La feuille de route de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) soulève des réactions sur les réseaux sociaux, aussi bien au pays que dans la diaspora. Activiste politique, dynamique, membre du mouvement « Diaspora consciente » et proche de l’opposition togolaise Classio Koutoglo, se confie à la Rédaction d’actu-togo.com.
Actu Togo : M. Classio, que pensez-vous de la feuille de route de la CEDEAO?
Classio Koutoglo : La Feuille de route de la CEDEAO qui tente de résoudre la crise togolaise est profonde, pragmatique, diplomatique, politique, juridique et stratégique. C’est un travail de négociation forte, et nous devons savoir la lire afin d’en tirer les aspirations profondes du Peuple. Elle n’est pas parfaite comme toutes autres œuvres humaines, mais elle est un grand pas. Maintenant, c’est au Peuple debout de reprendre les activités fortes des rues pour non seulement aider à libérer les otages, mais aussi prouver notre insatisfaction tout en envoyant les représentants du Peuple sera debout a l’Assemblée nationale et dans les comités de travail pour faire vite évoluer les choses. S’il faut être bref, je vous dirai que la CEDEAO vient de faire le gros lot des travaux au Peuple togolais avec une majorité écrasante des présidents conscients.
Vous parlez d’insatisfaction, selon vous la feuille de route laisse un goût d’inachevé ?
En lisant la feuille de route avec ma lunette des principes, méthodes et procédures administratives, en toute franchise, la CEDEAO a fait un grand pas dans les résolutions du conflit togolais par rapport au passé. Cela prouve que le monde entier cherche à trouver une méthode habile, forte, et durable pour résoudre l’équation complexe et compliquée de la situation togolaise. Mais vous savez, quand vous êtes devant des types de la race humaine extravagante, il y a des mesures sur lesquelles l’on doit marcher pour les changer. Les tenants du pouvoir que j’appelle politiquement les bleus sont des gens qui ne placent pas la dignité humaine au centre de leurs préoccupations et programmes politiques. Je ne voudrais pas dire qu’ils sont des barbares, mais ils sont des méchants sans cœur. Aussi faut-il préciser qu’au lieu d’utiliser nos ressources pour aider les togolaises et togolais à s’épanouir dans un Togo richissime, ils ont pendant 52 ans, pris une grande partie de nos ressources pour installer des présidents de leurs choix partout en Afrique et dans le monde jusqu’ aux diplomates en passant par les politiques. Donc, tout était difficile jusqu’ à ces jours ou nous interpellons la conscience des décideurs sur la durée de 52 ans de règne d’une seule famille.
Quel été le déclic dans cette impasse politique au Togo?
Apparemment, les consciences deviennent de plus en plus vives partout. Je crois qu’il y a des voix fortes dans le monde qui décident enfin à aider les togolais en majorité à sortir de cette impasse cinquantenaire qui ne profite pas au Peuple, mais a une minorité sanguinaire prête à tuer à tout moment la population pour confisquer le pouvoir aussi longtemps que possible.
Avant, les décideurs se contentent juste de la généralité que présentent souvent le Rpt/Unir et ses émissaires dans des gueules fortes et dans le traficotage régulier des documents. C’est la grande erreur dans laquelle Gilbert Bawara, Robert Dussey, Boukpessi, Yark Dahemane, Katanga, Christian Trimua, Christophe Tchao, une meute gourmande et mendiante autour de Faure Gnassingbé et Faure Gnassingbé lui- même voulaient entrainer tout le Peuple togolais. Ce temps est révolu, et ils doivent le savoir. Les togolais ont fait un travail de forte diplomatie publique et clandestine pour faire comprendre au monde entier les réalités du Petit Togo. Le monde entier sait depuis que les togolaises et togolais se sont levés depuis 2016 partout dans les quatre coins du monde.
Que doivent faire les togolais pour sortir définitivement de cette impasse politique ?
Il incombe au Peuple debout de rester encore plus fort psychologiquement et patriotiquement derrière la C14 et la Société Civile debout. Il revient au togolais d’inscrire la moralité et le bon sens dans notre constitution. Ce n’est pas le Rpt/unir ou la CEDEAO qui va nous le faire. C’est le Peuple debout qui est au-dessus du président de la République et de toutes les cours de justice et Constitutionnelle qui doit décider la fin de la gourmandise, de la dictature, de la tuerie sauvage et anarchique comme les Boko Haram au Togo.
