Les autorités gambiennes viennent d’annoncer qu’elles allaient bientôt retirer de la circulation les billets de banque à l’effigie de l’ancien président Yahya Jammeh. De nouveaux billets seront imprimés à partir de février 2018 en remplacement de ces derniers, a indiqué le gouverneur de la banque centrale de la Gambie, Bakary Jammeh.
Le gouvernement gambien veut définitivement tourner la page de Yahya Jammeh, l’ancien président du pays durant 22 ans aujourd’hui exilé en Guinée équatoriale. Une démarche qui passe par la destruction des symboles du règne de l’ancien autocrate. Les autorités du pays ont annoncé en fin de semaine qu’elles allaient faire imprimer de nouveaux billets de banque pour remplacer ceux en circulation avec l’effigie de Yahya Jammeh.
Le gouverneur de la banque centrale de la Gambie, Bakary Jammeh qui a apporté l’information au sortir de la quatrième réunion sur la politique monétaire 2017 dans le pays, a précisé que dans la droite ligne de la réforme en question, le pays réimprimera les billets qui étaient en usage avant l’introduction de ceux ayant l’effigie de Jammeh. Le responsable bancaire a annoncé que les nouveaux billets seront disponibles à partir du mois de février 2018 et a précisé que cette annonce concerne particulièrement des billets de 10, 20, 50, 100, 200 Dalasis.
Rappelons que lors de sa sortie, le gouverneur de la Banque centrale n’a pas parlé que des nouveaux billets. L’expert a aussi fait le point sur l’état de l’économie du pays, annonçant des indicateurs économiques positifs depuis l’avènement du nouveau gouvernement avec l’arrivée du nouveau président Adama Barrow. Bakary Jammeh a souligné que le déficit du compte courant est passé de 59,9 millions de dollars à 46,2 millions de dollars entre 2016 et 2017. Il a confié par ailleurs, que les importations et les exportations de la Gambie sont également passées de 105,5 millions de dollars en 2016 à 281,8 millions de dollars en 2017 et que les réserves de devises du pays peuvent couvrir quatre mois d’importations.
Un coût très élevé pour le pays
Si plusieurs Gambiens saluent l’annonce de l’impression de nouveaux billets et le retrait de ceux à l’effigie de Yahya Jammeh, ils n’oublient pourtant pas que cette opération aura un coût très élevé pour le pays. Alors qu’il fêtera sa première année au pouvoir en décembre prochain, le gouvernement n’a pas encore eu suffisamment le temps pour une relance économique du pays.
Dernièrement, face à la pression de ses créanciers, le pouvoir de Banjul a dû demander une restructuration de sa dette devenue insoutenable (évaluée à 1 milliard de dollars soit 120% du PIB), afin de pouvoir exécuter son plan de développement de 2,4 millions de dollars pour les années 2018 à 2021, qui seront investis essentiellement dans l’énergie, les infrastructures et l’agriculture.
« Notre dette est insoutenable (…). Le service de la dette accapare une part énorme des ressources de l’Etat, ne laissant qu’une marge de manœuvre budgétaire minime pour le financement requis des infrastructures cruciales et du capital humain », avait estimé le gouvernement lors de la présentation du plan.
Introduit il y a juste deux ans, en 2015, les billets à l’effigie de Yahya Jammeh représentent pour le nouveau gouvernement un symbole du pouvoir »dictatorial » de l’ancien homme fort de Banjul. L’ancien président reste ainsi encore très présent dans le quotidien des Gambiens.
Source : www.cameroonweb.com