Insécurité alimentaire dans le Sahel: le pire est à craindre…

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Environ 9, 5 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire depuis juin 2019 dans la région du Sahel selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA). La situation devrait connaitre une tendance à la hausse dans les années à venir du fait de l’assèchement des sols sous l’effet du changement climatique préviennent des experts.

Dans un article publié dans la revue scientifique Nature Sustainability le 22 juillet dernier, ces experts estiment que le changement climatique pourrait exacerber les risques environnementaux dans la région du Sahel et entrainer de nouvelles vagues de migration des populations, la perturbation des moyens de subsistance et de potentiels conflits.

« Les variétés locales comme le sorgho et le mil dépasseront leur seuil de tolérance de température. (…) Les communautés seront de plus en plus confrontées à la possibilité d’importer des variétés plus tolérantes à la chaleur, de développer de nouvelles variétés, de changer complètement de type de culture ou d’abandonner carrément l’agriculture », préviennent-ils.

Nathanial Matthews, co-auteur de l’article et directeur du programme Global Resilience Partnership explique que ces changements pourraient avoir de sérieux conséquents en Afrique subsaharienne où 63% de la population est essentiellement rurale avec une sécurité hydrique très limitée.

Résilience à tout prix

Le chercheur précise également que les villes côtières de l’Afrique subsaharienne sont plus susceptibles de subir les r risques environnementaux liés au changement climatique.

Pour lui, la résilience à travers la mise en place de nouveaux outils d’évaluation des risques au niveau de chaque communauté devrait permettre de définir des réponses adéquates à l’insécurité alimentaire.

« Les décideurs auront besoin de nouveaux outils et de nouvelles considérations du pouvoir, d’équité, d’éthique et de justice pour faire face aux risques », a-t-il indiqué dans une interview accordée à nos confrères de Scidev.Net

Pour Alice Kaudia, ancienne secrétaire à l’environnement du Kenya, la vulnérabilité de l’Afrique vis-à-vis au changement climatique s’explique par la pauvreté, les systèmes de mauvaise gouvernance, les inégalités et les capacités d’adaptation limitées des différentes communautés.

Aussi préconise-t-elle que lors des études des risques environnementaux, l’accent soit mis le niveau local (communautés, villages etc.) plutôt que le niveau national afin de trouver des solutions adaptées aux problèmes des populations vulnérables. Car, souligne Alice Kaudia, les interactions homme-environnement sont mieux comprises à une plus petite échelle.

Source : www.cameroonweb.com