Je connais le Rpt/Unir et ses méthodes. Ils perdent le temps et au dernier moment se lancent dans des travaux bâcles c’est à dire de la généralité pour flouer le Peuple. Cette fois ci, ils ne passeront plus, car nous sommes debout comme des insatisfaits et des avertis.
Avec ces recommandations de la CEDEAO, allions-nous vers une sortie de crise ?
Je suis d’ accord que notre crise dure de trop et que nous voulons tous que des décisions tombent comme des ordres d’un puissant aux subalternes. C’est impossible de cette manière dans le contexte togolais. Je suis un optimiste, c’est pourquoi je reste au côté du bon sens, des principes des droits de l’Homme, des principes de la démocratie. Sans tergiversation, je peux vous dire que le chemin du dénouement est encore confirme par la CEDEAO c’est-à-dire d’autres yeux et intelligences en dehors du Togo. Ce que certains journalistes n’ont pas vite compris, et ils sautent dans des analyses superficielles et émotionnelles sur la CEDEAO tout en se basant sur le passe ou le data base de l’ histoire du Togo est que quand une crise perdure dans un pays dans des incompréhensions de part et d’ autres, dans des tiraillements, dans des argumentaires dures et contradictoires perturbant le Peuple, il est recommandé dans l’administration, selon les principes des résolutions des conflits de haut niveau, de faire appel à des étrangers aux problèmes profonds à chaque période de l’histoire. A un temps X, il faut confirmer la crise et confirmer des points des protagonistes pour tendre vers la résolution. C’est ce que nous sommes allés dire à ces présidents dans nos lobbyings tout en connaissant les principes.
Vous savez, ce n’est pas tout que nous allons dire publiquement. Il y a des points qui relèvent des secrets d’État, des institutions voire même de la sauvegarde de confiance mutuelle à des hauts niveaux. Ce qui vient d’être exposé aux togolais est même muri au niveau des Nations Unis (ONU) par les experts et ils connaissent des démarches suivantes et futures. La CEDEAO ne peut pas venir au Togo et ordonner a Faure Gnassingbé de quitter le pouvoir dans son mandat à partir du moment que nous n’avons pas les armes en main.
Les cas Burkinabé, la Libyen et autres ont permis aux institutions de corriger certaines choses et les dictateurs connaissent bien les points retouchés. Ils agissent en fonction.
En clair, la CEDEAO ne peut pas imposer la transition politique au Rpt/Unir. La CEDEAO peut essayer de négocier la transition politique avec les bleus tout en leur faisant voir de résultats proéminents à leur avantage dans le futur proche et lointain. Il leur incombe de prouver leur bonne foi et de volonté pour dénouer la crise.
Maintenant, s’ils demeurent toujours dans leur illusion bawarienne, la CEDEAO peut avancer des chemins à suivre. C’est ce qui fut fait à cette étape.
Y-a- t-il d’autres étapes ?
Il y aura d’autres étapes selon l’évolution de la situation jusqu’ en 2020 où tout ça doit finir. Les exemples sont récents. En Gambie, la CEDEAO n’a pas, aux primes abord, dit à Jammeh de partir. Ils ont négocié avec lui jusqu’ à un point avant de brandir l’intervention armée pour le faire sortir tout en continuant par négocier avec lui. En outre, chaque crise à ses réalités et ses particularités. C’ est pourquoi chaque révolution doit avoir sa particularité. Nous devons éviter de copier, car le copiato ne fait pas le développement durable. Faure Gnassingbé trouvera la CEDEAO décisive s’il persiste dans l’illusion et l’erreur gravissime de Gilbert Bawara en 2020.
A propos, juridiquement le président n’est-il pas en droit se présenter pour une réélection en 2020 ?
Nous n’excluons pas Faure Gnassingbé ou aucune personne des joutes électorales, mais nous inscrivons la fin de la gourmandise dans notre constitution comme toutes autres constitutions du monde. Seule la cour constitutionnelle réformée va décider si Faure Gnassingbé annonce sa candidature en 2020 et le Peuple dira ce qui est le bon sens. Les togolais doivent continuer par être fermes sur le départ de Faure Gnassingbé en 2020 à la fin de son mandat pour pacifier le pays. Les togolais doivent instruire aux leaders de la C14 ou toutes candidatures à la présidence future de prôner la non chasse aux sorcières comme la C14 et ses partenaires le font depuis. Le Coran et la Bible qui restent des références humaines en disent long.
