Ghana: l’échangeur Kwame Nkrumah Circle, une honte pour les francophones

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L’Afrique plus que jamais est sur la voie du développement et du progrès, ce depuis que les pays dits émergents ont pris le relais de locomotive du développement économique de la planète. Chine, Inde, Malaisie, Brésil Russie, ces nouveaux leaders sont arrivés en Afrique avec un nouveau type de coopération basé sur la logique du gagnant –gagnant.

Selon la commission économique des nations unis pour l’Afrique, entre 2012-2015, sur les dix pays avec la croissance économique la plus rapide au monde, six était africains (Éthiopie, Ghana, Mozambique, République démocratique du Congo, Tanzanie, et Zambie) .

Si aujourd’hui le Ghana s’est lancé dans des gigantesques projets à savoir ,le nucléaire civil et celui spatial, le »Ghanasat 1 »,nul ne doit oublier qu’en début d’année 2003, ce pays était PPTE, pays pauvre et très endetté, malgré son fort potentiel en ressources naturelles. Vers la fin des années 2000, le pays de Kwame Nkrumah faisait partie des trois plus importantes destinations des investissements chinois en Afrique, environ 15 milliards de dollar US.

48,5 milliards de FCFA, c’est le cout total de l’échangeur Kwame Nkrumah Circle bientôt livré au gouvernement Ghaneen. Un échangeur à un rond -point Kwame Nkrumah où transitent au moins 84.000 voitures par jours, c’est le fruit de la coopération entre l‘Afrique et les pays émergents, entre le Ghana et le Brésil par un prêt du gouvernement brésilien avec pour objectif de décongestionner le trafic dans cette zone afin de stimuler la croissance économique locale, il est construit par la société brésilienne Quieroz Galvao.

En 2015, le gouvernement Ivoirien inaugure le Pont Henri Konan Bédié, la coopération française sera mise en avant dans la réalisation de ce projet, 73,7% de la somme à collecter viendra des caisses de l’Etat ivoirien, les 26,3% restant mobilisés par l’Etat, la BNI (une banque d’Etat), Bouygues, Total ces deux derniers ayant pour actionnaire l’Etat français.

Coup de théâtre, le groupe Bouygues et l’Etat français vont se retrouver actionnaires de l’entreprise (Socoprim) chargée d’exploiter le pont à hauteur de 49% contre 30% pour l’Etat de Cote d’ivoire.

Socoprim aura en charge la gestion de ce pont pendant 30 ans, un trajet qu’effectuent près de 80 000 véhicules par jours selon Patrick Achi, ministre ivoirien des Infrastructures économiques, avant de préciser’’ les véhicules touristes, ceux de transport et les poids lourds, paieront respectivement, 500 FCFA, 1500 FCFA et 3 000 FCFA par passage.’’

En 2012 les ingénieurs chinois réalisent une étude de faisabilité avant de proposer de construire le deuxième pont sur le Wouri à quelques kilomètres du premier à 65 milliards de FCFA, l’appel d’offre sera annulé en 2012 par le ministre Travaux publics, Patrice Amba Salla, la France, partenaire financier dans le projet va exiger que ce marché soit remis à un consortium d’entreprises françaises. Des 65 milliards demandés par les chinois, celui construit par les Français à 10 mètres du premier va coûter 119 milliards, 65,5miliards apporte par la France, et les restes 53,6% par l’Etat du Cameroun puisqu’en réalité les 21,6 milliards de FCFA du C2D sont le fruit de l’effort du Cameroun suite à l’initiative PPTE.

A la surprise générale, ce sont les chinois qui seront aperçus sur le site de construction. La France va exiger sous prétexte qu’elle finance, que ce projet soit remis aux entreprises françaises à 119 milliards contre les 65 milliards que demandaient les chinois. Une fois le marché conclu, ces français iront sous-traiter avec les chinois.

Voilà la coopération Françaises en Afrique depuis près d’un siècle.

Source : www.cameroonweb.com