que ces réformes doivent être consensuelles ». Pour lui, l’institution communautaire « a omis de dire qu’elle n’est pas parvenue à avoir un compromis avec ces mêmes acteurs ».

Il a continué en avançant que le Comité de suivi de la feuille de route a buté, parce que les protagonistes ne s’entendent pas sur l’essentiel pour aller à ces élections. Et donc pour parvenir à une solution durable et définitive à la crise politique, Dany Ayida propose le déverrouillage du système.

« Il faut déverrouiller le système politique togolais qui empêche les nombreux engagements pris par le passé sous forme d’accords politiques et qui n’ont pas été mis en œuvre. Déverrouiller l’Etat togolais voudrait dire que là où il y a blocage, nous puissions trouver des solutions, et ces solutions appartiennent aux Togolais », a-t-il proposé.

Il a en outre interpellé Faure Gnassingbé qui peut « s’impliquer encore plus dans la recherche de solutions, donner des instructions fermes, communiquer encore mieux avec son peuple et dire qu’il est porteur de ces changements que les Togolais de différentes catégories socioprofessionnelles réclament dans l’intérêt supérieur du pays ».

I.K

Source : www.icilome.com