« Le processus électoral en cours se poursuivra et ira jusqu’à son terme. Le 20 décembre 2018, il y aura des élections législatives avec ou sans certains partis politiques. Si certains s’hasardaient à croire que le processus électoral pourrait être pris en otage ou pourrait être bloqué, ils se trompent lourdement. Le recensement électoral commencera le 1er Octobre. Les délais qui ont été prévus seront tenus et notre souhait c’est que les Togolais sortent massivement pour se faire enrôler et qu’ils soient détenteurs de leurs cartes d’électeur afin de pouvoir se décider librement le jour du vote, d’aller voter ou non ». Ces propos sont ceux du ministre Gilbert Bawara de la Fonction publique, du travail et de la réforme administrative et cadre du parti Union pour la République (UNIR).
Dans des échanges à bâton rompu qu’il a eus vendredi 28 septembre 2018 avec un groupe de professionnels des médias, le ministre et délégué du gouvernement aux travaux du comité de suivi de la feuille de route de la CEDEAO, est passé en revue plusieurs sujets brûlants de l’heure dont l’appel lancé par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, au boycott du processus de recensement qui débute le 1er octobre 2018. « Toutes les dispositions ont été prises pour nous assurer que le recensement se déroule dans un climat de sérénité et de sécurité », a laissé entendre le ministre qui a réaffirmé la « détermination et la fermeté » du gouvernement à garantir la réussite du processus de recensement.
L’Etat togolais ne peut contraindre aucun de ses citoyens à aller se faire recenser ou à se rendre dans les urnes pour voter. Le vote est libre et les dispositions légales ne donnent aucun moyen à l’Etat pour forcer qui que ce soit à aller voter, a-t-il indiqué estimant néanmoins qu’il serait « plus intelligent et beaucoup plus malin » pour les citoyens de disposer de leur carte d’électeur et d’avoir la liberté le jour du vote de s’abstenir ou de voter pour le candidat ou le parti de leur choix.
Une tentative de sabotage et de blocage du processus électoral par la C14
Le ministre Gilbert Bawara en est convaincu. La Coalition des 14 partis de l’opposition essaie de bloquer le processus électoral en cours par ses multiples appels au boycott. « Tout ce qu’ils ont demandé dans la salle (des travaux du comité de suivi de la feuille de route, NDLR) et qu’ils n’ont pas obtenu et qu’ils n’obtiendront pas d’ailleurs, ils en font des conditionnalités par rapport à leur participation à la CENI », dénonce le ministre.
« Les postures de blocage, les postures de chantage, les velléités de prise en otage du processus politique et électoral pour des besoins plutôt partisans ne vont pas prospérer. Les gens se trompent. L’intérêt du pays ce n’est pas d’accepter qu’un groupe d’individus, quel qu’il soit, prenne le processus en otage. On a commencé à dire que si le gouvernement et sa majorité ne font pas ceci et cela, ce sera un ouragan ou des manifestations monstres d’ampleur nationale. Tout le temps, c’est la même rengaine, les mêmes chantages et les mêmes surenchères. Est-ce qu’on fait du chantage avec son propre pays et ses concitoyens ? », s’interroge le natif de Siou dans la préfecture de Doufelgou qui rappelle les actes du gouvernement pour ramener son opposotion à de meilleures dispositions au lendemain des recommandations de la CEDEAO à l’endroit du Togo.
« Dès le lendemain du sommet de la CEDEAO du 31 juillet 2018, le gouvernement a noué des contacts avec la coalition des 14 partis de l’opposition. Les 3, 4 et 5 août 2018, il y a eu des échanges informels et une rencontre était prévue le mardi 7 août entre le ministre de l’administration territoriale et les principaux acteurs politiques, dont la coalition des 14. Et à l’occasion de ces contacts et de ces échanges, le gouvernement et sa majorité étaient disposés à trouver des solutions concernant les préoccupations relatives à la CENI et ses démembrements. Mais pourquoi avoir perdu tout ce temps-là au pays et pour parvenir à quoi de neuf ? Quel est le bien-fondé de ces attitudes-là ? Tout simplement parce que les gens sont dans un esprit et dans une attitude de blocage depuis le début du processus. Qu’on sorte de ce climat de suspicion, de méfiance, de procès d’intention artificiel. Nous devons apprendre à nous faire confiance et cesser de croire que des dirigeants étrangers viendraient imposer quoi que ce soit. La classe politique togolaise doit retrouver sa dignité et prendre de la hauteur », a-t-il laissé entendre.
A.Y.
Source : www.icilome.com