Mme Germaine Anaté Kouméalo, ancienne ministre de la Communication est bien branchée sur le dossier de réconciliation nationale et travaille avec le HCRRUN comme personne ressource. C’est sous cette coupole qu’elle apparut sur la Télévision Deuxième aux côtés d’un des rapporteurs de l’institution de Mme Awa Nana Daboya, pour faire une sorte de bilan des fameuses cérémonies de réparations.
A l’occasion, Germaine Anaté Kouméalo adresse son mot de la fin à une frange de journalistes qu’elle accuse de »colporter des choses inacceptables sur les médias internationaux comme nationaux». A ces journalistes commères donc, l’enseignante chercheuse de l’Université de Lomé, demande faire preuve d’amour pour «construire ce pays», au lieu de passer pour porteurs de «germes de division, des germes de haine…) au risque de drainer le pays dans du « surplace ».
«Nous somme sur le même bateau, et ce pays c’est notre patrimoine commun. Nous devons nous « unir » pour le construire ensemble, développer le sens de la solidarité, le sens de la nation, le sens de l’Etat, le sens de l’amour du prochain, c’est fondamental…» a-t-elle martelé.
Un matraquage ?
En effet, le processus de réconciliation tel que mené par le gouvernement, semble plus diviser qu’il ne rassemble. Et pour cause, bien d’observateurs n’arrêtent de se demander, où le régime de Faure Gnassingbé a-t-il caché les principes du droit à la vérité, le droit à la justice et surtout du droit à la garantie de non répétition des atrocités commises sur de pauvres populations, des principes bien définis en matière de justice transitionnelle comme le reconnait le HCRRUN.
Ou encore, pourquoi couvrir de décorations honorifiques, des présumés bourreaux (l’ancien officier de l’armée, le major Kouloum) sur qui pèsent de milliers de plaintes, cités dans plusieurs rapports d’enquêtes comme instigateurs de tueries en l’occurrence le carnage d’Atakpamé en 2005.
Sur ces points, une partie de la presse est intraitable, dénonçant ainsi un processus de réconciliation porteur des germes de l’impunité. Visiblement, Mme Germaine Kouméalo Anaté en aurait une dent contre ce courant de journalistes qui refusent d’accompagner «aveuglément» un processus de réconciliation qui cache des intentions inavouées d’un régime sans respect pour la dignité humaine. En témoignent les multiples tueries de citoyens non armées comme ce fut le cas en Février 2017 à Agoè-Zongo, quartier périphérique de Lomé où au cours d’une manifestation, l’armée a fait irruption avec des tirs à balles réelles. Il y eut un mort par balles et plusieurs blessés.
Malgré la promesse du commandant suprême des Forces Armées, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Chef de l’Etat Faure Gnassingbé en 2005, arguant que, plus jamais d’effusion de sang sur la Terre de nos Aïeux, plusieurs Togolais à Dapaong, à Mango ont succombé sous les balles d’une armée censée les protéger. Comment faire confiance à un tel Etat ?
Une habitude?
L’ancienne ministre Kouméalo Anaté semble exceller dans ce genre d’attaques. Il y a exactement un an de cela, en juillet 2016, elle traitait son collègue, le profeseur Apédo Amah Togoata d »anarchiste ». Alors que ce dernier se faisait virulent dans la réclamation des réformes constitutionnelles et institutionnelles, Mme Kouméa dégaina contre lui sur une radio privée de la place. «Le Professeur Apédo Amah est un anarchiste (…). Ce n’est pas parce que deux ou trois individus s’agitent, qu’ils disent qu’ils parlent au nom des intellectuels… » Avait-elle pesté.
Aujourd’hui, elle fixe les journalistes qui naturellement ne communiqueraient pas selon son goût, au sujet des controversées cérémonies de purification du Togo.
A. Lemou
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