Assis à l’entrée des bureaux du recteur, les grévistes sont intransigeants : « On est passé à la vitesse supérieure parce qu’on n’avait personne devant nous qui venait nous dire : qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi vous faites ça ? On ne veut pas faire souffrir les malades, mais on a besoin de notre argent ».
Pour obliger l’administration à payer les deux trimestres d’arriérés de primes, les grévistes ont cadenassé les entrées principales du complexe universitaire. Ils ont aussi enchaîné les portes d’accès au plus grand laboratoire du pays. Même l’unique laboratoire national dédié aux personnes vivant avec le Sida n’est pas épargné : « Nous sommes très conscients des conséquences qui sont déjà énormes ».
Jean-Baptiste Bokoko, séropositif depuis vingt ans, considère que ce blocage est inhumain : « C’est une catastrophe. Ils doivent mettre en place un service minimum. Ils ne doivent pas fermer, on ne peut pas mettre la vie des autres en danger à cause de cela ».
Si l’Etat ne réagit pas, les grévistes menacent de boycotter les épreuves du premier trimestre, qui démarrent début février. Les étudiants pris au piège sont inquiets : « Ça nous fait peur. C’est inquiétant. Non seulement les examens ne font qu’être repoussés, mais ça décourage aussi l’étudiant à lire. Cela ne nous permet même plus de lire. C’est vraiment triste. Ce n’est pas sérieux ».
Source : www.cameroonweb.com