Grève à Togocom: des négociations dans un climat hostile

0
418

Dans une lettre en date du 20 avril 2020, le Syndicat libre des postes et télécommunications (SYLPOSTEL-PECWU) a adressé un préavis de grève de 72heures à compter du 04 mai 2020 à la direction générale de Togocom, suite aux différents échecs observés lors des négociations antérieures.


Un préavis de grève à mettre en exécution si à la date du 30 avril 2020, les lignes ne bougeaient pas à la direction de Togocom aujourd’hui sous la responsabilité de Monsieur ALAZARD.

A travers donc un exposé des motifs en dix (10) points, les employés de Togocom relèvent entre autres que depuis la prise de fonction du nouveau directeur, les travailleurs sont l’objet de traitements dégradants allant jusqu’à la réclamation de l’ethnie d’origine du travailleur, la suspension unilatérale du versement des primes de rendement par la direction générale sans consultation des délégués du personnel ou des partenaires sociaux est contraire à toutes les règlementations en vigueur ; en conséquence les travailleurs demandent le paiement de tous les arriérés y compris la période couverte par la suspension ; les travailleurs déflatés de Togo Telecom n’ayant pas perçu leurs droits : IFC, arriérés de retraite complémentaires, d’épargne salariale ainsi que le ristourne concernant l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) qui devrait leur être versés dès la cessation de travail (31 mai 2019 pour les agents d’exécution, 30 juin 2019 pour les cadres et les agents de maitrise).

A LIRE AUSSI: Curiosité à Lomé: des cas de cambriolages à l’heure du couvre-feu

Les travailleurs demandent leur versement immédiat avec les intérêts subséquents conformément aux dispositions de l’article 138 du code du travail ; et aujourd’ hui, les travailleurs ne maitrisent pas l’environnement dans lequel ils travaillent. Les nominations ne sont pas publiées dans le groupe. Les travailleurs demandent la publication de l’organisation dans laquelle ils évoluent et la publication dorénavant e toutes les nominations survenant dans le Groupe.

Face donc à ce préavis de grève, la direction générale de Togocom représentée par Monsieur ALAZARD et quatre de ses collaborateurs a rencontré le vendredi 24 avril 2020 de 16h05 à 17h20, une délégation de SYSPOSTEL-PECWU composée de monsieur Georges Ahlonko Sanvee (Secrétaire général), de monsieur Akpabie (Secrétaire administratif), de Madame Amados (Secrétaire aux affaires extérieures). Une rencontre qui a porté sur les préalables notamment les préparatifs, méthodes et méthodologies de travail.

Précisons que selon nos informations, le Directeur général de Togocom, monsieur ALAZARD a demandé la levée du mot d’ordre de grève avant le début de négociation. Ce à quoi ses interlocuteurs ont opposé une fin de non-recevoir, au grand étonnement de Monsieur ALAZARD qui leur a fait comprendre que les autres syndicats SYNTEL et SAT ont accepté en ce qui les concerne. Notons également que sur demande du DG de Togocom, monsieur ALAZARD, les autres syndicats et le comité de suivi des déflatés pourront prendre part aux négociations après acceptation de la délégation du SYSPOSTEL-PECWU car s’inscrivant dans une démarche inclusive.

A LIRE AUSSI: Secret de Palais: tout va mal entre Faure Gnassingbé et Cina Lawson

Mais tout en restant bien vigilant au cas où cette inclusion voulue tournait à la duplicité. Ce qui amènera justement le SYSPOSTEL-PECWU à demander une négociation exclusive de sa plateforme revendicative, ce qui est permit par le code du travail.

Les nombreux griefs portés contre la nouvelle direction de Togocom

Ayant pris fonction seulement le 25 novembre 2019, il est déjà reproché au nouveau directeur de Togocom une kyrielle d’actes anormaux et de comportements méprisants vis-à-vis de son personnel. Pour la plupart des employés qui ruminent leur mécontentement face aux agissements de leur nouvelle direction, on peut retenir leur mépris des textes existants.

En effet, il est reproché à monsieur ALAZARD et ses plus proches collaborateurs d’agir hors les textes en vigueur, ayant mis presque tous les cadres sous ordres et ne s’inscrivant pas dans une dynamique d’un meilleur traitement salarial du personnel.

Au groupe Togocom, il faut préciser que le mot d’ordre de préavis de grève est très soutenu par tous les cadres même si ces derniers n’affichent pas publiquement leur adhésion par peur de se mettre à dos les nouveaux dirigeants et leurs affidés. Il urge que les nouveaux dirigeants du Groupe s’inscrivent rapidement dans une démarche de réduction des couts de production pour migrer vers une refonte des tarifs des produits au bénéfice des populations, les premiers consommateurs.

A LIRE AUSSI: Coronavirus: martyrisé en Chine, un Togolais appelle au secours !

Un appel est donc lancé à l’Etat togolais à travers les administrateurs togolais de Togocom (Cina Lawson, Ably Bidamon et Sani Yaya) afin de bien suivre tout ce qui se passe d’anormal déjà au sein de ce groupe. Sinon comment comprendre que la nouvelle direction refuse la maintenance d’un équipement dument autorisé par la Direction nationale de contrôle des marchés publics (DNCMP) sans aucun motif ? Un audit de l’état actuel de cet équipement dont l’Etat via la DNCMP avait autorisé la maintenance préventive et curative gré-à-gré depuis Juillet 2019, bientôt un an, s’avère nécessaire et urgent.

Il faut aussi noter que depuis l’arrivée du nouveau directeur, seuls des Malgaches viennent en mission. Une situation qui intrigue le personnel togolais aussi qualifié qui assimile ces Malgaches à des Touristes qui viennent s’amuser les nuits. Plus aucun Togolais n’est allé suivre les formations programmées et déjà payées dans les Marchés en cours de réalisation, s’indignent les travailleurs de Togocom.

A LIRE AUSSI: Enquêtes sur les bavures: doutes et flous !

Il urge à cet effet que les Administrateurs prennent leur responsabilité car selon nos informations, rien ne va à Togocom.

Rappelons que TOGOCEL était une Société viable, un joyau qui faisait des Togolais une fierté d’une gestion ayant survécu à la concurrence féroce depuis 1999 de Telecel (aujourd’hui MOOV). Peut-on s’attendre aujourd’hui au mieux avec une gestion approximative des ressources humaines par le repreneur AXIAN?

D’où l’obligation pour AXIAN de se ressaisir, de maximiser la négociation avec les Syndicats afin de permettre au Personnel de se ressentir fier de travailler pour le Togo et les Togolais our paraphraser le PDG d’AXIAN au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat au lendemain de la signature du contrat de cession des 51% des Actions de l’Etat Togolais.

Le Medium No 0388

Source : Togoweb.net