Information et désinformation sur les réseaux sociaux : Entre le pouvoir et l’opposition, qui détient le monopole ?

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Information et désinformation sur les réseaux sociaux : Entre le pouvoir et l’opposition, qui détient le monopole ?

Aujourd’hui, les réseaux sociaux constituent un canal incontournable de partage d’information. Les jeunes qui utilisent en majorité la toile ne sont pas seuls. En effet, les politiciens font aussi désormais les plateformes de discussion sur les réseaux sociaux, des lieux où ils passent des messages. Et depuis un moment, on constate une guerre de communication entre l’opposition et le pouvoir de Lomé. La tension a encore monté ces derniers jours avec les manifestations de l’opposition. D’où la question de savoir entre l’exécutif et l’opposition, qui a le vent en poupe sur les réseaux sociaux ?

« Vous devez contrecarrer et dé- mentir leurs publications sur vos diverses plateformes. Je ne suis pas sûr qu’il y ait quelqu’un dans cette salle qui n’appartient à aucune plateforme », dixit un haut cadre de la majorité présidentielle, Union pour la république (Unir) lors d’une conférence de presse tenue la semaine dernière. Cette déclaration qui peut paraitre pour certains anodine est loin de l’être. Et pour cause, depuis quelques années, l’utilisation des réseaux sociaux dessine une nouvelle configuration de la communication politique au Togo.

Les médias traditionnelles, en l’occurrence la télévision, la rad io ou encore la presse écrite n’offrent pas la liberté à toutes les franges des populations. De fait, ces derniers ont vu dans les médias sociaux, un terreau fertile à la liberté d’expression. En effet depuis quelques années l’utilisation des smartphones et aussi la démocratisation de l’internet a pour entre autres conséquence, l’arrivée massive des jeunes togolais sur les ré- seaux sociaux. Aujourd’hui, plus de la moitié des jeunes togolais est régulièrement présente sur la toile. Au parfum de l’actualité en temps réel, ces jeunes s’informent de tous les activités de la vie sociétale et s’intéressent de plus près aux déclarations des hommes politiques. Dans leur utilité éducative, les réseaux sociaux permettent aux Togolais utilisateurs de mieux comprendre les débats et les enjeux politiques lors de véritables discussions. La pensée unique n’est plus d’actualité. De ce fait, ils sont capables de prendre des décisions qui émanent d’une profonde réflexion et murement réfléchies.

Sur l’échiquier politique au Togo, ayant conscience, de changement important dans leurs communications, les politiciens s’y sont mis à cœur joie. Entre communiqué officiel, simple avis sur un sujet ou encore des images, les hommes politiques rivalisent sur les réseaux sociaux. Cette rivalité s’est accentuée depuis que le Parti national panafricain (Pnp) a réussi une retentissante manifestation pour réclamer le retour à la constitution de 1992 et le droit de vote pour la diaspora. Après cette manifestation des images détournées, des communiqués tronqués ont circulé sur les réseaux sociaux. Ces agissements qui viennent des états-majors des partis politiques ou des partisans zélés ont eu le mérite d’irriter le ministre de la justice qui a menacé de poursuivre en justice les auteurs. La question du rôle des médias sociaux dans la politique est cruciale. Les réseaux sociaux ont joué un rôle prépondérant dans les soulèvements populaires dans certains pays. Certains observateurs n’ont pas hésité à parler de « révolution Facebook», « révolution Twitter » ou « révolution WikiLeaks », présentant l’avènement du Web social comme la cause principale du déclenchement des révoltes. D’autres, au contraire, ont expliqué qu’Internet ne joue aucun rôle. La question des rapports entre médias sociaux et changement politique requiert une approche plus nuancée. D’où la volonté des hommes politiques au Togo d’en avoir le monopole. Les dernières perturbations de la connexion internet ont été interprétées par certains comme une manipulation du pouvoir pour limiter l’accès aux réseaux en empêchant les regroupements instantanés.

Aujourd’hui, il est difficile de d ire entre l’opposition et le pouvoir, celui qui détient le monopole sur les réseaux, même si les tendances tournent un peu en faveur de l’opposition. Mais une chose est certaine, avec les ré- seaux sociaux la jeunesse togolaise comprend de mieux en mieux les débats politiques et fera son choix en conséquence au moment opportun.

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