Jeunesse togolaise et l’insertion sociale : Ce rapport de l’OCDE qui contredit le discours officiel

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Le 11 décembre dernier, le Premier Ministre et le Ministre du Développement à la Base, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes ont rencontré les jeunes du Grand Lomé à Amadahomé. Lors de cette rencontre dite « d’échange et d’information avec des jeunes », les jeunes ont eu droit à des discours mielleux sur les différents mécanismes mis en place par le gouvernement à leur profit.

Selon les informations, 300 jeunes issus des 13 communes du Grand Lomé ont participé à la rencontre au cours de laquelle ils ont été notamment entretenus sur les opportunités disponibles pour leur épanouissement et insertion économique. « Le gouvernement s’est inscrit dans une dynamique de dialogue et d’écoute de la jeunesse sur l’efficacité des interventions visant leur épanouissement. Il s’agit d’en mesurer le niveau d’appropriation par les jeunes et surtout de recueillir les points d’insatisfaction et les attentes nouvelles en vue d’une amélioration continue des initiatives », a fait savoir la cheffe du gouvernement, Victoire Tomegah-Dogbé.

Mais la meilleure déclaration de cette rencontre est venue de Myriam Dossou d’Almeida. Selon le Ministre du Développement à la Base, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, « les efforts déployés ces dernières années ont permis à la jeunesse de trouver sa place pour tenter de réaliser son plein potentiel ».
Paradoxalement, dans un rapport, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) explique que l’action gouvernementale en faveur des jeunes est inefficace. Selon l’Ocde, cette situation est due au « manque de coordination des acteurs et de synergie des interventions ». Selon l’analyse approfondie de la situation des jeunes en matière d’inclusion sociale et de bien-être effectuée par cette organisation, « un jeune togolais sur cinq n’est ni en emploi, ni scolarisé, ni en formation (NEET) et ceux qui travaillent sont en grande majorité concentrés dans des emplois de faible qualité. Les jeunes travailleurs sont tous engagés, à quelques exceptions près, dans des emplois informels (93.3%). De plus, l’inadéquation des qualifications atteint des proportions considérables avec pas moins de trois jeunes travailleurs sur quatre sous-qualifiés (74.2 %) ».

Pour l’Ocde, « le Togo est confronté à une crise de confiance entre les jeunes et les institutions publiques ; la transparence des élections, le système judiciaire et le gouvernement suscitant le plus de défiance ». « Les jeunes togolais ne jouissent pas d’un capital social élevé », souligne le document intitulé « Examen du bien-être et des politiques de la jeunesse au Togo ».

Il faut dire que, depuis plusieurs années, la jeunesse togolaise souffre des maux dont les dirigeants peinent à apporter les solutions appropriées. Les différents mécanismes entre autres le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage risques (MIFA), le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ), le projet d’appui à employabilité et l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP), l’Agence nationale du volontariat(ANVT) et L’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE), selon certains observateurs, « ne sont que des correctifs aux problèmes de la jeunesse ». D’où leur inefficacité relevée par l’Ocde dans son rapport.

Aujourd’hui, bon nombre de jeunes concitoyens s’interrogent sur leur avenir dans un pays où tous les mécanismes en leur faveur semblent être des solutions d’urgences. En effet, au Togo, au-delà de quelques projets initiés qui n’ont d’ailleurs pas donné un résultat probant, la politique de la jeunesse est plus présente dans les discours officiels qu’autre chose. Diplômés et déscolarisés vivent la même réalité : le chômage. Selon les récentes enquêtes, il concerne plus de 50 % des jeunes. Une entorse au développement de ce pays qui s’est pourtant fixé des objectifs très clairs sur ce plan. Et comme nous le soulignions dans un de nos reportages, il y a quelques années, intitulé « Dans les labyrinthes du ‘’Sodabi ‘’ frelaté», des milliers de jeunes togolais s’adonnent de plus en plus à l’alcool et plus particulièrement au « Sodabi », une boisson locale et des alcools emballés dans les petits sachets et vendus dans les quartiers comme de petits pains.

Pas étonnant que le pays enregistre une mortalité élevée des jeunesses. En effet, la mortalité des jeunes, en particulier celle des hommes, est élevée au Togo (332 décès pour 100 000 jeunes en 2015), relève un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Source: FRATERNITÉ

Source : icilome.com