Quatre universités (Jean-Jaurès à Toulouse, Paul-Valéry à Montpellier, Rennes-2 et Nanterre) sur environ 70 étaient toujours totalement paralysées, selon le ministère, et onze autres sites perturbés par des étudiants opposés à la loi réformant l’accès à l’université, accusée d’instaurer une « sélection » déguisée.
À Paris, la contestation a gagné Sciences Po, creuset de l’élite républicaine qui a notamment formé Emmanuel Macron. Le bâtiment principal, situé rue Saint-Guillaume, dans le VIIe arrondissement, a été fermé dans la matinée « par mesure de sécurité » par la direction, en raison de l’occupation d’une partie de l’établissement. « Les cours qui y étaient prévus ont été reprogrammés ailleurs ». Environ 70 étudiants occupent pacifiquement le hall principal de l’école après y avoir passé la nuit, selon la direction.
« Nous occupons Sciences Po, parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui », déclarent ces étudiants dans un communiqué dénonçant la « vaste entreprise néolibérale et raciste » qui serait menée par le gouvernement. À Rennes, des perturbations ont également affecté l’Institut d’études politiques, où un amphi a été bloqué mardi soir.
Collomb veut rétablir l’État de droit
Le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, s’est déclaré mercredi déterminé à « rétablir l’État de droit » en réponse aux dégradations commises par des « casseurs » en marge du mouvement de contestation étudiant dans certaines universités.
Lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale, il a demandé que la « convergence des luttes » ne soit pas synonyme de « convergence des casseurs », allusion à une formule chère à La France insoumise, laquelle rejette toute idée d’une instrumentalisation du mouvement étudiant.
« Ce qui s’est passé à Montpellier samedi dernier est totalement inacceptable », a dit le ministre à propos d’incidents survenus dans la ville de naissance de la contestation étudiante après l’expulsion de jeunes manifestants hostiles au nouveau système d’inscription à l’université Parcours Sup’. Dans une tribune publiée sur le site du magazine L’Étudiant, six présidents d’université ont, eux, appelé le gouvernement à « ouvrir rapidement des négociations avec toutes les parties prenantes » pour débloquer la situation.
Dans le même temps, à Montpellier, le tribunal administratif a ordonné aux occupants de l’université Paul-Valéry, bloquée depuis la mi-février, de « libérer les lieux sans délai ». Faute de départ des occupants, le tribunal a autorisé le président de l’université « à procéder d’office à leur expulsion ».
Source : www.cameroonweb.com