Le domaine du showbiz est une jungle, où le talion est la règle d’or. Il y a en effet le rapport entre l’artiste et ses pairs et ensuite le rapport entre l’artiste et sa société.
Alors, faut-il attendre la mort d’un artiste pour lui prouver notre courtoisie ? D’après le dictionnaire rendre hommage, c’est témoigner de son respect et de son estime à quelqu’un.
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Un an après le décès de l’artiste « Omar B », un vibrant hommage lui a été rendu récemment. L’artiste béninois Ricos Campos dans un morceau « Amour finit au tombeau » reconnaît que tout finit au tombeau tout comme feu « Omar B » et « Sans papier » reconnaissaient dans leur titre de collaboration « Dernier Geste » que « … sur terre il n’y a pas d’éternité ».
On ne pourrait pas remonter le temps. Omar B a bien quitté la terre des vivants pour l’audelà. S’il était encore en vie, allait-on lui montrer autant d’amour ? Ou faut-il attendre qu’on soit mort pour être reconnu et recevoir tout l’amour dont on aurait besoin ?
C’est curieux de voir comment « Omar B » semble être très aimé juste après sa mort prématurée. Pourtant, personne ne se souciait vraiment de lui ni de son art quelques années auparavant. L’hommage posthume ne serait-il pas une forme d’hypocrisie ? Les hommages à l’endroit du feu Omar B jusqu’ici sont très louables.
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Cependant, le mérite doit-il être reconnu après la mort ? Peut-être selon l’évangile de l’« hypocrisie ». Il faut surtout croire que l’hypocrisie est devenue un sport national. Nous manquons tellement de sincérité les uns vis-à-vis à des autres que le regret nous pousse à racheter notre conscience à tout prix d’une manière ou d’une autre.
Rendre hommage à un artiste c’est aussi le soutenir de son vivant. Il n’y a rien de mal à ce que ces mêmes artistes qui rendent un extraordinaire hommage au feu Omar B, organisent de petits concerts entre eux pour se soutenir.
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Valorisons-les vivant
De la même manière que tout le monde ne deviendra pas le président de la République, certains ont une immense passion pour le beau et l’art. Ces derniers sont appelés des artistes (artiste peintre, artiste de la chanson, etc.). Cependant, la société a-t-elle nécessairement besoin des artistes ? Est-ce que la société reconnaît de justesse le mérite de ces derniers de leur vivant ?
Par leurs écrits, leurs films, leurs sculptures, leurs chorégraphies, leurs photographies ou leurs tableaux, les artistes expriment quelque chose d’intime mais qui a toutefois la possibilité de toucher tout le monde. Il est question de nous intéresser particulièrement dans cet article à l’art musical. La musique agit sur le système de récompense du cerveau et stimule la libération de dopamine qui nous fait nous sentir mieux. Ainsi, écouter de la musique peut aider à réduire l’anxiété, la douleur ou à se motiver pour faire du sport.
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Cependant, le rapport entre les faiseurs de la musique et la société n’est pas toujours tendre. Sous nos cieux, l’art semblerait destiné aux « ratés ». Les artistes de la chanson sont plus au moins considérés comme des « futiles ».
Soit ils sont incompris, soit ils sont boycottés. C’est curieux de constater qu’après la mort d’un artiste, son talent est reconnu et célébré dans la société. Dans la société togolaise, les artistes de la chanson pullulent, mais très peu sont reconnus pour leur mérite.
Dans les années 2O00 à 2010, avec l’arrivée de la tendance Hip-Hop, le Togo n’avait rien à envier aux autres pays de la sous-région en matière de talent artistique.
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La musique togolaise a eu son apogée à cette époque grâce aux talents des artistes comme « Ali Jezz », « Wedy », « Papou », « Mic Flammez», « Efy », « le groupe Maniac Team », « Prince Mo », « Kollins», « Speezy», « Omar B » « le groupe Wezepe », « le groupe The Seeds », « le groupe Afein club », « le groupe Phenix » ou encore « le groupe 585 ». Il faut reconnaître que cette belle époque est révolue, mais est-ce que la société a reconnu leur mérite ? Une question sempiternelle, sans doute !
Togo Matin No 686
Source : Togoweb.net