Le Caporal-chef Kpondjezo Kossi Biova est mort dans le dénuement total. Il y a deux ans. Il est mort dans une pièce abandonnée, le corps en décomposition découvert plus tard. Ses restes ont été enfuis dans un sac de fortune pour être jetés dans un cimetière.
Il avait eu un accident qui lui a couté l’amputation d’une jambe, il avait perdu ses facultés mentales et délirait constamment, voyant des fantômes partout qui le hantaient. Il avait tout perdu, loqueteux, déguenillé, abandonné par tous.
Le feu Caporal-Chef Kpondjezo était dans les années 90 un homme de main de Kodjo Agbéyomé, alors tout-puissant du régime de Gnassingbé Eyadéma. C’était lui qui dirigeait l’un des groupes de basses besognes parrainés par l’ancien haut cadre du RPT, aujourd’hui métamorphosé en opposant candidat et « président élu ». Ce groupe s’appelait « Les escadrons de la mort ». Il avait été conducteur des blindés et de plusieurs officiers les plus redoutés de l’armée sous Gnassingbé Eyadéma.
Après la conférence nationale souveraine présidée par Monseigneur Kpodzro, une instance transitoire dénommée le Haut Conseil de la République (HCR) a été mise en place pour assurer la transition parlementaire.
Kodjo Agbéyomé qui n’avait pas digéré les grosses larmes versées à la face du monde entier devant le Prélat pendant la conférence nationale lui en voulait, à mort.
C’est ainsi qu’en réunion dans la nuit du 22 au 23 octobre 1992, le HCR a reçu la visite d’une équipe de militaires dirigée par le caporal Kpondjezo, homme de main de Kodjo Agbéyomé, qui a débarqué pour séquestrer les hauts conseillers de la République. Vengeance réussie de l’homme de Tokpli.
Ce fut le jour de la plus grande profanation de la soutane. Le Caporal en question a obligé l’archevêque Emérite à regarder le ciel pendant des heures. Pire bavure, il lui a ôté la calotte, du nom de ce petit chaperon rouge que porte l’archevêque. On se rappelle, le Caporal-Chef le moquait en lui demandant s’il était un militaire commando pour porter un béret rouge.
Il avait poussé l’outrecuidance de palper le corps sous soutane de Kpodzro, en lui demandant s’il portait des dessous, etc., etc. Ce fut effarant et humiliant.
La descente inopinée des militaires au HCR était consécutive à la dissolution du RPT parti- Etat et le gel des cotisations obligatoires des fonctionnaires pour ce parti. Des milliards de FCFA à l’époque.
Après la prise en otage, ces fonds ont été débloqués et mis à la disposition du parti, et ironie du sort, c’est le trésorier général du parti, Kodjo Agbéyomé (1992-1996) qui a réussi à encaisser cet argent et l’a géré comme bon lui semble, en complicité avec un haut cadre du port décédé il y a trois ans, son comptable.
Les faits sont têtus. C’est une partie de la fortune de Gabriel Kodjo, des milliards qu’il aurait célébré en pompe…..
Monseigneur Kpodzro connaît cette histoire, il pourrait s’en rappeler comme hier… tout comme les comportements de ses bourreaux dirigés par le Caporal-chef.
Le Caporal-chef Kpondjezo était célèbre dans des genres de traitements inhumains et dégradants infligés à ses victimes.
C’était lui encore, qui avait asséné une gifle à Me Yawovi AGBOYIBO, lui demandant qu’il avait appris qu’il a coutume de disparaître avec le fauteuil d’Eyadema. Il lui demandait de disparaître encore si c’était le cas.
Les crimes de sang, on n’en finira pas d’en parler dans le palmarès du jeune militaire, mort en caporal-chef, originaire d’Amoussimé, village situé à une quinzaine de kilomètres de Tokpli, village d’origine de Kodjo Agbéyomé.
L’archevêque a gardé le silence face à cette situation. Au nom de la miséricorde et du pardon, il a converti cette nature criminelle et infâme en nature de repenti que les auteurs devraient accompagner en demandant publiquement pardon pour les crimes et en promettant de ne plus recommencer. Il a décidé de porter la croix à la place des criminels.
