Par Serge Lemask, togo-online.co.uk
Si pour la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, la panacée à la crise togolaise est une transition politique et l’interdiction à Faure de se présenter aux élections de 2020, Gerry Taama n’est pas de cet avis. D’après lui, la crise politique togolaise ne nécessite pas de transition mais une bonne organisation des élections législatives à venir. « Si l’opposition les remporte, nous entrerons dans une phase de cohabitation puisque le premier ministre ne pourra pas être du parti au pouvoir, vote de confiance oblige. C’est aussi simple que cela », écrit-il. Lisez plutôt !
Une question de cohérence.
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En début octobre 2017, nous avons courageusement pris nos distances avec les manifestations publiques de la coalition des 14 partis de l’opposition, avec comme argument que le retour à la constitution de 92 ne réglera pas la crise togolaise mais l’approfondira. Nous sommes passés pour des traîtres et de vendus du pouvoir.
Nous avons dit que la question du départ immédiat de Faure du pouvoir n’avait aucune base ni légale, ni légitime, et qu’il fallait s’organiser pour battre le candidat de Unir dans les urnes en 2020, qui qu’il soit.
Nous avons été traités de béquilles du pouvoir. Aujourd’hui, contre toute attente, nous apprenons que le retour à la constitution de 1992 et le départ immédiat de Faure ne constituent plus des exigences inconditionnelles.
Je me félicite de cette évolution heureuse, et félicite la coalition pour cette avancée notable.
J’aurai même pu me réjouir de la justesse de notre position initiale, mais l’alternance reste un objectif et nous en sommes encore loin. Aujourd’hui, il est question de transition politique et d’interdiction de Faure à se présenter aux élections de 2020.
Nous sommes malheureusement de nouveau dans le déni de la réalité. La crise politique togolaise ne nécessite pas de transition mais une bonne organisation des élections législatives à venir. Si l’opposition les remporte, nous entrerons dans une phase de cohabitation puisque le premier ministre ne pourra pas être du parti au pouvoir, vote de confiance oblige. C’est aussi simple que cela.
Quant à la candidature de Faure en 2020, il suffit d’écouter le conseil que le jeune président Macron a donné à notre endroit: confirmation ou alternance. Seules le cadre électoral doit être assaini, et nous le disons encore une fois depuis trop longtemps.
Nous sommes surpris d’apprendre aujourd’hui que pendant que nous proposons la modification de pas moins de 26 articles sur notre constitution, nos amis “vrais vrais” opposants n’en proposent que cinq, en les faisant passer pour les aspirations du peuple, alors qu’il y a peu, le retour à la constitution de 92 était la seule aspiration du peuple, et que jamais ce peuple n’a été consulté avant que les revendications ne changent.
Ce qui me désole, c’est ces dizaines de togolais qui sont aujourd’hui en prison, certains même sont morts à revendiquer ce retour à la constitution de 92. Pour rien, hélas.
Trêve de plaisanterie. Allons à l’amélioration du cadre électoral, et tant qu’à faire, demandons la supervision des prochaines élections législatives par la facilitation ghanéenne.
Gagner les élections législatives de 2018, c’est le premier pas de l’alternance politique en 2020.
Ah, j’oubliais. Vous voulez savoir qui est resté cohérent e, relisez simplement toutes nos publications depuis le déclenchement de la crise.
Merci.
GERRY TAAMA
Togo-Online.co.uk