Dans une émission spéciale animée dans le cadre du cinquième anniversaire de la chaine Youtube La Gazette du Togo, Idelphonse Akpaki a fait des déballages.
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Le confrère qui a disparu des écrans depuis un bon moment à cause des soucis de santé, mais aussi par choix stratégique de se taire à cause de la déception des agissements des hommes politiques, a notamment révélé le rôle trouble joué par Marc Mondji, l’assistant personnel de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, dans les interventions tous azimuts de l’archevêque émérite de Lomé, les confidences de Mohamed Loum au prélat…Mgr Kpodzro est pris en otage par Marc Mondji, croit-il dur comme fer. Et d’en appeler à la Conférence des évêques du Togo pour libérer l’archevêque. Morceaux choisis de ses déballages.
« Avant les élections (22 février 2020, Ndlr), j’ai été au cœur de beaucoup de choses. Et comme ma baraka se résume au grain qui germe ne fait pas de bruit, j’ai gardé le silence, j’ai vu, j’ai entendu (…) Aujourd’hui Il y a un an jour pour jour, l’archevêque émérite de Lomé Mgr Philippe Fanoko Kpodzro célébrait le quatrième anniversaire d’existence de la Gazette du Togo (Un lapsus de la part d’Idelphonse Akpaki qui rectifie que c’est plutôt le 3e anniversaire que le prélat a célébré en 2019).
Aujourd’hui le prélat est au cœur de beaucoup de controverses. A l’époque, j’avais pris ma plume, je l’avais défendu. Mais aujourd’hui je me rends compte qu’il a manqué de beaucoup de sagesse. En tant qu’homme de Dieu, j’aurais souhaité qu’il rassemble, comme Rabbi et non disperse. Je suis un chrétien catholique pratiquant (…) Je ne suis pas un homme politique, je suis un journaliste, j’analyse les choses (…) J’ai été proche de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro et je me suis séparé de lui et de son assistant un 19 décembre 2019 après une rencontre un peu houleuse » ;
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« Ce qui me fait parler aujourd’hui de l’archevêque émérite, c’est la dernière correspondance qu’on lui attribue. Je parle français et je dis qu’on lui attribue parce que je sais comment ça se passe (…) J’ai vu et apprécié hier l’évêque de la RDC aujourd’hui cardinal, Mgr Laurent Mosengwo, vous avez vu tout le travail qu’il a fait (…) Aujourd’hui Mgr Kpodzro, on lui pointe le doigt accusateur (…) La question qu’il faut se poser, c’est : est-ce que Mgr à son âge a la lucidité de pondre tout ce qu’on lui attribue aujourd’hui ? (…) Je sais que des documents parvenaient de certains milieux. Ce n’est pas lui écrivait (…) Je ne dirais pas tout, je garde le scoop pour moi » ;
« Je fais encore une fois remarquer que j’ai été proche, j’ai vu, j’ai entendu. Aujourd’hui ça me fait mal qu’on pointe le doigt accusateur sur Mgr Kpodzro. C’est vrai que c’est une victime consentante. Le contenu de la dernière correspondance qu’on lui attribue m’a fait chaud au cœur. Lorsque dans la correspondance, on dit au passage : l’archevêque émérite dit de ses pairs qu’ils sont de petits prêtres, citant le père Affognon et le père Sanvee. Ca n’a pas de sens. Vous savez que pour ordonner les prêtres, après le cardinal, ce sont les évêques qui leur imposent les mains. Mais la compétence, le statut et puis tout ce que Mgr Kpodzro a, il est l’ainé dans l’épiscopat, il ne peut jamais écrire ça. Mgr Kpodzro ne peut jamais écrire en taxant un prêtre de petit prêtre » ;
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« Ceux n’ont pas eu le courage de dénoncer Monsieur Marc Mondji qui est un ami à moi, de dire qu’il a pris en otage Mgr Kpodzro, moi je dis aujourd’hui. J’ai été proche de ces deux personnes. Je sais comment et par où, ceux qui griffonnent, lui demandent de faire ci, de faire ça. Et c’est là où j’interpelle la Conférence des évêques du Togo (CET) » ;
« Je sais qu’aujourd’hui on a fait de Mgr Kpodzro un exilé politique. Posez-moi la question de savoir il est passé par où et qui l’a amené à Accra. Puisqu’il y a un élément vidéo qui est passé il y a quelques mois, on l’a vu à la plage d’Accra. Et jusque-là, il n’est pas revenu. Quand je vous parle de l’assistant de Mgr Kpodzro, Monsieur Marc Mondji, je vous dis qu’il est à l’origine de tout ce qui se passe aujourd’hui, les règlements de comptes (…) Dans la Bible, si on nous dit que nous devons imiter le Christ, je n’ai jamais lu quelque part le Christ maudire.
J’ai eu chaud au cœur lorsque Mgr a parlé de malédiction. Les gens vont me critiquer, les gens vont dire pourquoi il revient là-dessus, c’est un homme de Dieu. Mais je ne voudrais pas que cette malédiction retombe parce que ceux qui sont tapis dans l’ombre qui le poussent à le faire et il est obligé de le faire parce qu’il est pris en otage (…) J’assume tout ce que je dis, il est pris en otage » ;
«Mgr a été dépouillé de son portable. Et au bout du fil, on a toujours entendu la voix de Monsieur Marc Mondji. Je sais de quoi je parle » ;
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« J’aurais voulu aujourd’hui que tout le fond, puisqu’on a lancé un fonds Mgr Kpodzro (…) On serait dans une dynamique responsable qu’on ferait l’état de tout ce qui a été collecté au peuple. C’est parti dans la poche de qui ? » ;
« Je vais vous faire cette confidence aujourd’hui, puisque je tiens (Marc Mondji) comme premier responsable de la dérive (…) Lorsque Mohamed Loum, cinq ans après (l’incendie du marché d’Adawlato en 2013, Ndlr) a recouvré la liberté provisoire, il est venu me dire et il me dit : grand frère, je veux faire une conférence de presse. J’ai dit : on va te tuer ! Dans ce pays-là ? Il a dit : mais comment ? Dans cette maison, on s’est chahuté lui et moi quand il est revenu une deuxième puis une troisième fois. J’ai été obligé de mettre un petit papier pour informer l’opinion publique que Mohamed Loum voulait organiser une conférence de presse.