Quelles sont vos préoccupations actuelles ?
Pour le moment, suivons la feuille de route en détails et non dans les travaux de généralité bâclée que certains de l’ opposition comme Agbeyome Kodjo , Gerry Tama, Kaboua et autres ont toujours pousse l’ opposition à faire , car ils savaient ce qu’ ils faisaient. Aujourd’hui, nous avons une rigoureuse, combattante, intelligente et forte coalition des 14. Tout ce que nous avons besoin est de les accompagner financièrement et intellectuellement à conclure la lutte pour nous tous avec une transition politique d’un ou deux mandats d’un Président fort, consensuel ou démocratique, expérimente, stratégique au moment opportun. Les togolais doivent rester debout pour l’objectivité et barrer toutes les routes à celles et ceux qui les tuent avec les kalachnikovs aux épaules, avec les poisons lents, avec une justice caduque qui met les filles et fils en prison comme des otages. Les togolais doivent être fermes avec la coalition des 14 d’inscrire la phrase fétiche que le feu président Eyadema a aussi accepté en 1992 qui stipule « En aucun cas, nul ne peut faire plus deux mandats ». Les togolais doivent cesser de suivre à tout moment tout ce que les journalistes, même populaires, disent sur la toile et sur les radios.
Nous devons les aimer comme des gens voulant le changement, l’alternance et la démocratie, mais nous devons aussi les aider à connaitre les limites pour ne pas engendrer des découragements au sein du Peuple debout. Nous connaissons ce qui nous gangrène et nous connaissons le niveau de mensonge comme éducation première de nos autorités au sein de notre peuple et leurs mendiants dans notre pays. Nous devons savoir mesurer nos propos à l’ égard de celles et ceux qui se sacrifient pour dénouer la crise en notre nom afin de ne pas se faire voir comme des commanditaires des réseaux flous pour casser la dynamique. Les journalistes n’ont pas toujours et, à tout moment, les bons côtés de l’analyse, mais c’est leur droit de critiquer.
Votre mot de la fin, M. Classio
Je voudrais dire aux Togolais qu’ils ne cherchent pas tous à être des journalistes, mais ils peuvent rester des messagers et des patriotes. Si nous nous appelons des combattants, il faut savoir trier les éléments d’information que le Peuple debout a besoin pour rester fort devant tout. Nous sommes sur un champ de bataille dure et complexe, il faut savoir les armes utilisées pour gagner la lutte. Je convie patriotiquement le Peuple debout et la Diaspora de rester debout aux cotes de la C14 et de ne chercher pas à les séparer. Le Rpt/Unir vient encore de traficoter le document de la CEDEAO par l’entremise de Mr Robert Dussey, Gilbert Bawara, le PM Klassou et Charles Debash, mais tu ne verras aucun bleu sur la toile broncher. Faisons tout pour rentrer dans la démocratie d’ abord. Le peuple va choisir son président et ses présidents dans l’ordre. Tout se corrigera et le peuple aura une bonne éducation puis nous pouvons aller plus loin dans certaines analyses. C’est ma doléance humble aux journalistes du côté du Peuple et le Peuple debout. Débarquons-nous des brouillards !
Oui, nos leaders, jusqu’ à cette étape, sont des humains et, ils peuvent faire des erreurs. Je voudrais dire aux combattants de laisser les bleus divaguer et de faire parvenir les remarques et les propositions à la C14 et ses partenaires. Si nous cassons la C14 nous- même aujourd’hui, le Rpt /unir va partir encore pour 15 ans. Aucun parti à la C14 ne peut faire face au Rpt/Unir seul. C’est nous tous qui pouvons les décapiter totalement. Restons dans cet élan, car nous sommes proches du tunnel.
Pour finir, je voudrais que les togolais sachent que nous allons gagner tous les sièges à la prochaine Assemblée Nationale juste à cause du fait que c’est nous qui allons faire circuler dans les hameaux les plus reculés les affiches sur lesquelles Faure Gnassingbé conduit une minorité avec des fusils aux épaules en marchant sur les filles et fils du Togo dans le bain de sang sur le sol togolais débouchant sur la rivière satanique du sang des Togolais. Ce sera notre affiche de campagne. Alors, dessinons vite et envoyons sur la toile. C’est prophétique et réel. Seule la lutte libère!
Je vous remercie pour ce moment d’échanges, chers compatriotes.
Source: actu-togo
Source : www.icilome.com