Acculé par les grèves récurrentes des enseignants, le gouvernement représenté par les ministres Gilbert Bawara, Komi Tchakpele , Georges Aidam, ont rencontré jeudi à Lomé, une délégation de la coordination des syndicats de l’éducation du Togo (Cset), histoire de trouver un terrain d’entente pouvant apaiser la tension. Enfin des solutions à la crise de l’éducation? Lisez plutôt!
CR de la rencontre du jeudi 16 mars 2017 entre la CSET et le Gouvernement
Le jeudi, 16 mars 2017, une délégation de la coordination, sur invitation, a rencontré le gouvernement représenté par les ministres Gilbert Bawara, Komi Tchakpele et Georges Aidam.
L’objectif de cette rencontre selon le ministre de la Fonction Publique, Gilbert Bawara était de trouver les voies et moyens en vue d’un apaisement en milieu scolaire et dans le pays. D’après le ministre, il se dégage un constat : les solutions ponctuelles ne parviennent pas à régler de façon durable la crise dans l’éducation marquée par les mouvements de revendications récurrents et répétitifs. Après avoir rappelé les multiples défis auxquels le système éducatif est confronté, le ministre a souligné que la question du statut particulier reste le point crucial. Il a ajouté que le seul problème qui doit se poser présentement est celui du délai de l’application dudit statut qui se situera en toute hypothèse avant la rentrée scolaire 2017-2018.
Il est à noter qu’ici, le ministre a eu à préciser que vu la complexité et les difficultés de la fonction enseignante, et compte tenu de l’urgence qui s’impose par rapport à l’application du statut particulier, il est probable que:
1- le gouvernement brûle les étapes juridiques régissant l’adoption et l’application du statut particulier de l’enseignement;
2- le gouvernement décide de faire de notre statut particulier un statut autonome ou un statut spécial si certains avantages pécuniaires venaient à être en déphasage avec les dispositions et contraintes prévues par le statut général de la Fonction Publique.
Le ministre de la Fonction Publique a tenu à rappeler la nouvelle disposition relative à une prime unique que prévoit le futur statut particulier de l’enseignement. Ceci a, par conséquent, amené le ministre à préciser que dans l’esprit de l’octroi d’une prime unique attachée à la fonction enseignante, les primes de rentrée et de bibliothèque seront mensualisées et fondues dans ladite prime unique. Cette mesure, selon le ministère, permettra d’abord au gouvernement de régler la question de la violation des règles budgétaires vis-à-vis des institutions de Breton Wood et ensuite d’éviter des pertes à gagner au gouvernement quant aux payements erronés en faveur de certains enseignants en fin de carrière.
Quelques avantages liés à cette mensualisation des primes en faveur des enseignants ont été également relevés par le ministre. Il a essentiellement évoqué la question de crédits bancaires et de la solution définitive aux tiraillements qui entourent le versement de ces primes à chaque rentrée scolaire.
Revenant à la question de la mesure transitoire en vue d’un apaisement en milieu scolaire, le ministre a indiqué que le gouvernement est en train de réfléchir et qu’une mesure sera prise à cet effet dans les tout prochains jours. L’idée de la revalorisation de la prime à la fonction enseignante a été explicitement évoquée à cet effet.
La question de la CNSS a été également abordée. Il nous été promis qu’il sera rapidement mis sur pied une commission ad hoc pour résoudre définitivement ce problème à base des pièces à fournir.
Le ministre a aussi appelé les enseignants dont les dossiers de nomination sont encore en souffrance de se mettre à jour pour qu’ils rentrent dans leurs droits.
En réaction à l’exposé du ministre, le coordinateur, Atsou Atcha, appuyé par plusieurs autres camarades, a posé des doléances et soulevé des inquiétudes parmi lesquelles on retiendra :
– une proposition concrète et rassurante concernant la mesure transitoire pour pouvoir calmer la base de la CSET;
– la restitution des précomptes au cas où l’année scolaire serait réaménagée et la réparation des précomptes abusifs;
– l’annulation des affections punitives et des mises sous ordre pour raison de grève;
– la cessation des comparaisons indécentes sur les médias du salaire de l’enseignant à celui de l’agent de l’administration…
En réponse, les ministres ont rassuré de nouveau que très prochainement et probablement avant les AG de ce samedi, 18 mars 2017, le gouvernement rendra public un certain nombre de décisions transitoires en faveur d’une accalmie.
Les membres du gouvernement à cette rencontre ont en outre recommandé que chacun évite de rentrer dans les détails à cette assise qui est uniquement destinée à ramener le calme en attendant de poursuivre les négociations après l’accalmie.
Ils ont promis d’inviter incessamment la coordination à s’associer au groupe de travail pour la finalisation des décisions qui seront prises par le gouvernement.
Le ministre Gilbert Bawara a vivement remercié la CSET pour son esprit ouvert lors des discussions et espère la retrouver très prochainement à la prochaine invitation autour d’une table de réflexion.
Les discussions se sont déroulées dans un climat bien détendu et dans une atmosphère conviviale.
Le Rapporteur
Joachin SONOUKOU
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