Ali Bongo n’est plus en mesure de présider aux destinées du Gabon. On n’invente pas l’eau chaude en le disant, tant les images du retour du président soutenu à bout de bras par ses collaborateurs qui donnent l’impression qu’il s’en faut de peu qu’il s’effondre, et lui-même, tâtant le sol de sa canne pour trouver un bout de route où mettre son pied, sans oublier les yeux presque révulsés et faisant l’effort de quête d’un horizon qu’il ne peut plus regarder, ni voir, sont suffisantes pour faire comprendre que l’Ali Bongo qui est revenu samedi de l’hôpital militaire de Rabat au Maroc où il séjournait depuis novembre 2018, n’est plus le même qui avait quitté le Gabon un jour d’octobre 2018 pour aller faire une crise d’AVC à Riyad en Arabie saoudite. Bref qu’il s’agit d’une loque d’Ali Bongo.
Le dire n’en reste pas moins une révélation à considérer dans toute sa gravité, quand cela est accompagné du rapport d’un rapport d' »expertise médicale » signé d’un médecin de haut vol, le Pr. Hocine Bouraoui, le même qui avait déjà signé le 3 mars 2019, un certificat médical identique relativement à l’état de santé du président algérien, Abdel aziz Bouteflika, et concluant à l’inaptitude de celui-ci de gouverner.
Le rapport concernant Ali Bongo, est des plus formels : le spécialiste de neurologie et neuropsychologie qu’est le Pr. Bouraoui a fait le constat de l’impotence fonctionnelle effective et définitive, des troubles intellectuels, aphasiques et articulatoires, participant des complications charriées par l’accident vasculaire cérébral ischémique dont le sujet a été victime… et conclue que l’Etat de santé… « ne permet pas l’exercice des hautes fonctions inhérentes à la magistrature suprême ».
Voilà qui est donc clair, pour qui voudrait douter de l’impasse psychosomatique dans laquelle se trouve le président momifié du Gabon.
Seulement voilà, le « Certificat médical » du président Bongo signé par le Pr. Bouraoui date du 3 mars 2019, ce qui revient à dire qu’il a été établi le même jour que celui du président algérien fantôme d’Algérie. Mais comment explique-t-on que que sur l’en-tête du document concernant « Boutef » on puisse lire, que le spécialiste est « Agrégé de la Faculté de Médecine d’Alger » tandis que sur celui d' »ABO », il est mentionné qu’il est « Agrégé de la Faculté de Médecine », sans autre précision ?
Par ailleurs, la texture physique des deux documents pose question par leurs différences perceptibles
Le certificat médical de Bouteflika est rédigé sur un papier régulier et présentant la même coloration de haut en bas, tandis que celui de Bongo donne l’impression de deux papiers de teintes différentes que l’on aurait agrégés : la première partie du certificat relative aux observations scientifiques est rédigée sur une surface blanche, tandis que la deuxième partie portant les conclusions est rédigée sur une surface grisâtre.
De quoi inciter à la méfiance. Car il pourrait bien s’agir d’un montage, par ces temps où les fake news sont ce qui court le plus les rues dans l’environnement très délicat de l’information, où l’on postule que qui est en possession de la vraie information détient le pouvoir, mais où, en même temps, il est établi que certains ont tendance à propager la fausse information, à des desseins de désorientation de ceux qui lorgnent leur pouvoir. Dans certains pays, des chefs d’Etats impopulaires se plaisent même à fomenter la nouvelle de leur fausse mort, pour susciter la compassion des uns, et le découragement de ceux de leurs adversaires qui focalisent très souvent leurs attentions sur leurs personnes, oubliant que ces chefs d’Etats, tout terrifiants qu’ils sont, ne sont généralement que le maillon (parfois le plus faible) d’une longue et solide chaine comprenant l’armée, la justice, l’administration, leurs familles et les alliés de celles-ci, et que sa disparition ne cause pas forcément un effet domino sur le reste de la méphistophélique fratrie.
Source : www.cameroonweb.com