« Nul ne connaît la valeur de l’eau avant que le puits tarisse » (Benjamin Franklin)
Au nom du Forum des producteurs agricoles du Togo (FOPAT), Faure Gnassingbé a pu s’offrir des bains de foule. Si seulement la garantie d’une pluviométrie maitrisée pouvait suivre, l’applaudimètre aurait connu des niveaux plus élevés.
A Sokodé, Faure Gnassingbé a fait des promesses qui démontrent que la question de la vision pour le pays n’est pas pour demain. « Dans un futur proche, quand on vous dit que je vis au Togo, que ce soit à Sokodé, à Blitta, à Aneho, à Kara, à Dapaong, ça voudra dire que j’ai l’eau, je me soigne, je vais à l’école, j’ai l’électricité…C’est cette stratégie que nous sommes en train de dérouler », a promis le chef de l’Etat aux populations.
Aveu d’impuissance ou envolées lyriques? La réalité sur le terrain pousse à opter pour la première hypothèse. Le citoyen doit-il comprendre qu’en attendant ce futur proche, ni l’eau, ni le système de santé, ni celui de l’éducation, encore moins l’électricité, ne sont pas encore des réalités ? A moins que ce discours ne soit compris de travers, Faure Gnassingbé avoue qu’à deux ans de la fin de son quatrième mandat à la tête du Togo, les besoins sociaux vitaux sont loin d’être satisfaits.
Mais rien qu’entre 2005 et 2012, le pays fut un champion en matière de flux financiers illicites, avec un pic relevé par le think tank américain Global Financial Integrity (GFI). Point besoin de ressusciter des chiffres qui donnent le tournis, tellement ils sont invraisemblables. Faure Gnassingbé aurait-il enfin trouvé la bonne formule pour faire jouir à chaque citoyen ses droits élémentaires ?
Le monde agricole ne saurait se passer de la disponibilité en eau ; autrement, c’est en vain que les agriculteurs mettront les graines en terre. Par quelle baguette magique veut-on garantir l’accès à l’eau pour les cultures ?
Le Togo est soumis au sud à deux saisons pluvieuses et une seule au nord. Mais passées ces périodes, aucun système n’est mis en place pour retenir l’eau en temps de pluie, histoire d’initier des cultures de contre saison. Et pourtant, les autorités aspirent à l’autosuffisance alimentaire.
La balance commerciale est naturellement déficitaire ; les importations de biens alimentaires prennent le pas sur la production locale. La preuve, il n’a été réservé qu’un seul « mois du consommer local » au Togo par le ministère du Commerce.
Hormis l’eau, il y a la problématique de la transformation et de la conservation des produits agricoles en périodes de « vache grasse ». Des images récentes dans le grand nord ont montré des tomates mûres à la recherche de preneurs. Les femmes qui ne voulaient pas tout perdre de leurs récoltes finissent par les vendre à vil prix. Pour combien de temps encore ? « Dans un futur proche », Faure Gnassingbé trouvera aussi une solution à ça ; parce que c’est le monde agricole !
Avec Liberté
Source : Togoweb.net