L’ancien patron du FMI qui s’exprimait au cours d’un hommage rendu à Nicole Bricq donnait son premier discours politique depuis l’affaire du Sofitel de New York, en 2011.
A leur manière, François Hollande, Emmanuel Macron et Dominique Strauss-Kahn ont marqué les engagements successifs de Nicole Bricq, ancienne sénatrice et ministre disparue brutalement début août. Rien d’étonnant donc à ce que les trois hommes se soient retrouvés ensemble au Conseil économique, social et environnemental où était rendu un dernier hommage à celle qui fut élue de Seine-et-Marne.
L’ancien patron du FMI, qui a vu certains de ses ex-conseillers rejoindre l’équipe d’Emmanuel Macron, en a profité pour donner son premier discours politique depuis l’affaire du Sofitel de New York, le 14 mai 2011. Tout en dressant un portrait très personnel de l’ex-ministre de François Hollande, qui a participé à ses côtés, dans les années 1990, à son courant « Socialisme et démocratie », il n’a pas manqué d’adresser un message sur les valeurs de gauche au président de la République, comme l’a rapporté L’Opinion. En parlant de Nicole Bricq, il a déclaré notamment :
« Je l’avais convaincue de mon idée de socialisme de la production, pour remplacer le vieux socialisme de la redistribution. Et quand on voit aujourd’hui les méfaits, l’explosion des inégalités créées par la financiarisation de la mondialisation, on voit que la cible n’était pas si mal choisie. »
Et DSK de poursuivre :
« Quand on est sûr de ce qu’on pense, on peut faire des compromis avec des adversaires d’hier et peut-être de demain. Elle l’a fait par conviction, très loin du cynisme de beaucoup. Parce qu’elle savait que les valeurs de gauche et les valeurs de droite ne sont pas les mêmes. Que les deux sont nécessaires à l’équilibre de la société, mais que leur opposition dialectique vivra tant que vivra la démocratie. Les mêler, ce n’est pas les confondre. Les faire avancer ensemble, c’est savoir garder leur équilibre. »
Allusion à peine voilée au chef de l’Etat, chantre du « ni droite, ni gauche » puis du « et droite et gauche » pendant la campagne présidentielle. Un discours longuement applaudi par la salle, « presque comme dans un meeting », écrit L’Opinion.
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