Ce jour-là, 6 personnes ont trouvé la mort dans l’explosion d’une citerne. 5 Togolais contraints par leur patron de souder avec du chalumeau, la citerne fissurée et contenant du fuel à 1000 degrés.
Les ouvriers ont, dans un premier temps, opposé un refus, vu le danger imminent que cela représentait. Comme à l’accoutumée, menaces et chantages s’en ont suivi. Finalement, les 5 Togolais ont dû s’engager. La chaleur intenable a été à l’origine de la violente explosion propulsant les hommes sur l’engin à des dizaines de mètres et déchiquetant leurs corps. L’Indien qui a donné l’ordre d’une telle opération, a également trouvé la mort ce jour.
Le verdict de la justice
Contrairement au cas des incendies des grands marchés de Lomé et de Kara, le cas de l’explosion de la citerne à WACEM a eu la faveur de la justice qui a planché sur le dossier dans un bref délai, même si le verdict a été jugé légé par la société civile.
Le jeudi 06 octobre 2016, Le Tribunal de Première Instance de Tabligbo condamne la société d’exploitation minière West african cement (WACEM) au paiement d’une somme de 280 millions de francs CFA aux familles des cinq (5) victimes du drame du 30 juin 2015, en guise de dédommagement des préjudices moraux et économiques qu’elles ont subis.
WACEM fut également sommée de verser 2 millions FCFA à l’Etat togolais à titre de dommages et intérêts. Quant au Directeur de l’exploitation de ladite société, Sieur Loganatan de nationalité indienne, indexé comme le principal accusé, il écopa d’une peine d’emprisonnement de huit (8) mois avec sursis.
Ce n’était pas sans oublier les nombreuses sommations de tous côtés (politiques et société civile) à remédier aux conditions de vie et de travail déplorables des ouvriers dans les unités de production de WACEM. Que de vaines recommandations, (en tout cas, pour les responsable de la société civile), puisque le 11 juin 2017, un autre ouvrier, le nommé Koami, décédera dans des conditions toutes aussi pareilles à celle des 5 ouvrier d’il y a 2 ans. Cette fois, il est le seul, le pauvre. On en parle très peu, et les politiques, et les premiers responsables de WACEM sont épargnés de la corvée, celle qui les oblige à jouer aux humains, et tenir des discours de bonnes intentions.
WACEM, une usine qui détruit et engloutit Tabligbo au lieu d’aider au décollage de la région
Si le dossier panama papers n’a pu inquiéter les Indiens et certaines autorités politiques togolaises cités dans des manœuvres d’évasion fiscale, il n’est pourtant pas moins évident que WACEM représente un danger pour les populations de autochtones. L’usine tue et détruit sans contribuer au développement local.
Pour preuve, les écoles et hôpitaux dans cette localité laissent à désirer, sans parler des voies qui mènent à Tabligbo dans un état hideux. A côté, jonchent les dégâts environnementaux qui n’inquiètent visiblement pas.
Faut-il le rappeler, plusieurs autorités et hauts gradés de ce pays sont originaires de cette région. Certains, de passage aux affaires, ont aussi contribué à cette atteinte aux droits des populations locales.
A. Lemou
www.icilome.com