Interview exclusive de Pierre Lamadokou, SG de la FTF : « La FTF n’a pas pour vocation de promouvoir des entreprises privées »

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Interview exclusive de Pierre Lamadokou, SG de la FTF : « La FTF n’a pas pour vocation de promouvoir des entreprises privées »

La Fédération togolaise de football (FTF) sera en congrès ordinaire le 3 juin prochain à Kara (420 Km au Nord de Lomé ou dans une autre ville du Togo). L’information a été rendue publique lundi dernier par le Secrétaire général de la FTF, Pierre Lamadokou, dans un courrier adressé aux secrétaires généraux des associations membres de la fédération.

«Nous avons l’honneur de vous annoncer la tenue du Congrès ordinaire de la Fédération Togolaise de Football à Kara (lieu susceptible de modification), le samedi 3 juin 2017 à 09h00, conformément aux dispositions de l’article 30 des Statuts adoptés le 20 janvier 2016. La convocation formelle vous sera envoyée le 3 mai 2017, soit au moins trente (30) jours avant la date du congrès », indique M. Lamadokou dans son courrier. Pour de plus amples informations sur ce congrès et ce qui sera dit à ce rendez-vous des acteurs du football national, l’Agence de presse Afreepress a tendu son micro au Secrétaire général de la FTF.

Lire l’intégralité de l’entretien.

Afreepress : Bonjour Monsieur le Secrétaire général. La FTF a rendu public mercredi dernier, une lettre qu’elle a envoyée aux secrétaires généraux des clubs et ligues du Togo les informant de la tenue prochaine de son 2ème congrès ordinaire. Qu’est-ce qui explique l’organisation de ce congrès à seulement un an du premier ?

Pierre Lamadokou : Les textes de la fédération togolaise de football nous font obligation en début d’exercice, d’organiser un congrès pour faire valider le projet d’activités du nouvel exercice et de faire le bilan de l’exercice passé. Il est vrai que ce congrès que nous sommes en train d’organiser, vient à la suite de celui tenu il y a une année.

Quand nous étions arrivés, nous avons fonctionné sur la base des urgences. Pour nous conformer aux textes, nous avons jugé bon à un moment donné, d’aller au congrès afin de valider le programme d’activités du COMEX et aussi se donner des moyens d’action. Cela a été fait au congrès de la dernière fois. Mais maintenant que nous avons bouclé l’exercice précédent et sommes dans un nouvel exercice (quand bien même ça ne fait pas exactement une année), il était normal que nous puissions nous conformer aux textes en allant à un congrès pour présenter le bilan de l’exercice précédent et aussi faire voter le budget et le programme du nouvel exercice.

Nous savons que le football togolais revient de très loin après les récurrentes crises de l’exercice précédent. En termes de bilan, que pouvez-vous nous dire, une année après l’entrée en fonction du nouveau bureau de la FTF ?

Je crois que le bilan est énorme en un temps record. On ne peut pas danser et s’apprécier à la fois. Nous avons réussi en un temps record à faire beaucoup de choses pour le football national. Je ne voudrais pas trop m’appesantir sur cet aspect car nous aurons le temps de le faire. Mais je dis simplement qu’avec le COMEX, le championnat de 1ère division, le championnat de 2ème division et le championnat féminin ont démarré et sont en cours.

C’est l’illustration du succès de nos actions.

Nous sommes arrivés à la tête de la FTF et à peine quelques mois, nous avons qualifié le Togo pour la CAN.

Vous dites qu’avec le nouveau bureau de la FTF, le ballon a commencé à rouler de nouveau sur les stades. Mais je vous fais observer qu’il roule dans le sang ! La violence s’est emparée des stades. Concrètement, que fait la FTF pour ramener la quiétude sur les terrains de football du Togo ?

Il est vrai que le ballon roule dans le sang, comme vous le dites. Mais partout, il y a toujours des brebis galeuses. La fédération fait ce qu’elle peut, le ministère de la Sécurité fait aussi ce qu’il peut pour combattre ce phénomène. Mais nous croyons que c’est dans la tête des gens qu’il faut extirper ces graines de violence qui sont en train d’être semées dans l’espace footballistique national. Ce qui est sûr, nous allons partir de la pédagogie et sensibiliser les gens. Mais nous allons aussi accentuer l’usage du bâton parce que le COMEX va prendre des dispositions en ce sens. Les sanctions qui vont être prononcées par la commission de discipline seront sans état d’âme pour que ça serve d’exemple, pour que ça décourage ceux qui ont encore ces élans dans leur corps.

Le Togo arrive à se qualifier pour les grandes rencontres africaines mais force est de constater que l’équipe A est vieillissante. On a besoin de renouveler les joueurs et de former de nouveaux. Quelle politique la FTF entend-t-elle mettre en place pour préparer la relève et doter les Eperviers de joueurs de talent, capables de défendre les couleurs du Togo à l’extérieur ?

Merci pour cette question qui ouvre sur les perspectives de la fédération quant à la durabilité de ses actions pour la promotion du football national. Il y a un sélectionneur pour l’encadrement de l’équipe nationale locale. L’équipe nationale locale va même commencer son stage au cours de ce mois. Je crois savoir aussi que le Directeur national technique avec son équipe, ont mis sur pied un certain nombre d’actions pour détecter des génies pour les sélections cadettes et minimes. Je crois que ces actions qui débutent, vont pouvoir nous aider à mettre sur pied des sélections dans toutes les catégories.

Ces sélections vont exister et vont se regrouper régulièrement. Maintenant les championnats scolaires et universitaires, les championnats inter-centres de formation vont démarrer pour permettre de nourrir en permanence ces différentes catégories d’équipes nationales qui sont mises en place.

Ce qui est sûr, d’ici deux ans, nous espérons être à la CAN de nouveau. Nous espérons qu’aux prochaines CAN, le Togo pourrait aller très loin, pourquoi pas, gagner la coupe ?

C’est une vision à court et moyen termes qui, avec la volonté du gouvernement et l’engagement du COMEX, va aboutir à coup sûr.

Il y a une polémique qui défraie la chronique depuis plusieurs semaines concernant le changement d’équipementier des Eperviers. On estime que la FTF ne promeut pas un équipementier local et va dépenser cher pour s’offrir les services de PUMA ou de Macron… Qu’est-ce que vous avez à dire à ce propos ?

La Fédération Togolaise de Football n’a pas pour vocation de promouvoir des entreprises privées. Nous avons pour vocation de promouvoir le football national. La fédération pour habiller l’équipe nationale, a l’obligation d’opter pour l’équipementier qui respecte les critères édictés par les instances internationales du football. Le football ne s’invente pas au Togo, il est régi par une faîtière internationale qui est la FIFA et qui rédige les règles. Les courriers ont été adressés à chacune des fédérations fixant les critères à respecter en matière d’équipement et la FTF a communiqué ces critères à son ministère de tutelle. Ce qui est aujourd’hui vrai, c’est que nous avons opté pour la qualité. Les joueurs et le public ont été unanimes sur la qualité de ce qui a été utilisé à la CAN.

Propos recueillis et transcrits par Olivier A.

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