La Belge Lilyan Kesteloot, considérée comme la pionnière de l’histoire et de la critique littéraire africaine est décédée à l’âge de 87 ans. Guy Kokou Missodey, professeur de lettres à l’Université de Lomé lui rend hommage.
Spécialiste des littératures négro-africaines francophones, Lilyan Fongang Kesteloot enseigne à Dakar et à Paris Sorbonne (Paris IV). Elle quitte le monde des vivants, en laissant derrière elle des œuvres monumentales.
Ses travaux ont influencé beaucoup de personnes dont Guy Kokou Missodey. « …Je ne me serais certainement pas orienté vers la critique littéraire si, en classe de seconde et sur indications de mon professeur de lettres à l’époque, je ne m’étais pas outillé de son ouvrage fondateur, ‘’Anthologie de la littérature négro-africaine’’ », écrit-il sur sa page facebook.
Selon lui, « elle a défini le cadre théorique et la démarche d’analyse des premiers textes de la littérature africaine », des recherches qui, par la suite, seront approfondies « et élargies par enrichissement par les Chevrier et autres anthologistes de la ‘’littérature africaine’’ », ajoute-t-il.
Si les travaux de la Belge font l’unanimité, Guy Missodey « regrette que ce choix (elle s’intéresse seulement aux auteurs universaux, NDLR) ait contribué à la marginalisation arbitraire de la littérature togolaise, pendant un certain nombre d’années » qui, eux, « à l’époque, étaient plutôt préoccupés par l’analyse et la critique des faits sociaux endogènes si ce n’était pas la dénonciation des pratiques religieuses traditionnelles ».
La chercheuse a publié, entre autres, Anthologie (1962), Les écrivains noirs de langue française : naissance d’une littérature (1963), Poésie camerounaise (1965), Négritude et situation coloniale (1968), Histoire de la littérature négro-africaine (2001), Césaire et Senghor, un pont sur l’Atlantique (2006).
A.H.
Source : www.icilome.com