L’édition 2017 de l’indice de gouvernance de la fondation Mo Ibrahim vient de paraître. Un document qui classe les performances des pays africains dans les domaines de la gouvernance, de l’économie, la justice et même à l’exposition au terrorisme. Cette édition tire ainsi la sonnette d’alarme sur la résilience des réformes entreprises lors de la dernière décennie.
La fondation Mo Ibrahim vient de publier l’édition 2017 de son Indice de Gouvernance. Les analystes de la Fondation estiment que le continent a enregistré des améliorations en terme de gouvernance lors de la dernière décennie (2007-2016). Le score moyen en la matière au niveau continental est passé de 49,4 (sur 100) en 2007 à 50,8 en 2016, cette progression a connu un ralentissement entre 2012 et 2016 ne dépassant pas une hausse annuelle de 0,10.
La Côte d’Ivoire seule à maintenir le rythme
Cette amélioration de l’indice de gouvernance repose sur les efforts fournis par pas moins de 40 pays, alors que 12 pays ont vu leur notation baissée lors de cette période et que seul le Malawi a vu sa notation stagner en une décennie. Bien que la majorité des pays africains semblent enregistrer une amélioration globale, cette tendance s’est essoufflée lors des 5 dernières années faisant passer le nombre de pays ayant réussi à maintenir l’amélioration de la gouvernance de 40 à 34 pays et les pays en déclin de 12 à 20.
Parmi les locomotives continentales en la matière, l’on retrouve des pays comme les Seychelles, la Namibie, la Tunisie ou encore le Sénégal qui occupent respectivement la seconde, la cinquième, la septième et la dixième place. La fondation Mo Ibrahim a par ailleurs, salué « l’impressionnant effort » de la Côte d’Ivoire qui malgré sa vingtième place au classement enregistre une note annuelle d’un peu plus de 2 points lors des 5 dernières années contre une moyenne annuelle globale de 1,40 sur une décennie.
Le Rwanda perd de son lustre
L’indice alerte également de la lenteur du renforcement de la gouvernance dans 13 pays et évoque même des signaux d’alarmes. Le rapport pointe notamment le Rwanda qui faisait partie lors de la première partie de la décennie des top performers avec une croissance annuelle de 0,97 points qui a ralenti s’établissant à 0,75 points lors des 5 dernières années. Cette mise en garde vise également l’île Maurice, le Cap-Vert, le Lesotho, la Zambie, le Malawi, la Sierra Leone, le Cameroun, Djibouti, le Congo ou encore l’Angola.
Côté, « détérioration continue » de la gouvernance, l’indice pointe du doigt des pays comme le Burundi, la Libye, la Centrafrique, le Botswana ou encore le Ghana. Ces deux derniers pays font paradoxalement partie des top performers de cet indice, tout en enregistrant respectivement la troisième et sixième baisse de notation lors des 5 dernières années. Niveau réglementation et lois, l’indice se montre beaucoup plus dur et parle d’une décennie « négative ».
L’indice signale l’Algérie, le Bénin, l’Érythrée, le Malawi, la Mauritanie et le Soudan comme des Etats connaissant une « lente détérioration ». Des pays comme le Burkina Faso, la RDC, l’Egypte, la Guinée-Bissau, le Madagascar, le Mali, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda, Säo Tomé & Principe, Seychelles et l’Afrique du Sud, sont de leur côté classé comme des pays ayant rattrapé leur retard lors de cinq dernières années.
Global Terrorism Index
L’une des nouveautés de cette édition de l’indice Mo Ibrahim est le Global Terrorism Index (GTI). Un indice qui mesure le total des incidents terroristes, des victimes et dégâts aux propriétés subies suite aux actes terroristes enregistrés sur le continent lors de l’année précédente. Le GTI dresse ainsi un « triste classement » où le trio de tête est composé du Nigeria, de la Somalie et de l’Egypte. Ces derniers sont suivis par la Libye, le Cameroun, le Niger, la RDC, le Soudan, le Kenya et la Centrafrique.
En terme d’opportunité économique durable, le top 3 continental de l’indice Mo Ibrahim est composé du Maroc, de la Namibie et de l’Egypte. La queue du peloton est composée de La Sierra Leone, la Libye ou encore le Sud-Soudan. Des pays comme la Tanzanie, la Guinée et l’Érythrée ont été désignés comme des économies résilientes, alors que l’Algérie, le Madagascar, l’Afrique du Sud et la Tunisie ont été placé dans la zone de danger ou traversant une « lente détérioration ».
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