Gilbert Bawara et Moustapha Mijiyawa font la sourde oreille aux revendications du Synphot

0
986

Le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers du Togo (SYNPHOT), syndicat qui a fait parler de lui en 2012 et fait bouger beaucoup de ligne après des traitements infligés à ses membres, sort de son silence. Ils sont plus de 5 000 agents contractuels à vivre dans des conditions précaires. Une situation consécutive au silence des ministres Gilbert Bawara et Moustapha Mijiyawa, respectivement de la Fonction Publique et de la Santé. Au Synphot, le temps est à la remobilisation pour des actions urgentes.

Les conditions des agents de santé ne sont pas très reluisantes. Après avoir interpellé les ministres de la Santé et celui de la Fonction Publique, le temps est à l’action, c’est la décision prise jeudi lors de l’Assemblée Générale du Synphot.

Les cas des violations de droits à l’hôpital secondaire de Bè sont légion. Quatre membres du Synphot sont licenciés et, selon le Directeur de cet hôpital, il ne faisait qu’appliquer la circulaire du ministre de la Fonction Publique. Pire, un autre prestataire a été agressé sur son lieu de travail et travaille depuis un mois sans salaire.

Face à toutes ces violations, le bureau du syndicat a pris langue avec le ministre Gilbert Bawara le 03 août dernier. Ce dernier leur a fait savoir, à leur stupéfaction, que la carrière des contractuels n’est pas couverte par le code du travail. Or ces agents qui servent dans différents hôpitaux ont été formés et déployés sur le terrain par le gouvernement. Alors, ceux-ci de poser une question simple : s’ils ne sont pas ni fonctionnaires ni contractuels, que sont-ils ?

Une seconde fois le 22 août, Gilbert Bawara leur a répété la même chanson et ajoute que la situation des contractuels devrait être traitée au cas par cas. Ce qui a fait naître une crispation au sein du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers du Togo (Synphot). Alors s’étant heurté au refus de Gilbert Bawara de discuter, il se tourne vers leur ministre de tutelle qui, contre toute attente, refuse de les recvoir.

Il les renvoie à la Direction de la Santé, sous prétexte que c’est là que peut se traiter le problème des contractuels. Une fois à la Direction, celle-ci dit aux praticiens de la santé que leur cas ne peut être traités que par le sommet, c’est-à-dire le ministre Moustapha Mijiyawa lui-même.

Concernant ces contractuels, certains ayant fait près de 20 ans de service devraient normalement bénéficier de leur ancienneté en termes de salaire. C’est alors que Gilbert Bawara dit que la réussite à ce concours signifie qu’ils doivent être payés sur la base de nouveaux agents recrutés. Ce qui signifie que le salaire perçu par ces agents se verra diminuer voire qu’ils iront à la retraite sans le salaire qu’ils perçoivent présentement. Alors quelle est l’utilité de réussir à un concours si la situation salariale ne fait que régresser ? Demandent-ils.

Or en 2012, le ministre de la Santé avait signé, après les revendications du Synphot, un document stipulant que tout contractuel qui réussit à un concours bénéficie du droit d’ancienneté.

Suite à ce dilatoire de la part de ces deux ministres, le Synphot a tenu son Assemblée Générale jeudi. Le Secrétaire Général, Dr Walla Atchi, se dit fatigué par les coulisses et qu’il est temps de crever l’abcès et étaler son contenu au grand public. Ne pas accepter de les recevoir, est un refus implicite de dialoguer.

Sur ce, le Synphot demande « l’intégration de tous les agents à la fonction publique pour mériter du principe d’avancement. Deuxièmement, il faut que les hôpitaux soient équipés au minimum sinon nous allons arrêter le travail. Nous demandons également la construction de deux centres hospitaliers digne de ce nom, un dans le septentrion et un autre dans la partie méridionale. Il faudra également que l’agent de santé soit en sécurité sur son lieu de travail », a expliqué Dr AtchiWalla.

Autre Revendication, « que le gouvernement veille à éliminer les produits contrefais fabriqués sur le sol togolais puisque la population n’est pas du tout protégée et le statut particulier de l’agent de santé ».

Face à cette situation, les membres ont décidé de continuer les concertations pour des actions à venir. Car pour eux, seule la lutte syndicale libère et le praticien hospitalier devra faire son travail le sourire aux lèvres.

Magnim

www.icilome.com