Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) a officiellement démarré ce mardi 12 décembre à Lomé, la phase d’indemnisation des victimes des violences à caractère sociopolitique recensées entre 1958 à 2005. Et ce sont les victimes des régions des Savanes, Kara et Centrale qui ouvrent le bal.
Elles sont au total 17 victimes venues des régions des Savanes, Kara et Centrale. Elles ont rencontré, mardi à Lomé, Awa Nana Daboya et ses collaborateurs.
Après une séance de vérification d’identités, les responsables du Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale ont entretenu ces victimes des violences à caractère sociopolitique recensées entre 1958 à 2005 sur le déroulement du processus de réparation et d’indemnisation.
Selon Awa Nana Daboya, elles seront totalement prises en charge durant toute la semaine du 12 au 16 décembre. Elles bénéficieront non seulement d’un accompagnement financier, mais aussi d’une prise en charge « gratuite » Médico-psychologique dans les domaines de la Psychologie, la Chirurgie, l’Ophtalmologie, la Stomatologie, la Médecine, l’ORL, la Neurologie, l’Urologie et la Gynécologie. Cette prise en charge médico-psychologique sera assurée par l’ONG AIMES-Afrique.
Pour ce qui concerne l’indemnisation, un chèque sera délivré à chaque victime. Et sera valide pour 1 an 8 jours. Selon la présidente du HCRRUN, la CVJR a déjà fixé un montant. « Et il varie selon chaque victime puisque les préjudices ne sont pas les mêmes », a expliqué Awa Nana.
Visiblement, certaines victimes rencontrées mardi ne sont pas encore remises de leurs mésaventures. Simdjolo Hodalo a encore des mauvais souvenirs de ces périodes sombres.
« Je m’appelle Simdjolo Hodalo. C’était un 27 avril 1991 que les assaillants étaient venus envahir notre village. Mon papa était le chef de Bodjé dans les Kloto. Notre maison a été la toute première à être attaquée. Dans notre maison, nous avons déploré 4 morts. Mais ce qui m’a fait plus mal, c’est que le seul garçon que j’ai eu comme frère a été tué au cours de cette tragique nuit. Au moment où les assaillants commettaient leurs forfaitures, nous nous étions cachés. Il faut dire que nous avons eu la chance cette nuit-là. Ils ont tué nos parents devant nous. Nous avons fui après. J’ai fait deux semaines dans la forêt et nous sommes arrivés au camp Témédja au moment où le Général Améyi était aux affaires. C’est lui qui nous a gardés au camps pendant 3 mois. Et après, la Croix Rouge est venue à notre secours.
Moi personnellement, je pardonne. Du moment où le gouvernement a pensé à nous, c’est déjà un pas. Ce que j’ai vécu cette nuit m’a vraiment marquée. Actuellement, quand j’entends un bruit semblable à un coup de feu, je perds mon esprit. Mais, j’essayerai de pardonner », a-t-elle lâché.
A en croire cette victime, l’indemnisation qu’elle va toucher après les traitements médico-psychologiques servira à préparer l’avenir de sa fille.
Notons qu’après les victimes des trois régions précitées, suivront celles des autres régions. La semaine du 19 au 23 décembre 2017 sera consacrée aux victimes vulnérables des Plateaux-Est. La semaine du 26 au 29 décembre 2017 sera consacrée aux victimes de la région Maritime et Kpalimé.
Pour rappel, pour cette première phase d’indemnisation, elles sont au total 137 victimes dites « vulnérables » recensées dans toutes les régions du pays.
KG.
Source : www.icilome.com