Gérard Akoumey sur le point de quitter la Coordination de « Les Sentinelles de la République : « Je veux juste passer la main »

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Gérard Akoumey, Coordonnateur du mouvement « Les Sentinelles de la République », revient, dans cette interview accordée à notre Rédaction, sur l’article 75 nouveau de la Constitution adopté par les députés à l’Assemblée nationale le 8 mai dernier. Il annonce aussi son départ à la tête de ce mouvement. Lisez plutôt !

Vous avez longtemps plaidé pour le statut d’ancien président au Togo, en tant premier responsable du mouvement « Les Sentinelles de la République ». Aujourd’hui, l’article 75 nouveau de la Constitution adoptée le 8 mai dernier vous satisfait-il ?

Pas du tout. Il est clair que c’est une bonne chose de penser à l’après-pouvoir, ce que nous qualifions dans le temps de raccourci pour aller vite à l’alternance. Mais toute personne sensée ne peut jamais accepter que l’impunité soit constitutionnalisée.

Comment pensiez-vous alors cet article 75 par exemple ?

À l’origine cet article parle de garantie de sécurité et des indemnités des anciens Présidents de la République, et c’est bon. Sans rentrer dans des invectives, surtout de ne pas insulter l’intelligence et l’intellect affirmés et confirmée des concitoyens qui siègent au parlement, nous disons tout simplement que ce qui s’est passé le 08 Mai dernier est fait dans la précipitation, ce qui donne le résultat que tout le monde connait.

Il faut une relecture rapide de cet article, corriger les contradictions et surtout après une concertation de toute la classe politique du pays pour avoir un texte consensuel à faire passer à l’Assemblée nationale. Les togolais sont assez intelligents pour le faire; il est vraiment temps que nous sortions de petits calculs, de nos petites identités, pour mettre l’intérêt du pays devant toute autre considération. Avec la bonne foi nous y arriverons.

On a l’impression que vous n’êtes d’accord avec l’immunité accordée aux anciens chefs d’Etat, notamment Faure Gnassingbé. Vous ne voyez pas qu’ils en ont besoin ?

Pas du tout, on ne se comprend pas alors. Une immunité ça se discute. Si la classe politique et le peuple sont d’accord, on acte. Mais la décréter unilatéralement et la constitutionnaliser, ça ne passe pas.

Donc vous rejetez l’article 75 tel que voté par les députés à l’Assemblée nationale

Tout à fait, on n’acceptera jamais la culture et la promotion de l’impunité.

Avec la révision constitutionnelle du 8 mai dernier, pensez-vous qu’il y a limitation du mandat présidentielle au Togo ?

Un semblant de limitation, mais nous osons croire que l’intéressé aura la hauteur d’esprit et prendra la bonne décision car il ne sert absolument à rien de s’accrocher au pouvoir, on devient une personne ressource respectée après le pouvoir. On veut en avoir aussi au Togo.

On vous connaît comme étant le premier responsable du mouvement « Les Sentinelles de la République » qui a lancé « Togo d’abord ». Aujourd’hui, des informations font état de ce que vous voulez quitter la coordination de ce mouvement. Vous confirmez ?

Il faut reconnaître tout simplement que je ne suis pas du genre à étouffer les ambitions des gens, et surtout que ce ne sont pas les compétences qui manquent je veux juste passer la main. C’est ce sentiment qui doit nous guider tous, savoir passer la main en toute dignité et permettre à d’autres compétences d’émerger et de s’affirmer.

Mais vous restez membre de ce mouvement

Quitter la Coordination, n’est pas synonyme de quitter le mouvement, ça c’est clair. Donc de grâce pas de polémiques.

Les forces vives espérance pour le Togo appellent les Togolais à descendre dans les rues le 1er juin prochain, êtes-vous associés à cette initiative ?

Une très belle initiative que le Mouvement Les Sentinelles de la République soutient entièrement et contribuera à sa réussite.

Votre mot de la fin

Appel à la jeunesse Togolaise qui doit prendre ses responsabilités et agir conséquemment pour que le Togo connaisse aussi l’Etat de droit, elle en a les capacités.

Merci

Source : www.icilome.com