Koacinaute: Instrumentalisation des élèves au Togo: Le silence coupable des organisations de défense des droits des enfants.

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Instrumentalisation des élèves au Togo : Le silence coupable des organisations de défense des droits des enfants. 

Les perturbations qui ont caractérisé le monde scolaire au Togo depuis la rentrée d’octobre 2016 jusqu’à ce jour ont permis de faire un constat écœurant sur le silence et l’indifférence des organisations chargées de la protection des droits des enfants.
Officiant sur le territoire togolais sous la coupelle d’institutions internationales chargées de la défense et de la protection des droits de l’homme, ces organisations qui s’arrogeant le devoir de protéger les droits des enfants fonctionnent sur des budgets qui leur sont alloués à cet effet. Mais force est de relever que sur le terrain, leurs activités donnent plutôt l’impression qu’elles sont au service d’autres agendas que celui de veiller à l’intégrité physique et morale des enfants. 
Les grèves répétitives qui ont émaillé l’école togolaise cette année ont été suivies de regrettables scènes de descentes des élèves dans les rues au motif qu’ils réclament leurs cours et leurs enseignants.
Ces vilaines scènes orchestrées savamment par des enseignants grévistes aux fins de forcer le gouvernement togolais à donner satisfaction à leur revendication posent un réel problème d’éthique qui doit interpeller non seulement les autorités en charges de l’éducation mais aussi et surtout les organisations en charge de la protection des droits des enfants. 
Depuis toujours l’école a été considérée comme un sanctuaire où on envoie les enfants pour les amener à se départir des habitudes négatives acquises depuis le bas âge et les revêtir des valeurs qui feront d’eux des citoyens modèles, des acteurs de la société de demain. C’est à juste titre que Lao Tseu, un sage chinois conseillait : « Donnez à un homme un poisson, et il aura à manger pour une journée ; apprenez à un homme à pêcher, et il aura à manger toute sa vie. 
Cette image qui sacralise l’école demeure une considération universelle et le nom « maître » porté par les officiants qui transmettent ce savoir aux élèves garde aujourd’hui tout son sens et son prestige même si la génération d’enseignants que nous avons aujourd’hui ne mérite pas cet attribut. 
Une citée est faite de tout et tous les acteurs qui la composent sont appelés chacun en ce qui le concerne à jouer à un moment donné de l’histoire la part de responsabilité qui est la sienne.
Les syndicats sont libres de revendiquer de meilleures conditions de travail ; ce que nous leur souhaitons d’ailleurs car on ne peut pas espérer d’un agent un meilleur rendement que s’il a tout ce dont il a besoin pour accomplir sa tâche. Toutefois, ces revendications doivent se faire selon les mécanismes conventionnels tel que définis par les textes de lois comme cela se passe un peu partout dans le monde. Le spectacle qu’il nous a été donné de constater ces derniers jours dans notre pays est tout simplement irritant, révoltant. Des élèves poussés à la rue par leurs propres enseignants souvent avec des discours du genre « les cours des jours de grève sont considérés comme faits » ; des propos indignes d’un éducateur. C’est à se demander si les élèves sont les employeurs des enseignants. La finalité étant bien entendu d’inciter les élèves à la révolte et de les dresser contre l’autorité publique. Aucune législation professionnelle n’autorise l’usage ou l’exploitation des enfants comme moyens de pression vis-à-vis de son employeur. C’est d’ailleurs un grand scandale de constater que ce sont des enseignants qui sont à la manœuvre. Qu’est-ce qui empêche les enseignants de se mettre eux-mêmes dans la rue plutôt que d’y pousser les enfants ? 
Et dans tout ceci, que disent les organisations de défense des droits des enfants devant l’exploitation et l’instrumentalisation des élèves togolais ? Emmanuel Kant n’a-t-il pas dit que la liberté des uns s’arrête là commence celle d’autres personnes ? Il va sans dire par analogie que la responsabilité des uns commence là s’arrête celle des autres. Nous voici devant des évènements mettant en danger la vie des enfants. Si l’on admet que les enseignants ont fait preuve d’ignorance et d’indélicatesse en poussant leurs propres élèves dans les rues, comment comprendre que la pléiade d’organisations de protection des droits de l’enfant que compte notre pays se soient murées dans un silence étonnant et coupable ?
 On a du mal à croire que l’enfant est vraiment au centre de leur préoccupation et de leur mission dans notre pays. Sinon comment comprendre que des organisations qui reçoivent des milliers d’euros chaque année pour protéger les droits des enfants puissent se taire devant l’instrumentalisation des enfants, leur déferlement dans les rues, et devant le déchainement des scènes de violence des enfants envers leurs propres camarades ? 
 
On doit dès à présent commencer légitimement à douter des actions de ces soi-disant organismes internationaux dans les pays de l’Afrique subsaharienne dès lors qu’ils sont très prompts et habiles à répandre à grands frais auprès des populations la notion de droits sans jamais prendre le soins de leur inculquer la notion d’obligation et de devoir, alors qu’en droit, ces deux notions vont toujours de pair. 
Nous avons péché en ouvrant nos pays à tous les financements, même aux plus toxiques, destinés à entretenir et pérenniser notre aliénation et celle de nos progénitures sous couvert d’initiatives multiformes à caractère humanitaire. Jamais un programme de vulgarisation de la notion de devoir envers l’Etat n’a été financé. Jamais on ne vous ouvrira les portemonnaies si vous présentez un projet destiné à éduquer la population sur les devoirs des administrés vis-à-vis des institutions de la république. Comme résultante nous avons des hommes et des femmes qui ont tous des droits mais jamais de devoirs ni envers l’Etat ni envers leurs semblables. On s’installe dans une chienlit totale où des individus peu scrupuleux et sans dignité aucune, peuvent demander à des mineurs de cinq ans de descendre dans la rue pour revendiquer le versement de leurs primes. Tout ceci au nez et à la barbe de ces organisations dites de protection des droits des enfants qui ont certainement d’autres agendas dont les objectifs se trouvent auprès des institutions internationales dont elles se réclament, qui seules savent comment pêcher dans les eaux troubles d’une Afrique sans repère. Au lieu de combattre le mal et l’éradiquer à jamais, ces organisations non gouvernementales s’évertuent à l’entretenir le plus longtemps possible et à lui donner de l’étoffe car c’est l’existence du mal qui conditionne la leur. Il n’y a pas de peine à se donner pour comprendre l’attitude des soi-disant organisations de protection des droits des enfants au Togo. Leur méthode est désormais connue : encourager à travers leur silence la violation des droits des enfants pour ensuite disposer de matière à travailler. Ne dit-on pas souvent que c’est devant le sinistre qu’on découvre l’importance du pompier ?
PS : La direction de KOACI rappelle qu’un « koacinaute » n’est pas un journaliste de la rédaction de KOACI mais un contributeur inscrit ayant la possibilité de poster sur le site en vue d’une diffusion et ce dans une dynamique de libre expression plurielle.

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