Décès de Ibk et outrages aux morts, comment en sommes-nous arrivés là.
Le président Ibrahim Boubakar Keita nous a quitté hier, dimanche 16 janvier. Je salue la mémoire d’un homme qui pendant toute sa carrière à été au service de son pays.
Dans ma tradition, on dit que la tête d’un défunt n’a pas de poux, c’est à dire que celui qui est mort n’a plus de défauts. Je suis par conséquent scandalisé par ce torrent de haine qu’on déverse sur la mémoire de feu Ibk. Pourtant à lire sa biographie, voilà un homme qui a passé toute sa vie à servir le Mali.
Jeune, il s’engage dans les milieux politiques de gauche radicale et la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France. Il fut militant de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ) et il est le directeur adjoint de la campagne d’Alpha Oumar Konaré pour l’élection présidentielle qui se tient en avril et mai 1992. Celui ci le nommera d’ailleurs premier ministre de 1994 à 2000. Par la suite, Il connaîtra même un exil partiel suite à des dissensions avec Alpha Omar Konaré.
Il se présente aux élections de 2002 et arrive en troisième position derrière ATT et Soumaila Cissé . Mais sa coalition gagne les élections législatives et il devient Premier ministre.Il se présente aux élections de 2007 et arrive en 2ème position derrière Att. Il se présente de nouveau en 2013 et gagne les élections devant Soumaila Cissé. Pour la première fois un taux de participation atteint les 48% lors d’une élection au Mali. En 2018, il se présente pour son second et dernier mandat et se retrouve même en ballottage (la première fois dans l’histoire du Mali) au second tour, qu’il finit par remporter à 67% des suffrages. Lorsque les militaires avancent vers la présidence le 18 août 2020, il demande à sa garde de ne pas résister et se rend, pour éviter tout bain de sang inutile.
Bien entendu, je ne prétendrai pas qu’il est un saint, mais pour moi, IBK reste un digne fils de cette Afrique que j’aime tant. C’est tellement facile de taper sur les hommes politiques.
Celui qui est mort n’a pas de poux sur la tête. Repose en paix, toi, le Malien.
Gerry Taama Komandega (GETAK)
Source : icilome.com