Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur: le rôle trouble de certains Togolais de la Diaspora

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Le gouvernement togolais est conscient depuis quelques années, du poids que représente la diaspora togolaise dans l’économie du pays.

C’est d’ailleurs pourquoi des initiatives sont en train d’être prises pour capitaliser les efforts de la diaspora togolaise. Désormais, il va falloir des interlocuteurs valables auprès du gouvernement togolais. Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Togolais de l’Extérieur s’y attèle de la plus belle des manières. Le Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur (HCTE) en est l’illustration parfaite. Mais certaines associations de la diaspora trouvent encore à redire.

Le double jeu de certains Togolais  vivant à l’étranger pour tirer vers le bas les initiatives pour faire développer le pays est encore démontré à travers des critiques stériles de certaines associations de la diaspora contre la mise en place du Conseil des Togolais l’Extérieur (HCTE) par le Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration africaine et des togolais de l’extérieur. Comme on le dit si bien, on ne cherche pas une chose et son contraire à la fois, peu importe la tête de celui qui peut amener ce qu’on cherche, tout porte à croire que, il y a certains Togolais qui trouvent à leur compte dans ce que l’on peut qualifier de surplace. Pour eux, que cela marche au pays ou pas, il faut noircir tout sur le passage.

Depuis un moment,  un débat devient viral sur la toile et occupe les colonnes des journaux. Certains Togolais pensent que le gouvernement togolais en mettant en place, le HCTE, cherche des chemins pour avoir les données de ses opposants dispersés dans la diaspora. D’autres parlent de démarche non inclusive qui a conduit au lancement du HCTE.

Depuis le 02 juillet 2019, le Togo a mis en place, le Conseil des Togolais l’Extérieur (HCTE).  Les explications  fournies par le ministre des affaires étrangères,  le Prof Robert Dussey est que ce creuset, le HCTE, se veut  «un organe consultatif non partisan qui regroupera tous ceux qui veulent contribuer, d’une manière ou d’une autre, à la modernisation de leur pays».  Avec le HCTE, l’une des revendications va certainement trouver de réponse : l’éternelle question liée au recensement et au vote de la diaspora lors des différentes élections du pays.

Sur le continent, le Togo est pratiquement le seul pays où sa diaspora ne vote pas. Pourtant, l’on sait ce qu’apporte ladite diaspora  au PIB (Produit intérieur brut) à travers l’envoi des fonds aux parents, frères et autres au pays.  C’est en prenant conscience  de cet état de fait qu’aujourd’hui, les autorités togolaises reviennent à la raison pour donner à César ce qui à César en mettant en place, le HCTE. Quoi de plus normal.

Mais voilà. Au lieu de se départir des idées arrêtées  pour apporter leur pierre à la construction du HCTE, des Togolais de la diaspora prouvent à la face du monde,  leur mauvaise foi s’il faut l’appeler ainsi.

Qui cherche à être des citoyens comme les autres togolais restés au pays ? Ici, la réponse est claire: ce sont les Togolais de la diaspora. Qui veut se faire recenser sur les listes électorales pour se voir électeur comme les autres togolais ?  La réponse à cette interrogation est nette, ce sont les fils et filles de la togolaise. Mais alors, où est le mal si subitement le gouvernement prend le taureau par les cornes pour revoir sa copie ?

L’une des réactions qui doit interpeller plus d’un, c’est celle venant de la Diaspora togolaise de Belgique (DTB). Dans sa déclaration dont copie nous est parvenue, la DTB tout en étant pas d’accord avec la démarche qui a abouti au lancement du HCTE, s’interroge: -Pourquoi subitement et précipitamment, les autorités publiques togolaises ont-elles décidé de mettre en place un HCTE alors qu’elles ont toujours combattu cette diaspora en lui déniant le droit d’être recensé, d’être éligible et de voter ? -Après avoir contraint à l’exil (politique et économique) des millions de Togolais, les autorités publiques togolaises peuvent-elles prétendre, avec sincérité et honnêteté, vouloir associer cette même diaspora à la modernisation du Togo où le droit de la diaspora semble être réduit à sa contribution au PIB (Produit intérieur brut) et assujetti à la promotion le PND (Programme national de développement) ?

