Pour ce premier jour de manifestation des trois journées de mobilisation auxquelles la coalition des 14 a encore appelé cette semaine, Jean-Pierre Fabre revient sur la nécessité de toujours rester mobilisé. Il se montre combatif, parle du dialogue annoncé, mais qui ne s’ouvre jamais.
Encore trois jours de manifestation, la mobilisation continue toujours ?
Nous sommes toujours dans la mobilisation, parce que les populations savent que sans la mobilisation, on ne peut rien obtenir. Elles se mobilisent, c’est normal.
Le dialogue est annoncé, demandé par l’autre parti mais jusque-là les exigences de l’opposition demeurent les mêmes
Nous disons qu’elles sont en cours de préparation, car les mesures d’apaisement ont été enclenchées et on attend qu’elles se poursuivent ou s’achèvent. La balle est dans le camp de ceux qui peuvent rendre effectives les mesures d’apaisement.
Nous les appelons des mesures d’apaisement. Quand deux protagonistes vont se retrouver à la table des négociations, il ne faut pas que l’un tienne l’autre par la barbichette. Il faut que les deux protagonistes soient en situation de discuter sereinement. Voilà pourquoi nous avons préconisé les mesures d’apaisement auxquelles les médiateurs ont adhéré. Même le président Alpha Condé a dépêché ici un émissaire, le ministre d’Etat Tibo Camara qui a œuvré pour l’effectivité des mesures d’apaisement. Ces mesures ont commencé il y a trois semaines ou plus puis rien.
Nous disons qu’il faut achever le processus d’apaisement avant de s’asseoir pour discuter. Il y a des jeunes togolais, je ne veux pas dire de mon parti, des jeunes compatriotes qui sont détenus injustement depuis cinq ans. Le pouvoir sait très bien qu’ils ne sont coupables de rien et pourtant on les maintient en détention. Nous disons s’ils étaient coupables de quelque chose vous les aurez jugé, donc libérez-les et on pourra discuter. Moi-même je suis inculpé. Imaginez-vous le chef de fil de l’opposition s’asseoir pour discuter avec une inculpation sur la tête ? On se moquerait de moi, n’est-ce pas ? Raisons pour lesquelles les mesures d’apaisement sont fondamentales.
Au même moment le pouvoir continue par arrêter les militants de l’opposition. Monsieur Ouro Tchikpa, a-t-on appris, a été arrêté puis relâché à Sokodé, plus trois militants du PNP. Est-ce que vous confirmez ?
Je n’ai pas été informé de son arrestation, mais il était à la réunion ce matin, je l’ai vu. Mais nous avons appris l’arrestation de trois militants du PNP et comme d’habitude nous allons exiger leur libération.
N’avez-vous pas l’impression que le pouvoir vous tourne en bourrique ?
Je ne ressemble pas à une bourrique. Je ne ressemble pas à quelqu’un qu’on tourne en bourrique donc je ne veux pas avoir l’impression qu’on me tourne en bourrique. Je suis dans la lutte il y a longtemps, je sais que c’est la persévérance qui paie. Je ne me précipite pas sur les choses. Nous avons demandé des mesures d’apaisement, nous allons voir l’effectivité de ces mesures puis nous aviserons. Mais nous n’avons pas demandé le dialogue, je vous souligne cela, c’est le pouvoir qui a demandé le dialogue.
Des manifestations la veille des fêtes de fin d’année, une première quand même
On a souvent manifesté la veille des fêtes. Quand on a des difficultés, on ne s’intéresse pas à la fête. On agit et nous sommes dans l’action. Période de fête ou pas, nous sommes dans l’action. C’est parce que les Togolais savent ce qu’ils veulent. Ils ne veulent pas lâcher les raisons de leur mobilisation pour aller fêter et se retrouver après les fêtes avec la même situation. Les fêtes sont là, mais nous avons des motivations qui sont bien supérieures aux fêtes. Il n’y a pas de détermination particulière à part celle que nous avons il y a quelques mois.
Source : www.icilome.com