Grande mobilisation contre Faure Gnassingbé samedi dernier: Un avertissement au régime qui doit éviter le dilatoire au cours du dialogue

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Grande mobilisation contre Faure Gnassingbé samedi dernier: Un avertissement au régime qui doit éviter le dilatoire au cours du dialogue

La Coalition des 14 partis de l’opposition va dialoguer avec le régime RPT/UNIR à partir du 15 février prochain. Cette annonce faite le vendredi 2 février dernier n’a pas empêché des centaines de milliers de Togolais de descendre dans les rues le lendemain. D’Atakpamé à Vogan, en passant par Kpalimé, Kévé, Anié et autres, ce sont des milliers de personnes qui ont manifesté leur indignation contre le régime de Faure Gnassingbé. A Lomé, ils étaient des centaines de milliers à quitter Bè-Gakpoto, Atikoumé et Adéwui pour se retrouver à la plage. Le principal sujet évoqué lors du meeting samedi dernier reste le dialogue annoncé pour le 15 février prochain.

Les leaders de la Coalition des 14 se montrent prudents sur le sujet du dialogue avec le pouvoir. D’ailleurs, la mobilisation de ce samedi, à les en croire, montre que le peuple togolais veille au grain. C’est une sorte d’avertissement que les Togolais lancent au régime de Faure Gnassingbé qui n’a pas le droit de verser cette fois-ci dans le dilatoire pour tenter de saboter les discussions. « Ce serait grave pour nous tous. Si ce dialogue échoue, nous savons ce qui nous attend. Le peuple est déterminé à placer le Togo sur les rails de la démocratie et du développement par tout moyen », a indiqué Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la Coalition.

Ce dialogue selon la Coalition, doit être une tribune pour discuter des problèmes politiques afin de trouver une solution définitive à la crise togolaise. Dans le cas contraire, le régime risque de pousser les Togolais à des solutions extrêmes. Déjà, les responsables de la Coalition disent être positifs en ce qui concerne ces discussions. « Cette fois-ci, la préoccupation que nous avons aussi, c’est de mettre en place des mécanismes qui fassent en sorte que plus jamais, une des parties à ces discussions ne puisse dire demain qu’elle n’a pas pris d’engagement ou qu’elle ne le mettra pas en œuvre », a souligné la Coordinatrice de la Coalition.

Ce sont ces discussions qui définiront les paramètres des élections transparentes et crédibles. Pour cela, il faut, selon Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, une « transition » après le dialogue. « Les élections législatives constitueront une étape importante dans le nouveau tournant de l’installation réelle du Togo dans le socle de la démocratie, mais encore faut-il que ces élections soient organisées dans des conditions de transparence et de démocratie. C’est au cours du dialogue que nous allons les instaurer. Une fois que nous les aurons instaurées, il se posera la question de la mise en œuvre de ces décisions prises », a-t-elle insisté, tout en assurant que la Coalition veillera « à ce que les mesures d’apaisement soient prises ».

Le président des Forces démocratiques pour la République (FDR), Me Paul Dodji Apevon, membre de la Coalition des 14, a également averti le pouvoir quant à l’échec du dialogue. « S’ils font encore échouer ce dialogue, ce qui arrivera sera grave », a-t-il indiqué au cours d’un meeting organisé dimanche dernier à Akodésséwa. « Remettre le compteur à zéro ne passera pas. Nous ne sommes pas pressés d’aller aux élections. Il faut d’abord asseoir les conditions d’élections transparentes, crédibles et acceptées par tous. C’est ce que nous allons faire au dialogue », a-t-il poursuivi. Il est largement revenu sur l’atmosphère qui règne au sein de la Coalition ces derniers. Selon lui, il ne se passe rien qui puisse inquiéter les Togolais. Tout va bien entre les leaders, nonobstant les points de vue divergents qui peuvent pointer leur nez par moment. « A part ça, tout va bien. Nous sommes très sereins. Et c’est dans l’unité que nous pouvons vaincre ce régime dictatorial », a-t-il reconnu.

Pour le chef de file de l’opposition, le peuple sera l’arbitre de tout ce qui se passera au cours de ces discussions. Après avoir pris acte du communiqué des médiateurs annonçant le début du dialogue le 15 février 2018, Jean-Pierre Fabre a indiqué que la question des préalables ou mesures d’apaisement ne sera pas pour autant occultée. Elle est plus que d’actualité et fera l’objet de discussions au début de ces assises.

Dans tous les cas, la Coalition des 14 partis de l’opposition a appelé le peuple togolais à rester vigilant. La grande mobilisation de samedi, selon les responsables, montre que les choses ne seront plus comme avant pour le régime de Faure Gnassingbé. Les Togolais savent donc ce qu’ils doivent faire si le dialogue ne donne rien de concret, surtout si le pouvoir use encore de subterfuges pour prolonger les discussions ou tourner en bourriques les leaders de l’opposition au sein de la Coalition

Source : www.icilome.com