Jonas Siliadin : « Kako Nubukpo est quelqu’un d’extrêmement brillant, mais il a les défauts de ses qualités »

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Togo

L’économiste Jonas Siliadin n’est pas du même avis que l’ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques, qui pense que « la zone Franc et le Franc CFA méritent un sérieux dépoussiérage », ou encore que « le franc CFA est inefficace pour les pays africains ».

Lors d’une de ses interventions sur un chaine locale à propos du franc CFA, le macro-économiste avait proposé « la tenue des états généraux du franc CFA » pour abandonner cette monnaie de façon ordonnée. « Parce que le franc CFA c’est inefficace sur le plan économique, c’est illégitime sur le plan politique et c’est inéquitable sur le plan social. Donc ce que nous demandons à la France, c’est de nous accompagner pour sortir du franc CFA, sinon nous sortirons nous-mêmes », avait déclaré Kako Nubukpo.

Pour le 2ème Vice-président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), « Kako Nubukpo est quelqu’un d’extrêmement brillant qui connaît bien son sujet mais il a les défauts de ses qualités ». « Les gens qui sont brillants pensent que lorsqu’ils disent des choses avec des nuances, tout le monde perçoit ces nuances. Les gens retiennent plutôt ce qui brille dans leur propos et ne retiennent pas les nuances. Il est de sa responsabilité de faire un peu plus de pédagogie et de prendre le temps de souligner les nuances de ses propos pour que les gens ne retiennent pas que la partie flamboyante », a souligné Jonas Siliadin.

Il a poursuivi ensuite : « Le challenge, c’est de se demander si nous voulons changer la structure de notre économie, faire en sorte que nous ayons à produire et transformer sur place, de sorte à pouvoir vendre à des prix compétitifs à l’étranger. Si la structure de notre économie est transformée comme cela, il faudra trouver un système monétaire qui nous permet d’être compétitifs à l’export ».

A en croire l’écrivain togolais, les critiques sur le franc CFA tombent dans l’amalgame. « Il faut critiquer le CFA avec des arguments justes. Si un jour on décide de quitter le CFA, il faut qu’on le fasse pour de bonnes raisons. Il y a certains arguments qui sont pertinents, mais dans beaucoup de cas, il y a de l’amalgame. Ce n’est pas tous les économistes qui peuvent parler de la monnaie » a-t-il fait remarquer.

Il soutient que sa position dans le débat du franc CFA ne fait pas de lui un défenseur de cette monnaie. « C’est vrai que je travaille et enseigne en France, je suis consultant auprès des banques françaises, ce qui peut me donner un certain biais. Mais avant cela, je suis Togolais et panafricaniste », a-t-il lancé.

Nicolas

Source : www.icilome.com