Le Togo est une dictature. C’est la conclusion du rapport du groupe britannique The Economist qui, depuis plusieurs années, procède à un classement des pays en fonction du mode de gouvernance. Pour cette nouvelle édition, la Norvège occupe le premier rang, suivi de l’Islande, de la Suède, de la Nouvelle Zélande, du Canada, de la Finlande et du Danemark. L’Irlande est 8ème, l’Australie 9ème, les Pays-Bas 10ème. Sur le plan africain, la première place est occupée par l’Ile Maurice (20ème mondial), le Cap-Vert est 32ème, le Botswana suivi de l’Afrique du Sud (45ème).
Une dictature parmi les démocraties. Le nouveau rapport du groupe britannique The Economist épingle encore le Togo. Avec 2,8 points sur 10, le pays gouverné par Faure Gnassingbé occupe le 141ème rang sur les 167 pays classés. Il loge parmi les dictatures. Selon le rapport, le Burkina Faso et le Mali ont tous deux été rétrogradés de «régimes hybrides» à «régimes autoritaires» en 2020, à cause du terrorisme. « Pour cette raison, le Mali a perdu 11 places dans le monde, la deuxième pire performance en Afrique subsaharienne derrière le Togo qui a perdu 15 places à la suite d’une élection profondément imparfaite et de la répression qui a suivi contre l’opposition », lit-on dans le rapport qui a étiqueté le Togo comme étant le « grand perdant d’une année difficile pour la démocratie africaine ».
Dans ce classement, le Togo partage le bas du tableau occupé par les régimes autoritaires avec des pays touchés par des fléaux tels que le terrorisme et la guerre civile. On peut citer, entre autres, l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la République Centrafricaine, la Syrie, le Yémen, le Soudan, la Lybie, le Burundi ou encore la Guinée équatoriale du très impopulaire Obiang Nguéma Mbasogo. Des pays comme le Ghana (démocratie imparfaite), le Bénin et la Côte d’Ivoire (régimes hybrides) occupent de meilleurs rangs.
L’indice 2020 de la démocratie en dans le monde et le rang qu’occupe le Togo reflètent à perfection ce qui se passe dans le pays. Depuis plus d’un an, la dictature s’est endurcie avec la restriction des libertés individuelles. Organisations syndicales, partis politiques et acteurs de la société civile subissent une répression sans précédent. « La pression sur les politiques est considérable, avec des violences et des menaces qui poussent à l’exil, des emprisonnements et des décès en prison de prisonniers politiques. La société civile n’est pas épargnée et subit diverses mesures d’intimidation. Les syndicats – particulièrement ceux de l’éducation – jusque-là contenus dans des revendications professionnelles sont devenus de nouvelles cibles de harcèlement. Les médias ne sont pas oubliés. Des journaux sont dépouillés de licence de publication ou suspendus sur de longues périodes quand ils ne sont pas condamnés par la justice comme les journalistes eux-mêmes. La volonté du régime de taire tout journalisme d’investigation est évidente. Cela s’inscrit dans la démarche d’étouffement globale de toute velléité de résistance des citoyens à la dictature », a posté le leader du Parti des Togolais, Nathaniel Olympio.
L’indice de démocratie distingue quatre groupes de pays, notamment les démocraties parfaites, les démocraties imparfaites, les régimes hybrides et les régimes autoritaires. Pour effectuer le classement, le groupe britannique se base sur cinq types de données. Il s’agit des processus électoraux et du pluralisme ; du fonctionnement du gouvernement ; de la participation à la politique; de la culture politique démocratique ainsi que les libertés civiles.
G.A.
Source : Liberté N°3322 du 08 février 2021
Source : 27Avril.com