La Commission Afrique du Parti de Gauche français fustige la compromission de l’Union européenne avec le régime de Faure Gnassingbé. Dans une publication intitulée « La honte de l’Union européenne », il dénonce les conditions de maltraitance politique et sociale que subit le peuple togolais sous le nez et à la barbe de l’UE qui reste indifférent à la situation au Togo. Lisez plutôt !
La honte de l’Union Européenne
Les 13 et 14 juin se tiendra à Lomé un forum UE-TOGO dit B to B en globish (c’est-à-dire Business to Business). « Placé sous le Haut Patronage de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République Togolaise, et avec la participation de Monsieur Jyrki KATAINEN, Vice-Président de la Commission Européenne pour l’emploi, la Croissance, l’Investissement et la Compétitivité, le Forum Économique Togo – Union Européenne (FETUE), premier du genre, est l’une des plus importantes rencontres d’affaires de l’histoire économique du Togo ». Car ils ne pensent qu’à ça : faire du profit sur le dos du peuple quelles que soient les conditions de maltraitance politique et sociale que subit celui-ci. Formulons le vœu que le forum se mordra la queue comme le suggère l’ouroboros-logotype qu’ils ont cru bon de choisir.
L’histoire retiendra surtout qu’il s’agit de la nième compromission de l’UE avec le régime dictatorial des Gnassingbé.
Elle fait suite à la mission bidon organisée fin mars début avril par le député européen belge Louis Michel, ancien commissaire européen au développement puis co-président de l’Assemblée parlementaire ACP-UE, fidèle soutien de Faure et de Sassou (deux grands démocrates) et dont l’effigie a été brûlée précédemment plusieurs fois dans la rue par le peuple togolais. Cette mission, qui aurait dû être une mission de l’UE, n’avait pour but que d’étouffer dans l’œuf le projet de résolution sur la situation au Togo préparé par GUE/NGL en janvier 2019. Cette mission a passé l’essentiel de son temps sur place à discuter avec les interlocuteurs officiels au détriment de l’opposition et de la société civile ; elle n’a de plus sorti aucun rapport !
Elle fait suite aux prises de position du G5 TOGO (Le groupe de 5 pro-dictature Gnassingbé au Togo : États-Unis, Union Éuropéenne, Nations Unies, France, Allemagne) insistant auprès de l’opposition pour qu’elle prenne part aux législatives. Car ce n’est pas la seule CEDEAO qui a trahi les espoirs du peuple togolais en n’exigeant pas que les réformes soient mises en œuvre comme le prévoyait la feuille de route, avant que les élections n’aient lieu. L’UE y a mis du sien.
Elle fait suite aussi à ce rapport de l’UE sur les droits de l’homme au Togo très édulcoré dans sa version 2018 par rapport à la version précédente, comme si tout à coup la situation de ce pays qui s’enfonce dans la dette et où le blanchiment d’argent, les transferts d’argent illégal et les trafics se sont multipliés de façon alarmante, comme si ce pays allait mieux.
Le Parti de Gauche dénonce l’échec de l’UE incapable de poser un minimum de lignes à ne pas franchir par un dictateur comme Faure mais qui par contre se précipite dans les compromissions allant jusqu’à co-organiser un forum inutile visant uniquement à faire illusion quant à la capacité à émerger d’un Togo dont le mode de gouvernement est la répression permanente de l’expression démocratique du peuple.
Le Parti de Gauche dénonce l’aveuglement de l’UE, encouragé par le gouvernement français, dans son choix délibéré (sous prétexte de menaces au Sahel), de soutenir le dictateur Faure et d’ignorer les justes revendications du peuple togolais.
Pierre Boutry
Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche
Source : www.icilome.com