Placé sous contrôle judiciaire depuis son interpellation, sa garde à vue et suite à son audition en avril dernier, l’ancien Premier ministre du Togo et candidat malheureux à l’élection présidentielle du 22 février 2020, Agbéyomé Messan Kodjo a été convoqué de nouveau par le doyen des juges d’instruction pour être écouté le vendredi 10 juillet 2020.
L’ex député à l’Assemblée nationale, n’a pas seulement refusé de répondre à l’invitation du juge, depuis vendredi dernier, Agbéyomé Kodjo est à la fois injoignable et introuvable. Du coup, l’on se demande au juste où est passé le « président démocratiquement élu », « le légaliste »,… ?
« Je ne me présenterai pas devant la justice pour cette quatrième convocation », a déclaré le candidat de la Dynamique Kpodzro. Mais était-ce la voie de la raison ? Il faut rappeler que le président autoproclamé a adopté une attitude similaire aux lendemains des résultats de la présidentielle de février dernier. Lorsque la justice avait jugé utile de l’écouter suite à ses cris à hue et à dia prétextant avoir remporté cette élection.
Ayant refusé plus d’une fois de se présenter, les forces de l’ordre s’étaient résolues à aller le déloger chez lui, ainsi que tous ceux qui le soutenaient dans sa défiance envers les institutions de la République. Finalement il a été entendu qu’il ne se prononcera plus sur l’épisode de la présidentielle qui était désormais clos.
Mais contre toute attente, il n’a pas respecté cette disposition. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est cette longue interview que monsieur Kodjo a accordée à un média il y a quelques jours et dans laquelle il continue de revendiquer une certaine victoire, affirmant même vouloir à tout prix reprendre ce qui lui reviendrait de droit. Ce n’est pas seulement à l’endroit de la justice et du parti au pouvoir qu’il y a lancé des pics.
Il est allé loin en provoquant encore Jean-Pierre Fabre, en estimant que ce dernier reconnait bel et bien sa victoire. Pourtant, quelques semaines plus tôt, le Chargé de communication de l’ANC en la personne de M. Eric Dupuy avait invité Agbéyomé à mettre un holà à ses mensonges auxquels il associait l’image et le nom de l’ANC.
Cette nouvelle convocation du juge ne devrait donc surprendre personne, encore moins le légaliste que Agbéyomé prétend lui-même être. Au lieu d’assumer les conséquences de ses actes, curieusement, le premier acte du président du MPDD suite à la convocation du juge est d’ameuter l’opinion avec une histoire de cambriolage opéré chez l’un de ses collaborateurs. Pour lui, et sans aucune enquête au préalable et sans aucune preuve, le cambrioleur était tout trouvé : c’est le parti au pouvoir, qu’il accuse de voler des preuves de son « imaginaire victoire ».
Comme si cela ne suffisait pas, Agbéyomé Kodjo se cherche une échappatoire, au titre de l’acte 2 de sa ruse pour se sauver. « Il ressort que des desseins hautement malveillants seraient planifiés dans le cadre de cette convocation dont l’ultime but est de m’éliminer par tous les moyens pour permettre aux putschistes de jouir du pouvoir d’État », a-t-il affabulé.
Il ira même jusqu’à faire encore appel aux Forces de défense et de sécurité (FDS). Et depuis ces déclarations intempestives, difficile de localiser le malheureux candidat de la dynamique Kpodzro.
Tous ces scénarii, mal imaginés et mal ficelés, l’un après l’autre après la seconde convocation du juge achèvent de montrer un Agbéyomé paranoïaque qui n’est plus que l’ombre de lui-même.
En effet, suite à son interpellation et son audition en avril, et sa libération conditionnée, Agbéyomé est mieux placé que quiconque pour témoigner d’une justice douillette, très indulgente à son égard.
Pourquoi alors crier injustice, tentative d’assassinat. si ce n’est pour, jeter la poudre aux yeux, une fois encore, de ses quelques électeurs à qui il avait promis la victoire midi tapante, le 22 février, et ses bailleurs auprès de qui il a pris d’énormes montants d’argent, promettant remboursement une fois la présidence dans la poche. Que pouvait-il face à tant de promesses non réalisées ?
La fuite était la seule solution. Mais, le bon sens voudrait qu’Agbéyomé sache faire la différence entre fuir la justice et fuir sa propre ombre. Après avoir peiné à montrer les preuves de sa prétendue victoire, pourquoi peiner encore à donner les vraies raisons de la cabale à laquelle pour laquelle il a librement optée ? Un peu d’honnêteté pour une fois ne lui ferait aucun mal, au contraire cela aurait pu lui attirer quelques sentiments de compassion.
Dans quel « maquis » se trouve-t-il ? À Tabligbo ? À Accra ? Quoi qu’il en soit, « le président démocratiquement élu » est introuvable. En a-t-il fini avec son combat pour la vérité des urnes ? Est-ce une manière déguisée de reconnaitre enfin la victoire du Président Faure E. Gnassingbé, élu à plus de 70% par le peuple ? L’avenir nous le dira.
Togo Matin
Source : Togoweb.net