Bygmalion, “écoutes”, ou financement libyen… Dans la constellation des affaires qui gravitent autour de l’ancien chef de l’Etat, les menaces judiciaires sont plus ou moins imminentes. On fait le point sur les dossiers en cours.
Accusations de financement libyen de la campagne de 2007
Le 20 mars 2018, Nicolas Sarkozy est placé en garde à vue par les policiers anticorruption de l’Oclciff. Egalement entendu, en audition libre, l’ex-ministre Brice Hortefeux, un proche de l’ancien président.
Les enquêteurs veulent établir la vérité après des accusations formulées par l’intermédiaire Ziad Takieddine et d’ex-dignitaires libyens sur un financement de la campagne présidentielle de 2007 par des fonds en provenance de Libye.
Claude Guéant a déjà été mis en examen dans ce ce dossier, notamment en raison d’un virement suspect de 500.000 euros que l’ex-secrétaire général de l’Élysée a justifié par la vente de deux tableaux.
En novembre 2016, Ziad Takieddine avait affirmé avoir lui-même remis 5 millions d’euros d’argent libyen au camp Sarkozy quelques mois avant son accession victorieuse à l’Elysée.
Affaire Bygmalion
Dans ce dossier sur les comptes de campagne de l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy doit faire face à des accusations de financement illégal de campagne électorale. En cause, le dépassement du plafond autorisé des dépenses.
Le dossier a été renvoyé en procès en février 2017. L’ancien président a fait appel de ce renvoi, de même que la plupart des treize protagonistes poursuivis pour un système de fausses factures destiné à cacher ce dépassement du plafond des dépenses. A noter que Nicolas Sarkozy n’a pas été mis en cause pour les fausses factures.
Affaire des « écoutes »
Au détour d’écoutes téléphoniques faites en 2013, les enquêteurs captent une conversation entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Thierry Herzog. Il est question de l’affaire Bettencourt.
L’année d’après, Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir, via son avocat, d’un haut magistrat, Gilbert Azibert, des informations secrètes dans une procédure sur la saisie de ses agendas dans l’affaire Bettencourt.
Les écoutes téléphoniques sont jugées légales par la Cour de cassation en mars 2016. Le Parquet national financier requière alors (en octobre 2017) le renvoi devant le tribunal correctionnel de Nicolas Sarkozy pour « corruption » et « trafic d’influence ».
Affaire Karachi
Le nom de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l’époque, apparaît dans cette enquête sur des soupçons de rétrocommissions en faveur du camp Balladur en marge de ventes d’armes dans les années 90.
Il a été entendu en juin 2017 comme simple témoin dans le volet ministériel de l’affaire instruit à la Cour de justice de la République (CJR).
L’ex-Premier ministre Edouard Balladur est mis en examen pour « complicité et recel d’abus de biens sociaux » et son ministre de la Défense François Léotard pour « complicité d’abus de biens sociaux ».
Affaire des sondages de l’Elysée
Autre épée de Damoclès qui pèse sur Nicolas Sarkozy : le dossier des sondages de l’Elysée. Il y est soupçonné de favoritisme durant sa présidence.
Son ancien conseiller, Patrick Buisson, est soupçonné d’avoir profité de sa position pour réaliser d’importants bénéfices sur des sondages qu’il commandait au nom de sa société et qu’il revendait à l’Élysée. Il a été mis en examen, tout comme l’ex-directrice de cabinet Emmanuelle Mignon et l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant.
Nicolas Sarkozy étant couvert par l’immunité présidentielle, le juge l’avait convoqué comme témoin, mais il avait refusé de s’y rendre. Le PNF doit désormais prendre ses réquisitions dans ce dossier avant la décision finale des juges.
Non-lieu dans plusieurs dossiers
Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un non-lieu dans plusieurs autres dossiers: ses voyages en jet privé facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit ; l’enquête sur ses pénalités réglées par l’UMP pour le dépassement de son plafond de dépenses de campagne en 2012 ou encore l’affaire Bettencourt. Il avait un temps été brièvement mis en examen pour « abus de faiblesse » de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt.
Source : www.cameroonweb.com