Gabon: le vice-président du Sénat convoqué à la gendarmerie

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Le vice-président du sénat gabonais Jean-Christophe Owono Nguema est convoqué lundi à la gendarmerie à Libreville après un entretien télévisé dans lequel il a appelé à « contrer Ali (Bongo, le président) sur le terrain », a annoncé dimanche le procureur de la République du Gabon.

« Il a été convoqué demain à 9 heures (8 heures GMT) », a déclaré le procureur de la République, Steeve Ndong Essame. « Ses propos pourraient constituer un délit flagrant (…) une incitation à la révolte », a -t-il ajouté en précisant que la convocation lui avait été remise samedi.

M. Nguema, sénateur proche du parti Union Nationale (UN, opposition), a dit qu’il ne se rendrait pas à la Direction régionale de recherches (DGR, organe de renseignement de la gendarmerie nationale), arguant de son immunité parlementaire, selon une vidéo postée samedi par ses partisans sur les réseaux sociaux.

La DGR « pourra utiliser ses (propres) moyens » s’il ne se présente pas à sa convocation, a prévenu le procureur de la République, qui note que le « flagrant délit » permet une levée de l’immunité parlementaire.

Lors d’un entretien à TV5 Monde le 19 octobre, M. Nguema avait appelé à « contrer » le chef de l’Etat « sur le terrain » et avait dénoncé la « monarchisation » du Gabon, en référence au projet de révision de la Constitution qui agite la classe politique gabonaise depuis une semaine.
Adopté fin septembre en Conseil des ministres, le texte, qui modifie une quarantaine d’articles sur 119, doit être débattu au Parlement dans les semaines à venir.

Il porte notamment sur « la détermination des rapports entre le président et le gouvernement en cas de cohabitation », « le renforcement des pouvoirs de contrôle du Parlement » ou encore la création d’une Cour de justice de la République pour juger les hauts responsables de l’Etat, selon le compte-rendu du Conseil des ministres du 28 septembre.

Il met en application les actes du « dialogue politique » (mars-mai 2017) souhaité par l’exécutif pour tourner la page d’une présidentielle qui, en 2016, avait été marquéepar des violences post-électorales encore dans tous les esprits.

Le scrutin a abouti à la réélection d’Ali Bongo Ondimba (fils de l’ancien président Omar Bongo) au pouvoir depuis 2009, contestée par l’opposition qui considère toujours son leader, Jean Ping, comme le « président élu ».

CamerounWeb.com