Gilchrist Olympio, président de l’Union des forces de changement (UFC) et fils du premier président du Togo, Sylvanus Olympio, a accordé une interview à nos confrères du magazine panafricain Jeune Afrique. Dans cette interview, il est revenu sur les sujets du moment.
Tout d’abord, l’ancien opposant historique du Togo, est revenu sur l’accord qui lie son parti, l’UFC, à l’ex parti unique le RPT. Il en dresse un bilan mitigé si toutefois il trouve qu’il a permis de mettre le pays sur la voie de la démocratisation. S’agissant de ses relations avec la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis 50 ans, M. Olympio estime que Gnassingbe Eyadema qu’il combattu farouchement avant que celui-ci ne disparaisse le 05 février 2005, a été un « malheur pour le Togo ». Mais aujourd’hui, poursuit-il, c’est son fils que nous avons affaire et, en dépit du lien biologique, « les deux hommes n’ont rien à voir. Ils ne partagent pas les mêmes idées ».
Il trouve que l’accord RPT-UFC est une fenêtre d’opportunité qu’ils ont saisie en acceptant de partager le pouvoir. Même si cette décision a été critiquée par ses partenaires.
« Jean Pierre Fabre a considéré que le moment est venu pour lui de jouer un rôle plus important. Vous savez la politique, c’est la conquête du pouvoir, est l’un des engagements en politique », souligne-t-il.
Parlant particulièrement de ses relations avec l’actuel chef de l’Etat, le leader du parti des « Détia » confie que ses relations avec le locataire de la Marina ne sont pas mauvaises. « Il est jeune et, contrairement à l’image que certains lui accordent, il est intelligent », confie-t-il en continuant qu’il n’a jamais rencontré Gnassingbé Eyadema, le père de l’actuel président qui l’a pourtant condamné à mort à deux reprises. « Je suis convaincu que Faure Gnassingbé est différent de son père. Ce dernier ne se serait même pas assis à la même table que nous », a insisté M. Olympio.
Sur les marges de manœuvres dont dispose le président Faure Gnassingbe dans la gestion du pays, le fils du père de l’indépendance du Togo trouve qu’il a gardé auprès de lui ses amis ainsi que beaucoup de proches de son père, et il n’y a pas une opposition organisée qui pourra avoir un rôle de contre-pouvoir. « C’est un bric-à-brac où chacun fait ce qu’il veut. Malgré tout je pense que Faure est plein de bonne volonté. J’apprécie aussi qu’il accorde beaucoup d’importance aux questions sociales », relate le président de l’UFC.
Sept ans de cohabitation avec le pouvoir, ont fait changé le fusil d’épaule de celui qui, il y a quelques années promettait une guérilla politique. Assagi l’homme estime que le combat politique ne doit plus se manifester dans la rue. « Nous devons apprendre à négocier, approcher nos adversaires et confronter nos points de vue, les rassurer du mieux possible. Il en sort toujours quelque chose » conseille-t-il a ses anciens compagnons.
« Une nouvelle génération arrive au pouvoir et elle est beaucoup plus ouverte que les précédentes ».
Sur les réformes qui divisent la classe politique ces derniers temps, Gilchrist Olympio exprime clairement son opinion : « il n’est pas judicieux de se cantonner à ces réformes car celles-ci ne garantissent en rien la victoire. C’est surtout l’unité de l’opposition qui peut aboutir à l’alternance ». Il avance les arguments selon lesquels lors des dernières élections, l’opposition a obtenu dans son ensemble le même résultat que le parti gouvernemental. Mais elle était divisée. « Il y a trop de chefs. Je me demande d’ailleurs s’il ne serait pas préférable d’instaurer les primaires pour que les uns et les autres confrontent leurs idées et leurs programmes », conclut-il.
lomévi (www.togoactualite.com)
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