Les gens m’ont écrit après pour me dire que j’ai voulu le livrer aux autorités togolaises. J’ai dit : non, vous ne savez pas ce qui s’est passé. Après, il est revenu pour me dire : grand frère, il n’y a que toi qui peux m’amener chez Mgr Kpodzro. Tu veux le rencontrer ? Il dit oui, je veux rencontrer Mgr Kpodzro. En partant, il me dit : est-ce que tu peux prendre ta caméra ? J’ai dit : on va faire quoi avec ? (…) Je prends ma caméra, on va à Amadahome (paroisse où réside Mgr Kpodzro, Ndlr).
A un moment donné, il était en train de discuter avec Mgr Kpodzro et Mgr a dit : ah, je voulais qu’on me filme ceci. Marc était là avec son caméraman et quand il a voulu filmer, Mohamed Loum a dit : non, je ne veux pas ; Idelphonse, prends-moi l’image-là. Il a tout dit. Vous savez, ce qui m’a fait chaud au cœur, c’est que moi qui ai amené Mohamed Loum, à sa demande, quand on finit, Marc me dit : vous sortez, je vais m’entretenir avec Mgr et je vous reviens.
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Il finit de s’entretenir avec Mgr Kpodzro, il nous rejoint et il me dit : je l’amène quelque part, mais toi tu ne viens pas. A 23 heures ce jour-là, il a amené Mohamed Loum quelque part (…) Mon portable sonne et c’est Loum qui me dit qu’il est rentré, mais qu’il voulait me parler le lendemain. Le lendemain matin j’étais là et il vient tout en courroux et dit : mais toi, est-ce que tu connais ce monsieur-là ? Tu vas te faire arrêter pour rien, on va te tuer pour rien. Je dis : mais, qu’est-ce qui se passe ? Il dit : ce que vous avez fait hier là, moi je n’aime pas ça. Comment toi qui m’as amené quelque part, il t’interdit de m’accompagner ?
Je dis non, j’ai confiance en lui, il ne peut jamais te trahir. Il me dit : tu sais ce qu’il m’a dit et qui m’amène chez toi ? Là où il m’a amené, il m’a dit de ne jamais faire en sorte que tu saches (…) C’est Mohamed Loum qui m’a ouvert les esprits par rapport à Marc Mondji. Il dit : tu crois que je te mens ? Il prend son portable, l’appelle et met sur mains libres. Il dit : grand frère, mais qu’est-ce que je dirai à Idelphonse ? Il (Marc Mondji, Ndlr) dit : ne lui dis pas là où je t’ai amené, moi-même je vais m’en charger, je vais lui dire quelque chose. Le jour où j’ai entendu ça, j’ai compris que je devais faire extrêmement attention à l’homme.
Mais ce qui m’a le plus énervé dans tout cela, c’est qu’on dénature la vidéo qu’on a faite. Parce qu’à un moment donné, Marc Mondjoi m’a appelé pour me dire que Mgr avait besoin de la vidéo. J’allais à une conférence à Accra sur la sécurité numérique. Je reviens, mon portable sonne et on me dit : pourquoi vous avez publié la vidéo ? Je dis : mais, quelle vidéo ? La vidéo de Mohamed Loum. Je dis : je n’en ai pas parce qu’entre-temps, Monsieur Marc Mondji a dit que Mgr Kpodzro en avait besoin. Je l’appelle, il vient chez moi déjà à 6 heures du matin et je lui dis : mais, pourquoi tu as publié la vidéo ? Est-ce que tu t’es assuré que le gars est encore là ?
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Il me dit : moi j’ai appelé ton portable et il était éteint ; j’ai appelé son portable aussi et il était éteint, donc j’ai pensé que vous deux vous avez voyagé. Je dis : mais quoi, tu veux me créer des problèmes ? (…) J’ai dit ensuite : où est le petit frère Loum ? Il dit qu’il ne sait pas. Je dis : comment tu ne sais pas ? Il dit : j’appelle son portable et il est éteint. J’ai dit : mais, comment tu peux publier cette vidéo sans savoir si le gars est là, s’il était en sécurité ? C’est depuis ce jour-là que je n’ai plus vu Mohamed Loum jusqu’aujourd’hui » ;
« Je dis et je l’assume, Mgr Kpodzro est une victime consentante, mais il est pris en otage par Marc Mondji. Les gens n’ont pas le courage de lui dire ça en face » ;
« Il y a des choses que je ne dirai pas aujourd’hui. Mais je voulais juste que la Conférence des évêques du Togo comprenne que Mgr Kpodzro est pris en otage par Marc Mondji. Je ne sais pas celui qui est tapi dans l’ombre et qui le manipule, mais ce que je sais, c’est que les diverses interventions de Mgr Kpodzro n’émanent pas de lui. Je sais de quoi je parle ».
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Source : Togoweb.net