Connaissant les graves irrégularités qui ont toujours entaché les processus électoraux au Togo, l’absence de mécanisme de contrôle citoyen du processus de déclaration de candidature et d’élection des « délégués de la diaspora » n’enlève-t-elle pas toute garantie de transparence et de vérité aux résultats d’une consultation électronique conçue et conduite unilatéralement (et exclusivement) par le Ministère en charge des Togolais de l’extérieur ?

Si l’initiative n’était pas une manœuvre pour distraire, diviser et manipuler la diaspora à des fins politiciennes, pourquoi le Ministère en charge de la diaspora a-t-il volontairement choisi d’écarter du processus (de conception et de mise en place du HCTE) les organisations de la diaspora ainsi que les organisations de la société civile (OSC) actives sur le sujet au Togo ? Voilà autant d’interrogations que la DTB cherche de réponse.

Réagissant aux réactions négatives, le ministère des affaires étrangères recadre le débat et apporte des clarifications. Selon les termes du communiqué, le ministère a tenu à rappeler ce qui suit : la mise en place du HCTE s’inscrit dans la vision du Gouvernement, celle d’œuvrer au renforcement de la politique du Gouvernement à l’endroit de la diaspora togolaise. L’initiative, poursuit le communiqué, «vise l’amélioration de la communication et des relations entre le Gouvernement et la diaspora»

Le HCTE, clarifie le communiqué du ministère, «sera un organe consultatif de statut associatif, non partisan, non discriminatoire et à but non lucratif. Il ne sera affilié à aucune obédience confessionnelle, philosophique ou politique.»

« Le projet du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur vise, entre autres, à rassembler tous les ressortissants togolais résidant à l’étranger sans distinction d’origine régionale, ethnique, religieuse, sociale, de sexe et de profession ou d’opinion ; à promouvoir partout la défense de leurs droits et intérêts ; à favoriser et à valoriser la contribution des Togolais de l’extérieur dans tous les aspects du développement économique, environnemental, social et culturel ; à assurer la participation active de la diaspora aux affaires publiques du Togo et à apporter les secours nécessaires aux Togolais de l’extérieur en situation difficile».

Quoi de plus normal pour un pays de ramener la balle à terre pour mieux faire. En se référant à la déclaration de la DTB, nous sommes en face de deux personnes avec une vision diamétralement opposée.

C’est ici et maintenant que, les Togolais de la diaspora doivent jouer franc jeu entre eux-mêmes. Les togolais de la diaspora doivent être plus clairs en répondant à la question suivante : voulons notre droit de vote? Si oui, par quel chemin atteindre cet objectif ? Dans la contradiction sans issue?

Aujourd’hui le HCTE est mis en place et veut aller loin pour satisfaire les Togolais de la diaspora. Les concernés gagneront plus en se démarquant de tout calcul politicien pour pouvoir un jour, pousser un ouf de soulagement en disant : Enfin, nous avons notre droit de vote. Il ne sert à rien de toujours voir le danger dans toutes les sauces. Oui, on peut ne pas être d’avis sur la façon dont les choses se passent au pays avec le régime en place ; Oui, on peut être un opposant au régime en place, mais, si ce qui va dans notre intérêt,  on doit être en mesure d’applaudir. Si c’est le pouvoir qui pose un acte mauvais, on doit avoir le courage de le dire si haut et si ce sont les citoyens qui exagèrent, on prend toujours le même courage pour le dénoncer. Face à au bras de fer d’incompréhension autour du HCTE, il faut dire que, il y a certains Togolais au sein de la diaspora qui préfère le chienlit. Que les fils et filles vivant à l’étranger prouvent aux autorités le contraire.

Aujourd’hui, les yeux sont ouverts, si le HCTE prend un autre chemin, on le saura et on va le dénoncer. Pour l’heure, la diaspora togolaise doit savoir qu’elle sera perdante si le HCTE échoue

TGT

Source : Togoweb.net