Interdiction de la journée de prière et de solidarité en faveur des détenus politiques: Les dérives autoritaires du ministre Awaté Hodabalo

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Le régime de Faure Gnassingbé, la plus vieille dictature familiale en Afrique, montre de plus en plus sa face hideuse, en confisquant les libertés des citoyens, même les plus élémentaires. Dans ce Togo, un État dit de droit, laïc, démocratique et social, qui est censé assurer l’égalité de tous les citoyens devant la Loi, et garantir les droits civils et politiques, les prières sont interdites à une catégorie de citoyens, simplement parce qu’ils sont opposants. Oui au Togo des Gnassingbé, s’opposer au clan qui a pris en otage le pays depuis 60 ans, relève d’un crime. Surtout quand on refuse de regarder dans la même direction comme des moutons de Panurge.

Les membres du front « Touche Pas A Ma Constitution » en ont fait la douloureuse expérience, eux qui ont décidé de se mobiliser en faveur des détenus politiques, arbitrairement maintenus dans les geôles de la répression depuis plusieurs années.

Il y une semaine, Nathaniel Olympio et ses compagnons de lutte avaient assisté les 93 familles de ces détenus, en offrant des kits scolaires aux enfants dans le cadre de la rentrée scolaire. « Nous avons rappelé à ces familles, dont le père ou la mère croupit en prison, qu’elles ne sont pas seules et que tout est mis en œuvre pour que justice soit rendue. Aucun Togolais ne doit perdre sa liberté ou sa vie en exprimant ses opinions », avait déclaré Nathaniel Olympio, porte-parole du front « Touche Pas A Ma Constitution ».

Toujours dans la dynamique de la mobilisation au bénéfice de ces prisonniers politiques, le Front a programmé, le 20 septembre 2024, dans la ville de Sokodé, une journée de prière et de solidarité. Mais comme on pouvait s’y attendre, la journée de prière a été interdite. Le motif avancé est aussi absurde que saugrenu. « L’activité par le front « Touche Pas A Ma Constitution» n’est pas de nature à préserver la tranquillité publique », a opposé Awaté Hodabalo, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière.

La propension des petits Mussolini de Faure Gnassingbé à restreindre les libertés fondamentales sous des prétextes farfelus est assez révoltante. Depuis quand une journée de prière constitue-t-elle une menace à la sécurité d’un pays ? C’est cela aussi les tristes réalités d’un régime tyranno-monarchique où les dirigeants sont foncièrement allergiques à l’opposition et enclins à faire entorse à la liberté d’expression et de réunion pacifique pourtant garantie par les textes.

Au front « Touche Pas A Ma Constitution », on ne décolère pas suite à cette décision boiteuse. « Le front « Touche Pas A Ma Constitution » exprime sa profonde indignation face à la décision arbitraire du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière, d’interdire la journée de prière et de solidarité en faveur des détenus politiques. On ne peut pas continuer indéfiniment à confisquer les libertés publiques », ont vertement fustigé les membres de ce mouvement. Ils ont tenu à rappeler que l’objectif de cette journée de prière et de solidarité est purement humanitaire et consiste à offrir un soutien moral aux détenus politiques ainsi qu’à leurs familles, et distribuer des kits scolaires à leurs enfants, en ce moment de reprise des cours. « Cette initiative s’inscrit dans une démarche de compassion et d’entraide sociale, valeurs largement partagées par les Togolais», ont-ils insisté.

Nathaniel Olympio et les siens estiment par ailleurs que l’interdiction du ministre, notifiée par une simple lettre, « constitue un abus de pouvoir caractérisé et une violation flagrante des droits constitutionnels des citoyens togolais ».

« Nous attirons l’attention du ministre sur le fait que, selon la loi en vigueur, une interdiction de manifestation doit faire l’objet d’un arrêté ministériel en bonne et due forme, et non d’une simple lettre. Cette procédure par arrêté est essentielle pour garantir la transparence et le respect de l’État de droit. En procédant par simple correspondance, le ministre viole délibérément nos droits de recours », a rappelé à juste titre le front au ministre.

M.A.

Source: libertetogo.tg

Source : 27Avril.com

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