La vie du Caporal Kpondjezo a été un calvaire. Beaucoup ont conclu que son attitude envers l’archevêque est un sacrilège et a fait tomber sur lui une avalanche de malédictions et de malheurs. Ça c’est vrai. En témoigne la fin de sa vie.
Curieusement, un autre individu du nom de Gogoligo emboîte les pas au sergent Kpondjezo. N’ayant pas la prétention de prédire les conséquences des insultes graves que Gogoligo a proférées contre Monseigneur Kpodzro, nous osons croire de toutes les façons que les mêmes causes produisant les mêmes effets, le risque est grand que l’humoriste mal léché récolte ce qu’il a semé, histoire de comprendre qu’on ne badine pas avec un vieillard de 90 ans, archevêque émérite de surcroit et acteur influent de la politique togolaise.
Le silence de Monseigneur Kpodzro face aux agissements de Gogoligo est plus menaçant que quelque réaction. C’est une croix, la croix du pardon vis-à-vis de Gogoligo que porte l’archevêque émérite. La preuve, il n’a même pas réagi.
Et si Kpodzro en est arrivé à être humilié avec cette rage, en plus d’autres insultes et dénigrements à lui infligés, c’est à cause de Kodjo Agbéyomé dont il a décidé de porter de gré ou de force la croix d’un lourd passif pour prétendre le faire assurer une alternance pour le Togo.
Il a décidé de se faire violence pour oublier un passé riche en crimes et châtiments, un passé récent controversé et ambigüe de Kodjo Agbéyomé, un passé sulfureux que l’homme de Dieu a décidé d’occulter avec toutes les conséquences.
C’est donc la seconde croix portée par Monseigneur Kpodzro. Une croix de Gogoligo, une croix de Kodjo Agbéyomé. Deux lourds fardeaux, trop lourds pour le vieux prélat obligés de faire face à des menaces et intimidations, jusqu’au confinement à domicile.
L’histoire du Caporalchef Kpondjézo, cousin et homme de main de Kodjo AGBEYOME révolte et est révélatrice de la méchanceté humaine de l’homme lorsqu’il a le pouvoir.
Sans repenti, sans conversion véritable, sans justice, cette nature de bête de l’apocalypse revient de façon incontournable.
C’est pourquoi nous avons compris que l’adhésion populaire autour de l’initiative Kpodzro n’a pour épine dorsale que le nom Philippe Fanoko Kpodzro et en tant que tel, il est inconcevable que quelque individu s’en approprie pour atteindre des ambitions au bout desquelles se fixent la vengeance, l’aigreur et la boulimie du pouvoir.
Il est donc temps de créer une dynamique populaire en séparent le nom de l’archevêque, du profil controversé du candidat Kodjo AGBEYOME.
L’adhésion à ce schéma irait mieux et la machine de l’alternance pourrait avancer plus vite.
Kodjo Agbéyomé n’est pas inséparable du régime barbare que nous combattons. Crimes sans châtiments, vols et pillages, mensonges et calomnies, sont communs à Agbéyomé et aux barons du régime RPT/UNIR.
Agbéyomé Kodjo est encore aujourd’hui député d’une assemblée nommée, qui a restreint les libertés, des reformes au nom desquelles, des citoyens sont terrorisés pour celui qui a contribué à voter cette loi. Extraordinaire…
Agbéyomé Kojo est le cerveau du système qui martyrise le peuple togolais. Le dissocier du système RPT/UNIR, est un crime collectif et une haute trahison.
Autant pour nous que pour beaucoup de togolais épris de liberté, de justice et de dignité, il est difficile d’avaler la coupe de vin avec du roseau, selon l’adage populaire du sud Togo, autant pour les peuples qui aspirent à la vérité de refuser et de combattre cette imposture.
Et pour Monseigneur Kpodzro, jusqu’à quand continuera-t-il à porter des croix de personnes qui n’ont pas changé et qui ne changeront pas, à tout point de vue. Ouvrons les yeux.
« J’accepte de m’acharner, au nom de ma liberté de penser, parce que l’acharnement n’est ni une infraction, ni une violation des règles déontologiques. C’est aussi un principe. Principe de la raison qui exclut radicalement la contradiction.
Carlos KETOHOU
Source : Togoweb.net