M. François Ruffin attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation politique au Togo. Le 20 décembre 2018, des élections législatives controversées ont eu lieu. L’opposition et la société civile ont dans leur ensemble boycotté ces élections, qu’elles jugent non-transparentes.
En effet, un recensement frauduleux, un découpage électoral inéquitable et des risques importants de fraude ont été mis en lumière. De plus, ces élections se sont tenues dans un contexte de violence inouïe. Le régime de Faure Gnassingbé a durement réprimé les manifestations de l’opposition et de la société civile. Rien que pour la journée du samedi 8 décembre, alors que les « Gilets jaunes » couvraient la France, au Togo, 4 manifestants ont été abattus par l’armée ou la police ; parmi eux, un enfant de 12 ans.
Eyadema père, puis Eyadema fils, au pouvoir depuis 1967, se sont montré coupables de multiples atteintes aux droits de l’Homme et d’un étouffement systématique de toute velléité de contestation. Les organisations de défense des droits de l’Homme estiment qu’à l’occasion de la prise du pouvoir de Faure Gnassingbé, après le décès de son père en 2005, au moins 800 personnes ont été assassinées par les forces de l’ordre.
De plus, le régime a toujours été incapable de sortir les Togolais du dénuement. Malgré des sources de revenus comme le phosphate ou le port en eaux profondes de Lomé, l’indice de développement humain du Togo reste extrêmement faible. La France, par le biais de l’Agence française de développement (AFD), a pourtant consacré 161 millions d’euros entre 2008 et 2016 pour aider au développement du Togo ; cet argent a-t-il bien servi à construire des routes, des hôpitaux, des écoles ?
L’État n’a que bien discrètement condamné les violences du régime togolais contre des manifestants désarmés, ne réclamant aucune sanction. L’aide au développement n’a pas été suspendue, pas plus que la coopération militaire. La République française n’a pas demandé de report des élections législatives et l’instauration d’un cadre impartial et transparent pour l’organisation de celles-ci.
Il lui demande quand il rompre avec cette diplomatie à deux vitesses, dure avec les faibles et douce avec les forts, et quand il compte soutenir avec le seul droit que la France se doit de défendre à l’international : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Source : nosdeputes.fr
Source : www.icilome.com