Komi Koutché, un ancien ministre béninois arrêté avec un passeport togolais à Madrid

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Le régime de Faure Gnassingbé est-il devenu la base arrière des opposants et pilleurs du Benin sous le mandat de Boni Yayi ? L’arrestation de l’ancien ministre des Finances du Benin, Komi Koutché le vendredi 14 décembre à Madrid par la police espagnole, en exécution d’un mandat d’arrêt international délivré contre lui par son pays défraye la chronique. Et le Togo se retrouve au cœur de cette affaire qui provoque bien des commentaires au Benin.

En effet, le sieur Komi Koutché dont le passeport béninois a été annulé par son pays à la suite de son refus de se présenter devant la justice béninoise, a réussi à se procurer un passeport togolais. Les sources au Bénin évoquent même un passeport diplomatique togolais.

Comment ce monsieur qui n’est pas d’origine togolaise, s’est-il retrouvé avec un passeport togolais ? Le passeport togolais est-il devenu un simple papier qu’on délivre à n’importe quel délinquant pour échapper à la justice de son pays ? Le Togo est-il devenu le repère de tous les bandits de la sous-région ? Le pays de Faure Gnassingbé n’était-il pas concerné par le mandat d’arrêt international contre ce monsieur ? Il est notoriété publique que le passeport diplomatique au Togo ne s’obtient que par l’accord du Président de la République après avis du ministère de la Sécurité et de la protection civile et celui des affaires étrangères.

Au Benin, la presse n’hésite pas à pointer du doigt les actes hostiles de Lomé envers le régime de Patrice Talon depuis un certain temps. Reckya Madougou ancien ministre de Boni Yayi désormais conseillère spéciale de Faure Gnassingbé ne rate aucune occasion de charger violemment la gestion de Patrice Talon qui trouve derrière cette attitude un soutien plus qu’avéré du pouvoir de Lomé.

Celle qui déclare faire du « bénévolat » au Togo, puisque selon ses dires, elle n’émarge pas sur le budget de l’Etat, se retrouve au cœur de toutes les grandes décisions au Togo, provoquant au sein même du régime des frustrations. Dans sa dernière parution, Jeune Afrique a révélé qu’elle joue un rôle de premier plan dans le dispositif de campagne d’UNIR à travers la filiale togolaise de sa société AG Patners. L’octroi du passeport diplomatique togolais à cet ancien ministre du Benin recherché dans son pays ne va pas arranger les relations entre Patrice Talon et Faure Gnassingbé, et au-delà, les deux peuples.

Pour rappel, le sieur Komi Koutché est recherché au Benin suite à un audit du Fonds National de la Microfinance dont il était le Directeur Général de 2013 à 2016. A la suite de cet audit, une convocation lui a été adressée par la justice béninoise, convocation à laquelle il n’a pas déféré, entrainant par la suite l’annulation de son passeport et la délivrance d’un mandat d’arrêt international contre lui. Au Togo, l’opinion dénonce cette posture de Faure Gnassingbé à donner un coup de pouce aux opposants de Patrice Talon. Décidément, le Togo est un Etat voyou qui se permet d’offrir refuge et papier à des individus qui ont pris des libertés avec l’argent public de leur pays.

De toutes façons, Patrice Talon doit désormais savoir que le danger qui menace son pouvoir et la stabilité de son pays viendra du côté ouest.

Source : www.icilome.com

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  1. Exclusif : les vrais dessous de l’arrestation de Komi Koutché à Madrid

    Contrairement à ce qu’ont annoncé les autorités béninoises, l’opposant Komi Koutché alias « KK » n’était pas en possession d’un passeport diplomatique togolais lors de son arrestation, le 14 décembre à Madrid, alors qu’il était en escale pour Paris afin d’y présider un meeting politique. Arrivé dans la capitale espagnole aux environs de 4h20 à bord du vol Iberia IB3329 en provenance du Sénégal, l’ex-ministre des finances de Thomas Boni Yayi a été interpellé au terminal 4S de l’aéroport Adolfo Suarez Madrid-Barajas dans le cadre d’un mandat d’arrêt international délivré à son encontre par la justice béninoise et notifié à Interpol.

    Face au déluge de critiques des médias et de l’entourage proche du chef de l’Etat béninois, Patrice Talon, accusant le Togo d’avoir complaisamment délivré un passeport diplomatique à un opposant recherché, Lomé a adressé, dès le 16 décembre, une « note urgente » (2018/456/DGPN/DCPJ/BCN-IP/DED-AKAKP) à Interpol-Madrid afin d’obtenir des éclaircissements.

    Dans sa réponse datée du 17 décembre – un message « confidentiel » (EEG2/110482/JPA/8) dont La Lettre du Continent a pris connaissance -, la police madrilène précise que Komi Koutché était détenteur d’un simple passeport béninois (n° B 0606668) au moment d’être arrêté, ce dernier faisant l’objet d’une « notice rouge » d’Interpol. En attendant d’être fixé sur son sort, l’ex-ministre croupit depuis le 14 décembre dans une prison de Madrid. A Cotonou, il fait l’objet d’une enquête pour sa gestion du Fonds national de microfinance (FNM), dont il fut le directeur général de 2008 jusqu’à son entrée dans le gouvernement du président Boni Yayi, en 2013.

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