L’historien Ekoué Folly Gada, enseignant dans les deux Universités publiques du Togo, a fait son retour à l’Union des forces de changement (UFC) à l’occasion de la mini-tournée organisée ces 22 et 23 janvier dans la préfecture de Haho. Ce jeune cadre du parti à la couleur jaune a profité de cette occasion pour remettre les pendules à l’heures. Il est également revenu sur le concept de l’Ablodé cher à Gilchrist Olympio. Lire son interview.
Certains ont dit que vous avez démissionné de l’UFC. Pourquoi avoir été pendant un long moment absent lors de ses activités ?
Merci pour cette question qui nous permet de faire un peu de lumière sur les évènements précédents qui ont été mal compris, mal interprétés par certains partis, et par après certains militant de l’Union des forces de changement.
En fait, lorsque vous êtes militant, vous ne démissionnez pas. C’est lorsque vous avez un poste de responsabilité que vous pouvez démissionner tout en restant un simple militant. Il n’y a jamais eu de démission.
Mais il y a plutôt eu un éloignement, un éloignement nécessaire. Je ne dirai pas stratégique mais nécessaire parce qu’il y avait un certain nombre de choses qui ne fonctionnaient pas, qui n’allaient pas très bien. Il a fallu que nous nous concertions, je n’étais pas seul, peut-être que d’autres personnes ont suivi mon intervention à la radio et cela a créé un tollé. Mais en fait, je n’étais pas seul. Il y a beaucoup de personnes qui se sont aussi retirées comme moi.
Mon cas a été juste médiatisé et mal tourné. C’était un retrait qui était nécessaire et qui devrait préparer le lancement d’un certain nombre de réformes. N’est-ce pas qu’il y a des réformes de fond qui sont en cours. Nous sommes engagés pour le bien-être du Togo. Et le service, il faut le rendre en étant dans les partis politiques comme en travaillant dans les organes du ressort public, comme en travaillant dans nos quartiers, dans la société. C’est cela notre engagement, et c’est ce que je fais.
Aujourd’hui j’avais eu du temps. J’étais déjà à l’intérieur du pays pour une mission. Et lorsque la colonne (tournée de l’UFC dans le Haho, NDLR) est montée, je suis descendu également du nord pour les rencontrer et participer à la mobilisation qui se fait ici dans la préfecture du Haho. Avant c’était Notsè. Et nous finirons bientôt. Et j’espère que ce que nous faisons sera utile aux militants.
Quels sont les messages principaux que vous délivrez ?
Nos messages se tournent autour de deux notions. D’abord nous disons aux militants que le parti n’est pas mort, qu’il est vivant. Et que c’est le moment du réveil, de relancer la mobilisation. Et nous leur avons apporté des réponses à certaines questions qu’ils se sont toujours posé notamment les instruments qui existent aujourd’hui pour mobiliser le parti au niveau de ses bases.
Voilà ce que nous disons en général. Et surtout nous répondons aux questions que les militants se posent concernant la tête du parti, est-ce qu’il y aura un congrès, que se passe-t-il à Lomé, pourquoi nous ne revenons plus sur le terrain… Il y a toutes ces questions-là auxquelles nous avons donné des réponses.
Et aussi terminer sur un message d’espoir. En fait, l’UFC c’est un parti de la liberté, de l’indépendance qui cherche le bien-être pas uniquement des militants de l’UFC mais le bien-être de tous les Togolais. C’est d’ailleurs ce qui explique la position qu’a prise l’UFC aujourd’hui en étant au-dessus des partis politiques en travaillant aussi bien au niveau de l’Exécutif, à travers les préfets de l’UFC qu’au niveau parlementaire ou de Législatif, à travers les positions et le travail que font les députés de l’UFC à l’Assemblée nationale.
Aujourd’hui, le parti travaille pour donner de l’espoir à tout le monde. Et je l’espère bien que dans un lendemain qui ne sera pas trop lointain, l’UFC ait plus de responsabilités publiques, plus de personnels formés à la gestion de la chose publique.
Dans vos interventions, pourquoi insistez-vous sur le concept Ablodé ?
Vous savez, nous avons une origine. Nous sommes un parti héritier de l’indépendance. La notion de l’Ablodé, je l’avais dit entre-temps est une notion qui est mal comprise. Beaucoup de Togolais en parlent. Il y a des chercheurs des Universités de Lomé et de Kara qui ont écrit là-dessus.
Mais lorsque vous prenez tout ce qui se dit autour du concept de l’Ablodé, il y a des dimensions fondamentales qui ont été laissées, expliquées par les pères de cette pensée qui n’apparaissent pas. Ces dimensions-là, c’est notre rôle aujourd’hui de les réexpliquer.
En effet, l’Ablodé est une philosophie politique majeure au même titre que le marxisme, le panafricanisme et bien d’autres théories politiques qui ont conduit les peuples africains vers l’indépendance. Nous allons remettre l’Ablodé à sa place, à la place qui lui revient, c’est-à-dire une philosophie politique majeure qui peut être à la base de nos politiques publiques à travers lesquelles on peut gouverner un Etat et même tout le continent africain. C’est ce travail de redéfinition de l’Ablodé que je fais, que nous faisons à l’UFC.
Source : icilome.com