Avec plus de deux mois de retard, la nouvelle loi de finances 2018-2019 est finalement entrée en vigueur vendredi 21 septembre. Elle contient une taxe de 8% des produits pétroliers – au lieu des 16% initiaux – ainsi que des coupes dans les dépenses du gouvernement et de nouvelles taxes. Un texte définitif problématique à plusieurs titres.
Plombé par une dette représentant plus de la moitié de son PIB, le Kenya tente de redresser ses finances publiques avec l’appui du Fonds monétaire international. Objectif : que le déficit public descende à 3% en 2022.
Vu la situation, le FMI a dû dégrader la note kenyane en juin. Une mesure « restée confidentielle à la demande de Nairobi », selon une bonne source, « pour ne pas effrayer les bailleurs et les investisseurs ».
La nouvelle loi de finances coupe dans les dépenses du gouvernement. Mais le Trésor table aussi sur des mesures impopulaires : l’impôt sur les produits pétroliers évidemment, mais aussi des taxes sur les transactions bancaires et le transfert d’argent par téléphone.
Or, ces choix déplaisent aussi le FMI. En effet, l’institution avait passé en 2016 avec Nairobi un accord appelé « stand-by arrangement ». L’organisation réservait un milliard de dollars en cas de grave crise économique. En échange, elle exigeait une réforme des taux bancaires et des mesures fiscales pour augmenter les recettes publiques.
Le gouvernement a joué la sourde oreille : il n’a pas touché aux taux bancaires et a choisi des taxes qui impactent la population. « Le Kenya n’a pas d’impôt sur le patrimoine. Ce serait une énorme source de recettes, mais c’est une question taboue car les députés possèdent beaucoup de biens. Il n’y ont donc pas touché », explique un expert. Les élus se sont donc protégés. Quant au stand-by arrangement avec le FMI, il a expiré mi-septembre et ne devrait pas d’être renouvelé.
Source : www.cameroonweb.com