Gerry Taama “Il faut simplement enlever de la circulation les bus de transport de prisonniers là”

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Il faut simplement enlever de la circulation les bus de transport de prisonniers là

Je suis allé, comme je vous l’avais promis, aux informations. Mais je n’ai pas encore fait d’interpellation, donc ce sont ici les informations glanées ici et là, même sur des sites biélorusses, et qui me paraissent crédibles.

Le SUB-131 (c’est le nom du bus), est construit sur la base d’un camion de poids moyen de la famille MAZ-5336. Masse totale de l’autobus : 16 350 kg; capacité : jusqu’à 72 personnes; nombre de sièges passagers : 43 pcs.; moteur : YaMZ-236BE2 Euro-2 (184 kW (250 ch)); transmission : 9JS135TA (9 vitesses); suspensions à ressort dépendantes avant et arrière; pneus 11.00R20; fenêtre avec verres coulissants; sièges passagers à l’épreuve du vandalisme.

Comme tous les camions, il dispose d’une configuration à moteur avant, contrairement aux bus classiques qui ont des moteurs à l’arrière. La structure de caisse du bus est volontairement simplifiée, rudimentaire et dépouillée. Un énorme coffre est monté sur le toit de la voiture, dans lequel on peut transporter du fret, mais également des passagers en cas de besoin.

Ces bus, que personne n’utilise en Biélorussie, seraient destinés routes africaines réputées pour leur mauvais état. La garde du véhicule est haute, il y a très peu d’électronique, les vitres plates peuvent être remplacée facilement sans passer par les pièces du fabricant.

En 2018 la valeur nette de ce bus était de 30.000 $ soit 17.226.969 FCFA Mais il faut y ajouter les autres frais liés au transport, aux douanes et au Branting de SOTRAL.

Le SUB-131 est vendu à l’Afrique par l’intermédiaire de la société commerciale AfTrade, spécialisée dans la fourniture d’équipements biélorusses et russes à ce continent.

Les 22 bus, offerts par le gouvernement togolais, viennent renforcer le parc automobile de la SOTRAL qui passe désormais à 82 bus. La cérémonie de réception de ces 22 bus, dont le montant d’acquisition est de 2.276.000 dollars (environ 1 milliard de francs CFA), s’est déroulée le 25 janvier 2022 au siège de la société Sotral, en présence du ministre de l’industrie de la Biélorussie. D’après les discours lus à l’occasion, le gouvernement aurait commandé 150 bus pour renforcer la Sotral, et le 22 bus ne seraient que les précurseurs. Il faut noter que la Sotral dessert 256 km de route et 12.000 personnes par jour.

Voilà ce que j’ai pu dénicher comme informations pour vous.

Maintenant, pourquoi je dis qu’il faut les retirer de la circulation. Voici les trois raisons principales. Je m’arrête à trois.

La première est que ce nos sont pas des bus destinés au transport urbain. Ce sont des bus militaires, il faut les donner à nos forces armées. Moi-même, si j’étais devant le président de la République Faure Gnassingbé je lui dirais ceci.

– Monsieur le Président, vous avez fait des efforts pour moderniser la ville de Lomé avec des belles routes et nous vous en remercions. Ces bus viennent tout gâcher. Ils salissent la belle image de cité moderne que Lomé est en train d’avoir.

Il faut que nous ayons le courage de nous dire la vérité. Nous ne pouvons pas acheter des véhicules destinés à des mauvaises routes africaines (comme si chez eux il n’y avait pas de mauvaises routes) et les mettre dans la capitale. Ceci voudrait dire que les routes de la capitale seraient mauvaises. Ce qui non seulement n’est que partiellement faux (les axes desservies par les bus de Sotral sont plutôt bons) mais est une mauvaise publicité à l’international. Acheter des bus pour des mauvaises routes pour sa capitale signifierait officiellement que notre capitale est une vieille brousse africaine. Très mauvais signal. Lomé n’a pas besoin de bus antiques, disposant de porte bagage sur le toit, comme si notre ville ne transportait que des prisonniers ou des réfugiés, obligés de mettre leurs haillons sur le toit. La simple présence de ce porte bagage disqualifie ces bus pour la ville. Je vous ai mis à dessin des photos de bus urbains, et on voit, à l’intérieur comme à l’extérieur, que ce genre de bus sont optimisés pour les places debout, car les passagers peuvent être nombreux pour de courtes distances.

La seconde raison est que l’argument de leur adaptabilité pour l’Afrique ne tient pas. Sur leur robustesse, on voit aujourd’hui une société comme Rakieta qui exploite des bus qui font régulièrement plusieurs villes du nord comme même de l’hinterland. Et ces bus sont confortables et adaptés à nos routes. Pourquoi est-ce que je prendrai un bus à 6000F pour faire Lomé –Kara, soit 15f le km dans un confort acceptable, avec climatisation , chaise confortable et même télévision, et quand je prends un bus urbain, pour un étudiant 150F les 10km, soit au même tarif que celui de Lomé-Kara, je suis assis sur une chaise dure comme caillou, j’ai peu d’espace dans le bus pour rester debout, je n’ai pas de climatisation, et le bus me secoue comme si j’étais dans un char. Le bon sens est où dans cette affaire. L’argument même du cout ne tient pas. Aujourd’hui, la société TATA fabrique à Abidjan de très jolis bus, dont s’équipe la SOTRA, à des prix concurrentiels. La photo est attachée à cette publication

La troisième et dernière raison est la disponibilité des pièces de rechange. Pourquoi au Togo nous achetons souvent les voitures japonaises ? C’est parce que nous savons qu’en cas de panne, nous trouvons facilement une pièce de rechange dans n’importe quelle boutique de pièces détachées. Les 22 bus sont venus avec un conteneur de pièces détachées. Mais au bout de 6 mois, quand tu vas chercher une simple bougie de ces véhicules, tu ne les trouveras pas dans la boutique du coin parce que ce genre de camion n’est pratiquement pas utilisé au Togo. Voilà pourquoi l’option Tata ivoirien aurait été une bonne solution. Ou les Scania que les burkinabés ont acheté. Ils sont légèrement plus chers, mais les pièces se trouvent partout dans le pays et les mécaniciens savent

réparer ça. Sans compter qu’ils sont de bien meilleure qualité.

Voilà, comme d’habitude, j’ai été long, mais si j’étais devant le chef de l’Etat, je lui dirais : les 22 bus là, il faut donner à nos militaires. Sur les 102 restants, pardon, il faut commander les Tata fabriqués en Côte d’Ivoire. Ils sont beaux, confortables et ils vont bien se marier avec la ville de Lomé. Pardon, il faut faire ainsi et nos cœurs vont se reposer.

Que pensez-vous de tout ceci ? Vos avis m’intéressent, mais arrêtons de lier la qualité de ces bus au fait qu’un est tombé est panne. Tout véhicule neuf peut tomber en panne, mais tout dépend de la panne. Crevaison ou panne moteur. Mais par contre, ils sont vraiment vilains. Tout le monde est d’accord là-dessus.

Bon dimanche à vous. Lisons vivants.

Gerry. Pédagogue.

#GerryTaama #getak

Source : icilome.com